Forum: empire-fr
Board: [805] Le coin des artistes
Topic: [185282] Les textes de Kirua :D
[2797241]
--Kirua-- [None]
:: Jan. 1, 2015, 5:49 p.m.
Bonjour,
Au final, je suis pas resté longtemps, c'est vrai ? Même pas un an..
Tout ça pour dire qu'on peut fermer ce topic !
Je reste toujours joignable par MP ! ^^'
Mais ne vous attendez pas à ce que je réponde en V2...
^^
Je me co une fois par mois tout au plus !
Ciaaao les gens ! ♪
Bye au Super-Modos *.*' ♥
Au final, je suis pas resté longtemps, c'est vrai ? Même pas un an..
Tout ça pour dire qu'on peut fermer ce topic !
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Mais ne vous attendez pas à ce que je réponde en V2...
^^
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[2840526]
Grimhilde (FR1) [None]
:: May 26, 2015, 2:44 a.m.
J'ai bcp aimé Poupée Tordue.
Très joli texte.
Très joli texte.
[2851567]
Thibaut400 (ASIA1) [None]
:: July 1, 2015, 3:11 p.m.
Très beaux textes, j'ai donc rajoutée a l'INDEX des histoires !!!
[2851574]
Haut-Elfe (FR1) [None]
:: July 1, 2015, 3:26 p.m.
Bonjour/Bonsoir !
Je vais posté sur ce topique plusieurs textes, voir même des poèmes quand je deviendrai sentimental, et sûrement une fic, je commence à en écrire une.
N'hésitez pas à commentez avec un avis intelligent pas du genre " c nul " ou " c bi1".
Je pense que je vais posté tous les textes sur ce post, pour plus de clarté.
Texte n°1 :
C'est un premier jet mais déjà relu et retravaillé. Maintenant, je pense pouvoir, et surtout avoir envie, de développer certains endroits, mais pour le moment, ça vient pas.
C'est à prendre comme un poster ou une brochure un peu longue.
Toi, oui toi-là, tu crois être heureux ? Tu penses échapper à l'aigreur ambiante, être au-dessus des autres, de cette masse insipide qui n'attire plus que tes soupirs ? Alors écoute, et fais-le bien :
Le bonheur est fragile et le tien n'y déroge pas. Il marche en silence, fuit le moindre bruit, le moindre appel, si timide et sincère soit-il ; rien ne l'attire, rien ne l'arrête, son existence est évanescence, sa forme une lueur trahie par la pénombre.
Et toi, qui accumules des montagnes pour te croire au sommet ; oui, toi mon ami, qui méprises le bon sens comme une médiocrité lâche, comme un ordinaire aveugle, qui es en quête d'extraordinaire, d'expériences insolites, tu n'es pourtant qu'un prototype mortifère.
Car c'est au vide que tu tournes la face quand tu enserres tel un dieu de vaines matières ; et c'est au vide que tu courbes l'échine quand s'esquisse en toi l'insatiable appétit d'attention. Et s'ils te le demandaient, tu n'aurais à leur donner qu'un amas de possessions acharnées, insipide que tu es.
Pendu à des néants comme une marionnette abandonnée, tu avances cynique et décharné, avec ce joyau d'ironie qui te caractérise, et qui partout porte son ombre ; tout étalé au dehors, tu cours après la vie comme si c'était la mort.
Alors l'épidémie, tu sais, ce n'est pas eux, ce n'est que toi, malade et fier ; l'amertume, ce n'est que ton goût, que le parfum qui se dégage quand tu te bâfres de savoirs sans posséder une once de sagesse. Oui, toi, écoute-moi.
Puisqu'en plus d'être inutile, tu es une plaie ; puisqu'en plus d'étaler tes vides, tu les défends à n'importe quel prix ; et qu'en l'état, soyons honnêtes, le bonheur n'est pas la porte à côté ; nous t'invitons à te suicider.
Mais attention, pas n'importe quel suicide ! Ici, pas de ceux, misérables, où l'on disparaît en secret, où l'on en finit avec une vie difficile, sans aucune perspective ; non, ici nous pensons qu'un suicide signe un commencement, nous pensons qu'il doit laisser un message fort, percutant, et avant tout positif dans son sillage.
Si tu partages avec nous cette idée, et si un jour tu te décides d'apporter enfin quelque chose à l'humanité – sait-on jamais – si maigre soit-il, n'hésite pas, saute le pas, nous t'attendrons un sourire éternel aux lèvres.
Suite de texte n°2:
Une série de trois textes sur des thèmes qui s'entrecoupent, d'où parfois certaines redondances entre eux, mais c'est précisément pourquoi, je pense, qu'il est intéressant de les balancer ensemble.
L'épiderme de la folie
Chaque fois qu'un esprit pense, qu'il tourne son regard en soi, rien ne l'élève au-delà des cimes du monde, rien ne se tient dans cette posture supérieure et aérienne exclusive à l'illusion du divin, mais s'échoue plutôt dans ses propres entrailles, creuse le sol de ses principes, et tente, coûte que coûte, d'extraire une image encore vive de son origine – comme une ligne s'enroulant sur elle-même jusqu'à former un cercle ; car, cette vue qui aurait la vérité, l'éternel à portée de main, n'est qu'un songe ancestral, un sacré qui nous tient tous en respect face à la mort, arrêtés aux portes de l'inouï ; nulle part ne s'esquisse dans la pensée de chemin vers le sublime, vers l'universel, l'infini ; nulle part ne s'esquisse de révélation, d'aspiration supérieure ou de rationalité immuable, mais tout croule en une mélasse indistincte où la pensée s'abîme, où l'idée dissout son unité jusqu'à perdre sens, mêlant ainsi à ses déterminations celles des autres, perdant la structure propre qui fut autrefois son essence, pour se faire trace affective, vecteur sensible – idée qui mue en nuée, en sentiment ; alors, elle perd l'élaboration minutieuse des objets qui la fondent, et dessine dans son extase déployée des liens invisibles, insoupçonnés, puis, s'approchant timidement du foyer, occupée à extraire un peu de ce rythme cruel qui scande l'expérience, ne prend plus pour cible le soleil unique et rationnel mais revient en elle, se réorigine, convertie en chair, en finitude vitale et dépendante, multipliée, portée et grandie par une myriade de toiles secrètes – pour gagner enfin, dans sa chute fatale, dans ce divin qu'elle a jeté, un peu de cette extase, de cette légèreté qui constitue le vrai ; cette rencontre, alors entre une conscience diluée dans ses entrailles et ces entrailles solidifiées en une conscience, signe l'avènement d'une folie coutumière : l'ébranlement du doute, le vertige des pensées face à l'indistinct, à l'inassignable, où l'esprit qui s'abat jusqu'à ses racines affectives, jusqu'à la précarité-même du vrai, découvre un sol pulsionnel inapte à la vérité ; la pensée, alors, n'est plus que cela, un faire mourir quelque chose en soi – et ci-gît sa gravité véritable, dans la certitude qui, s'extirpant du fond, sacrifie sa pulsation temporelle pour s'incarner en idée morte.
Big bang
Un rythme immortel lancine, une pulsation s'amplifie – lame-pendule, ligne-spirale – qui s'étend sans dehors, l'inouï qui tape aux cordes du silence, s'enchaîne à l'invisible et se tient là, dans son mutisme comme un souffle pour le son ; cage infinie qui fredonne un air de défigure, un cosmos qui s'étale, s'élance avalant les fleurs du vide – l'insaisissable fait sien, la poussière faite eau, l'obscurité qui se mue – puis dévore au néant l'espace et le temps, trace dans sa blessure les vecteurs du désordre, la cohue céleste qui s'éjecte, gonfle à partir d'elle-même, dessine un sens, crayonne ses branches, ses condensations, puis rayonne et voyage avant de ralentir, d'entamer sa chute au fond du néant, pour crever sans raison – tel un phœnix myopathe.
Pensée
La pensée, cette fuite de la mort, qui la mime et met son masque pour la vie, elle, qui décompose minutieusement ses moments, s'empare de son objet pour le faire mourir en soi, elle, qui dissèque la perspective dans un espace chromatique, s'insinue entre les choses pour les étouffer à l'intérieur et les faire sienne – pour marquer son travail corrosif – n'atteindra jamais la fluidité du mouvement dans son intériorité ; son élément est l'affect, le ressenti indivisible qui se méprend, qui se transforme jusqu'à se méconnaître, traçant un fil invincible entre les instants comme une vague s'enroule d'elle-même sans que le sable jamais ne se découvre – cette musique ne saurait être jouée ni par nos mots ni par nos idées tant ils ont un sens ; le rationnel en cela enterre un monde qu'aucun cercueil ne saurait contenir.
Texte n°3 :
L'égocentrisme de la société.
J'observe le ciel et ses nuages qui viennent puis partent. Je vois les champs de blés qui se font entraîner par les bourrasques du vent, et dans le lointain je vois l'océan. L'océan qui exulte sa beauté par les rayons solaires, qui portent leurs reflets dans le miroir aquatique.
Un paysage de rêve où seule la nature domine, exploite ses charmes naturels, son doux parfum, et les vents d'été enivrés par les ressacs et les chants des oiseaux. Tous mes ressentis, je vais les mettre sur papier. Je vais écrire la grâce de cet horizon champêtre. Ma plume valse sur le support, elle ne s'arrête plus, et ne semble pas le vouloir. Après ce déchaînement scriptural, je la pose avec peine. Je relis mon écrit encore et encore pour atteindre la perfection, après cela, je le déclare achevé.
Une nouvelle œuvre est née ! Je l'affiche aux yeux de toutes les autres qui semblent verdir de jalousie. J'ai atteint le deux-centième texte après trois années d'écriture acharnée. Malgré ça mon but est encore loin, trop loin.
Je veux écrire ce que beaucoup n'osent pas. Je vais éradiquer la société de mes manuscrits, ils seront à l'abri de son égocentrisme et de sa quête de pouvoir. Par mes écrits je nuirai à l'horrible réalité des Hommes, et je leur donnerai ce que beaucoup d'entre-eux ont oublié, la rêverie. Ce recueil personnel où tout le monde peut se prétendre au statut qu'il souhaite, délaisser ses problèmes qui les ralentissent. Oubliez les personnes qui se croient supérieur par leur rang social, et qui ne sont qu'en fin de compte, de misérables êtres qui exhibent leur prestige pour voiler leur honte.
Depuis bien longtemps j'ai ri de ces gens qui croyaient me devancer, alors qu'en fait ils traînaient derrière moi, tendant leur main pour un appel à l'aide. J'ai avancé en les ignorant, accompagné de mon sourire qui traînait mon orgueil. Ils ont contemplé ma silhouette disparaître dans le lointain du triomphe.
N°4:Poupée TordueL'enfant est là.
« La jalousie est un monstre qui s'engendre lui-même et naît de ses propres entrailles » William Shakespeare
« Le crime c’est comme le piano, faut commencer tôt si on veut parvenir à une certaine virtuosité » Asuka Fujimori (Nekotopia)
Immobile.
Paisible.
Des yeux elle redessine chacune des constellations. C'est toujours le même plafond bleu-nuit. La même mer lumineuse, mais elle est seule sur le tapis moelleux. L’enfant ne le sait pas encore, mais bientôt les couleurs de l’aube emporteront tout avec elles, ne laissant qu'un vide obscur. Une blessure ouverte. Une fissure par laquelle la noirceur envahira son corps. Mais pour l'heure elle rit, espiègle, emplie d'un sentiment de victoire. Elle voulait ses jouets. Elle voulait ses amis. Elle me voulait moi. Mais plus que tout elle désirait sa robe. Une robe de princesse. Blanche. Perlée de bleu. Légère au vent. L'enfant retire son costume, déchire le tissu, arrache les boutons. Elle ne veut plus être le chat. Elle ne l'a jamais voulu. Elle veut être la princesse. Elle enfile la robe et ses yeux sourient. La robe est tachée, mais ce n'est pas grave, maman pourra tout effacer. Elle virevolte et le jupon s'envole.
L'enfant est là.
Immobile.
Colérique.
Elle vient me voir tous les jours dans cette pièce rien qu'à elle à présent. Dehors les adultes s'inquiètent entre les cris et les larmes, mais ça ne la concerne pas. C'est une affaire de grandes personnes comme ils disent. Ce matin elle ne sourit pas. Ses mains sont en sang. Elle griffe, elle mord, mais c'est en elle. À l'intérieur. Omniprésent. Comme un millier d'insectes grouillant sous sa peau. Elle fronce le nez. L'odeur est toujours là. Plus forte. Elle s'accroche, imprégnant les murs et les jouets. Elle n'aime pas ça. Furieuse elle mordille sa joue. Je tourbillonne dans un nuage de poussière et perd une chaussure. Elle me tire par les cheveux, me traîne sur le sol puis me lance une seconde fois. Mon corps se tord. La colère déforme son doux visage et ma tête s'écrase sur le coffre en bois. Mes yeux se ferment. Elle piétine mon ventre. Mes yeux s’ouvrent. Tout autour de moi gisent inanimés mes compagnons de jeux. Les membres arrachés. Éparpillés.
L'enfant est là.
Immobile.
Terrifiée.
Ses yeux fixent le mur, sa bouche tremble. L'ombre est là. Elle grandit, s'étend sur le plâtre blanc. L'ombre la regarde. L'enfant frappe de toutes ses forces, fait saigner ses ongles sur le mur, mais rien n'y fait. Les yeux opalins brillent dans l'obscurité. Fixes. Hypnotiques. L'ombre avance. Le sourire ondoie et les lèvres pourpres s'entrouvrent sur un cri silencieux. Les jambes de l'enfant plient sous son poids, son corps s'affaisse sur le sol. Ses mains glissent sur quelque chose de visqueux. L'ombre est si près qu'elle pourrait la toucher. Mais ce n'est pas une ombre. Elle tend la jambe et l'effleure. C'est palpable. Réel. C'est un corps. Presque nu. Un peu tordu. Un corps d'enfant. La peau sans couleur, froide comme une poupée. L’enfant s'écarte du mur, rampant vers moi. Elle me serre contre son ventre et ses petits doigts s'entremêlent dans mes cheveux. Une larme glisse sur sa joue, puis une autre. Elle pleure. Elle hurle. Les deux à la fois. Mais demain elle sourira.
Un penseur ? Magnifique. Très bien tes textes.