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Board: [805] Le coin des artistes
Topic: [285116] Galerie Hachetaquine version 1.1
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Hachetaquine (FR1) [None]
:: Sept. 25, 2015, 11:54 p.m.
Pour les anciens rien de nouveau (ou presque)
Pour les autres, envoyez vos commentaires et critiques (c'est aussi là pour çà en plus du partage)
Pour les modos, soyez indulgents svp : n'allez pas me bannir pour un double-post inutile si je poste un post graph suivi d'un post litté suivi d'un post litté chapitre 2 etc....
Pour la petite histoire, je me suis mis au graph tardivement et suis plus littéraire, sur d'autres sites ou celui-ci.
essai sign' BD
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commande de signatures :
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Autres
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Hachetaquine (FR1) [None]
:: Sept. 26, 2015, 12:01 a.m.
Faire un RP
. choisir un thême et réfléchir autour
. le Rp (sur le post suivant)
ndlr : fait sur un autre site (vous ne trouverez pas les "cartes du jeu" ici)
un jeu de cartes avait été édité afin d'accompagner les Rpistes à élaborer leur trame
chacun recevant une carte évênement, une lieu, une personnage, une action, une fin, qu'ils devaient au mieux inclure et décrire dans un chapitre pour les aider à structurer leur Rp et au final à organiser et développer leur écriture.
L'idée ici est de faire un Rp de siège, fondé du côté du camp défavorisé.
Un genre de Fort Alamo.
Pour ce faire, naturellement, on va penser à des gobs pour l'assaut, gardons la facilité des vagues et des marées de surnombre numéraires pour les gobs. Ainsi, on va, dans la continuité mettre en place des nains, les rois dans l'imaginaire collectif de la défense imprenable plutôt que les sempiternels nêfles dans l'embuscade ou quelqu'autres races humaines ou chaos qu'on saura pas trop quoi en faire au final.
Quand on sait pas trop comment avancer dans un Rp, ne pas hésiter à faire du standard !
Pour la base, tout sera vu du côté des nains. Peu nombreux mais vaillants, ils verront leurs camarades tomber les uns après les autres, malgré les actes héroïques qui ne feront que gagner du temps. Les gobs continueront inlassablement leurs assauts, vagues après vagues, quitte à monter une chasse pour éliminer les derniers.
L'idée de la chasse est peut-être justement à creuser, même si elle mets en place d'autres figurants.
Quoiqu'il en soit, il faudra toujours garder à l'esprit que les "défenseurs" ont une chance (même minime) de l'emporter, et qu'ils se battent, non pour gagner, mais bel et bien pour survivre.
Le sacrifice, idée que je n'aime pas trop à la base, va ici prendre une importance considérable, surtout si elle permet de faire gagner du temps aux autre défenseurs.
Le gain de temps. Cette nouvelle idée qui vient nous incite à faire ce Rp en plusieurs épisodes. Comment faire comprendre l'idée de temps si ce n'est qu'en renvoyant le lecteur vers de nouveaux chapitres ? De plus, celà permet et oblige de vraiment décrire et de prendre son temps sur le défenseur qui se sacrifie. On gagne en description, histoire, tout en repoussant l'inévitable fin.
On sait désormais que l'on va devoir "assurer" sur les descriptions de scènes. Mettre en valeur un combat seul contre plusieurs, le déf se battant non pas pour sa survie mais vraiment pour en tuer un max sachant qu'il va crever et qu'il doit faire gagner du temps à ses potes pour que eux aient une maigre de chance de survie. Les sentiments, comme la rage ou le désespoir, seront alors autant exacerbés que les récits de passes d'armes.
D'un autre côté, pour appuyer le danger, il faudra passer du temps sur la continuelle avancée des gobs, leur acharnement, malgré qu'ils tombent par dizaine mais qu'ils arrivent par centaines, leur abnégation et leurs sacrifices, en miroir avec les défenseurs, mais eux ne surpassant que par leur nombre, mais surpassant quand même et toujours.
Bref, une idée simple au départ, mais on se rend compte que l'on doit faire attention à différentes choses et prendre son temps sur d'autres. Un Rp, avant tout, c'est d'abord une réflexion. Qui sont les personnages ? quelle est l'intrigue ? Quels sont les impératifs ? Etc ? Répondre à ces questions, c'est déjà faire la moitié du boulot.
Vu que je viens de proposer aux joueurs de la communauté une autre façon d'aborder les Rps, pouvant aussi servir pour une base de concours, autant s'en servir. C'est bien joli de proposer des choses aux autres, mais c'est quand même mieux de montrer qu'on les maitrise ^^
L'idée proposée était une adaptation du jeu " Il était une fois ..." un jeu de cartes pour raconter des histoires.
J'ai donc sélectionné ces cartes (et oui, j'ai le droit de les choisir mouhahahaha !) pour accompagner mon Rp. Honnêtement, je ne me suis pas gâté ! J'ai pioché dans les cartes qui restaient de libres parmi celles que je n'avais pas encore données à d'autres joueurs. Et elles bouleversent l'idée que j'avais choisie au départ.
C'est sûr qu'un lieu Forteresse ou un évênement Bataille perdue m'aurait vraiment facilité la tâche. Mais bon, on doit faire avec ce qu'on a !





On sait donc que désormais, nous devrons faire un minimum (-max?) de 5 parties, chacune comprenant une des images.
Les cartes évênement et lieu (Sous la neige et le Marais d'Oz) vont permettre de situer le Rp.
Par définition, un siège ou une chasse, même si çà prend du temps, dépasse rarement une certaine limite de temps ou de distance. Du coup, avec ces cartes, l'idée de la chasse semble mieux s'imposer que celle du siège, et celle des nains peut-être s'évanouir en même temps.
Ensuite, le fou de guerre et choisir un cible viendront compléter le tableau des scènes de batailles désespérément perdues.
Enfin, la carte dénouement achèvra le tableau !
L'évênement Sous la neige proposant une condition climatique imposante, je considère qu'elle doit être placée en début du Rp. Le lieu étant à l'extérieur, celà tombe sous le sens. Ainsi, on pourra entamer la chasse, entrer dans des lieux singuliers et en sortir, la condition climatique restera dans l'ensemble inchangée puisque notre aventure ne durera pas des mois. Dans cette première partie, nous pourrons alors mettre en place l'ensemble des enjeux ou au moins l'intrigue principale à suivre, avec en plus cet impératif très particulier. Nos personnages principaux auront désormais deux ennemis : les assaillants et le climat.
L'agencement des trois cartes-chapitres suivants va se faire uniquement d'un point de vue d'intrigue-littéraire. L'attaque du fou de guerre, le lieu du marais, choisir une cible, tout celà n'est plus qu'une question d'agencement des scènes.
Personnellement, je serai plus d'avis d'engager avec le fou de guerre, profiter du moment où tous le groupe (ou au moins les survivants) sont encore là pour plonger directement le lecteur dans le bain. On les sait déjà pris dans le froid, ils se font assaillir par un groupe de gobs, fou de guerre en arme qui en trucide un morceau. Il y a un crescendo et l'intrigue devient plus pesante pour ces survivants que l'on suit au fil des lignes.
Il ne nous reste plus que deux cartes : choisir une cible et le marais d'Oz; une action et un lieu.
A ce stade, c'est pratiquement inutile que de choisir à l'avance. On a déjà pu mettre en place les deux 1ères parties et la fin. Ces deux parties vont s'imposer d'elles-mêmes dans la continuité ou au moment voulu.
Maintenant que nous avons une ligne directrice pour l'intrigue, il convient effectivement de travailler un élément indispensable du Rp : les personnages.
Souvent, c'est le principal du travail préparatoire. Bien travailler son personnage, sa psychologie, son comportement, ses aspirations, son accoutrement, et tout le toin-toin, est plus que la base du Rp : c'est souvent le moteur. Quand on connait bien un personnage, on imagine aisément les situations dans lesquelles il se fourre. Pour faire simple, si on pense à un guerrier, il va falloir mettre en place des scènes de combat. Si ce dernier possède une jambe de bois, il viendra naturellement une scène où il sera en difficulté (dans les montagnes ou ailleurs), voire même un flash-back de comment il a perdu sa guibolle. Ce trait qui lui est propre engage des scènes qui ne sont pas nécessairement prévues au départ mais qui rendent un Rp unique.
En revanche, dans le scénario que nous mettons en place, la description des personnages devient plus secondaires. Ce ne sont pas les personnages qui font l'histoire, mais la situation. La situation désespérée d'un groupe qui est la proie d'un autre groupe bien plus fort dans un milieu hostile (neige+marais).
Il va falloir tout de même s’apesantir un minimum sur certains d'entre eux.
Une rêgle simple et efficace consiste à donner à tous les personnages un stéréotype digne des classiques, puis à creuser un peu plus pour les principaux. Un roi ressemble à un roi, un voleur à un voleur, un tavernier a un tavernier. Mais si il a une importance dans l'histoire, le tavernier pourra être débonnaire ou freluquet.
-> les assaillants :
Déjà, on a défini que c'étaient des gobs. On va pas tous les dessiner.
Mais, parce qu'une carte et un chapitre le demande, on peut s'occuper du fou de guerre.
Et puis, on peut leur donner un chef. Par exemple celui qui sera pris pour cible par la carte Choisir une cible.
. le fou de guerre : chez les gobs, c'est facile : c'est un Dieu Dieu Dieu Dieu Gob'''' ! avec des yeux de fou, la bave plus longue que la langue, sans accessoire hormis un truc ridicule mais qui est vachement dangereux. Les gobs sont les seuls capables d'envoyer un des leurs avec un marteau de jeux olympiques dans un couloir de 1.50m de large ou un planeur dans une forêt.... Comme mon scénario est une chasse, j'ai bien envie de faire de mon fou de guerre un dogue ! Avec une laisse en chaine, la muselière, et un casque en rhinocéros tant qu'à faire !
. le chef des gobs : lui, faut le distinguer des autres. Un peu plus savant que les autres et bien habillé. Un chamane ? Avec l'idée du marais s'impose alors l'idée du chamane gothique, un genre de nécro avec un face de Dieu Dieu Dieu Dieu Gob''''. Il faut qu'il soit autoritaire, sans scrupule et sans ménagement pour diriger une meute de gobs. Et puis un brin mégalo pourquoi pas ?
-> les survivants :
Allez, c'est décidé : je les garde mes nabots ! j'ai bien envie de les voir patauger la boue du marais où qu'ils ont pas pieds avec leurs armures qui leur sert pas à grand chose contre les sangsues mouahahahahah !
Comme ce sont les persos centraux de l'histoire, on va les affubler de noms. Et puis d'abord, kess ki foute là oeufs ? Pouvaient pô rester dans leur montagne ou leurs tunnels ces couillons ? C'est une bonne question qui pourra être développée dans le premier chapitre liée à la carte Sous la neige.
5 chapitres, on va dire ... 5 kourttes-pattes.
. le combattant d'élite, le béret vert, le frapadingue de la baston. En bon tueur de troll, il va avoir sa crête, ses tatouages et sa hache. Ce genre de personnage, on le croise dans tous les films de genre bidass-infiltration.
. le sniper. Le style de nain a avoir plus de foi en son arbalête ou son arquebuse que dans un marteau ou une pioche. Lui, on va dire qu'il a le droit de ne pas causer vu que c'est par définition un planqué, souvent en marge du groupe.
. le simplet ! l'en faut toujours un. Soit parce que c'est le plus jeune, soit parce qu'il est né comme çà. En plus, on a pas le droit de le faire crever en premier lui : çà serait pas politiquement correct. Et puis, çà permet aussi de renforcer l'idée de sacrifice pour que les potes aient une chance, même si le pote, à la base, il a pas de chance.
. le vétéran, le vieux roublard, en opposition au jeunôt simplet. Et puis, comme il va nous prendre la tête avec son expérience, c'est lui qui aura la mort la plus con, le sacrifice le plus nul, celui qui sert à rien sauf que de crever avant le simplet. Pour un nain, c'est celui qui a la barbe la plus longue et la plus blanche. Et puis c'est celui qui a mal aux os rien que quand demain il fera 1 degré de moins !
. enfin le chef ! simple : c'est le perso le plus chiant : il est un peu plus beau que moche, plus pragmatique que con, plus discipliné que les autres, etc. C'est le genre de perso bien fade mais qui tient jusqu'au bout. la chienlit ce type !
Si vous avez réussi à tout lire jusque là, je pense que vous aurez alors trouvé comme moi à quel moment on trouvera ces différents personnages ^^

1ère partie : Sous la neige.
On a vu que nous avions deux points importants à mettre en place dans cette partie :
- les conditions climatiques
- pourquoi les nains sont pourchassés des gobs dans la campagne ?
Autre chose : puisque le Rp ne sera vu que du côté pourchassé, je décide d'inclure une voix off. Ce sera donc les Nains qui seront les principaux conteurs de ce récit. Ainsi, le lecteur devrait se retrouver plus facilement plonger dans l'intrigue en côtoyant au plus près les angoisses naines. L'avantage du code d'écriture normal-gras-italique permettra au lecteur de savoir au premier coup d'oeil si c'est une description, un dialogue ou la voix off.
D'emblée, je convient de donner le ton :
Depuis le temps que nous marchons à travers cette lande hostile, plusieurs de nos compagnons sont tombés. Aucun d'eux n'a pu recevoir les derniers rites : leurs dépouilles durent être abandonnées aux mains des gobelins. Qui sait quelles exactions ils durent endurer ? Au moins se sont-ils battus avec la force et la bravoure des plus grands guerriers.
Perdus loin de leurs montagnes, une poignée de nains traversaient toujours droit devant la lande enneigée. Ils ne pouvaient s'offrir le luxe d'une pause. Leurs empreintes restaient longtemps visible sur le manteau blanc, permettant ainsi à leurs poursuivants de pas perdre leurs traces. Les chances de leurs échapper étaient minces, mais ils devaient tenter le coup.
Le décor étant planté, la suite de ce chapitre va consister à s'appesantir plus sur le climat, la difficulté du parcours, l'introduction des personnages et aussi de répondre à la question du pourquoi. Ce qui nous amènera tranquillement au moins 5 paragraphes supplémentaires. Si au début nous ne savions pas comment engager ce Rp, on se retrouve maintenant, grâce à ce travail préparatoire de réflexion, avec un chapitre d'introduction relativement complet et d'une taille somme toute convenable. Il n'y plus qu'à broder.
EDIT :
Après coup, je décide de rajouter une partie entre la 1ère et la 2nde.
D'abord pour que les posts soient "équilibrés" et aussi pour pouvoir faire ce qui était prévu : une présentation entière de tous les personnages (entre autre par l'action comme pour un générique de film).
Ma façon d'écrire (qui correspond aussi à celle que je demande quand j'accompagne des "plus novices") m'oblige à effectivement incorporer une partie supplémentaire non-prévue.
J'ai hésité à la replacer en tout début (l'idée du générique), mais j'ai fini par opté pour un crescendo. J'aimais bien mon départ avec le nain mort.
Ce constat a été fait en commençant la seconde partie : il manquait un chapitre (comme il avait été présenté dans la préparation et pour préserver le binôme cohérence/équilibre).

2nde partie : Le Fou de Guerre
Ah ! enfin de l'action !
Même si il y en avait un peu dans le premier chapitre, elle était assez succincte et ne servait qu'à mettre en place les persos principaux. Pas vraiment de quoi se remplir la panse, juste se mettre en appétit en matant les qualités martiales de nos nabots. Mais là, maintenant, il va vraiment falloir se sortir les doigts du fion et envoyer la sauce.
Pour celà, je choisi donc le gros boeuf face au fou de guerre. D'un côté le nain le mieux bâti à moitié à poil et avec une hache dans chaque paluche, de l'autre le gobelin le plus taré, bardé de métal et d'épines.
Rappelons le thême de notre histoire : les nains crêvent les uns après les autres sous les attaques des gobs. De plus, le kamikaze par définition ne fait qu'une charge. On doit donc arriver à la mort de ces deux protagonistes.
Un autre soucis s'offre à nous : l'équilibre des scènes.
C'est bien beau de diviser un Rp en scènes, mais c'est mieux si elles sont équilibrées. Par équilibre, j'entends qu'elles aient toutes une taille assez similaires.
La ruse ici va simplement consister à introduire plusieurs fous de guerre !!!
C'est cohérent : on avait défini nos fous de guerre comme étant des dogues de bataille. Il devient alors normal d'avoir une petite meute et que ce soit les premiers à rattraper le groupe des fuyards. Les nains parviennent alors à se défaire du premier. Puis, viennent les autres. Le combat prend alors de l'ampleur. La balance des forces étant défavorable aux nains, le plus bourrin se sacrifie pour faire gagner du temps à ses potes pour mettre de la distance avec leurs poursuivants.
On obtient, juste en soignant notre scène, un gain d'environ 4 ou 5 paragraphes, qui viennent tous enrichir l'action et préserver l'intrigue de notre petit scénario.
Jusque là, nous avons pu suivre tranquillement le plan établi au départ. Mais maintenant il va falloir que l'on choisisse l'ordre des deux chapitres à suivre. On a :
- le Marais d'Oz :
c'est une scène en changement de décor. Il serait normal qu'on y trouve un max de survivants nains.
- Choisir une cible :
c'est le chapitre où le sniper est mis en avant et probablement celui où il tombe à son tour.
Comme on a prévu de faire mourir le vétéran et le simplet dans la même scène, que le sniper est vraiment dans la continuité de l'idée gagner du temps, on va donc naturellement agencer nos deux scènes dans cet ordre :

3ème partie : Choisir une cible
Dans la partie précédente, nous avons eu une grosse scène d'action ainsi que l'idée du sacrifice pour faire gagner du temps. Ici, nous allons préserver une certaine continuité tout en levant le pied. Grosse action + grosse + grosse action et ainsi de suite, c'est le type même de scénar qui s'essouffle tout seul et qu'on finit par lâcher.
Là, il faut mettre en valeur une autre forme d'action : la guérilla. Le tireur d'élite doit prendre une position, attendre, canarder, changer de position et ainsi de suite. On peut même imaginer qu'il ait eu le temps de mettre en place quelques pièges. Mais essayons d'éviter le sacrifice redondant et de légitimer celà dans la cohérence.
L'hypothèse de la diversion est certainement l'une des plus logiques. Le groupe fait une petite pause histoire de panser vite fait ses blessures et souffler un peu. Le sniper monte la garde et attire les poursuivants dans une direction opposée. Normalement il est sensé retrouver ses camarades plus tard, mais il se fait prendre. Introduction du chef gobelin.
4 à 5 paragraphes tranquille !

4ème partie : Le Marais d'Oz
Les 3 derniers nains atteignent enfin le marais. Maintenant, et ce malgré la neige, ils ont eu une chance de semer les gobelins. Même si l'eau les ralentit, elle ne laisse pas de trace. Par contre, les nains sont lourds, surtout avec leurs armures !
Dans ce chapitre, avec un décor sinistre et seulement 3 rescapés, on pourra insister sur la psychologie des personnages. Leur désarroi, la confiance qui se perd, le côté paternel du vétéran envers le simplet, l'espoir d'avoir une chance, l'exaspération avec le froid et la boue, etc.
Dans l'action, on pourra parallèlement insister sur le dérisoire des actions entreprises et de l'entreprise générale des nains.
En soignant les descriptions de l'arrivée et de la pénétration dans le marais, les liens entre les nains, l'attaque des gobelins, la montée en puissance (dans l'importance du Rp) du chef gobelin, la mort de 2 nabots (l'un sauvant l'autre dans un premier temps), on devrait pouvoir sortir encore 4 ou 5 paragraphes.
EDIT 2 :
Encore une fois, je décide d'un changement dans les deux dernières parties.
Afin de laisser penser que les nains ont une chance de s'en sortir, j'opte pour que la partie du marais ne voit pas les gobelins. En insistant sur l'hostilité du marais et la survie des nains, on fignole ainsi ce chapitre.
Surtout, je ne trouvais pas cohérent la mort de deux, l'échappée du troisième, puis de faire une partie en expliquant que ce dernier peut y arriver. Et puis, autant la neige a été pesante depuis le début, autant là le marais prendra son importance sur deux chapitres.
Et puis, une scène entière sans combat, c'est comme un silence avant l'orage d'un dernier chapitre.

Dernière partie : Ils le mangèrent au festin et ce fut savoureux....
Enfin, on arrive au bout !
La dernière partie est toujours délicate, c'est la dernière impression qu'on laisse aux autres de notre histoire. La bâcler ou la surcharger donnerai au lecteur des impressions opposées du reste du Rp.
Pour rappel, il ne reste plus qu'un seul nain. Le lecteur doit sentir qu'il a une chance de se sortir vivant de ce survival, que la mission où tous ses compagnons sont morts a une chance d'aboutir...
... jusqu'à ce qu'enfin retombe le voile abscons de l'inéluctable ineptie.
On devrait ici pouvoir faire un résumé, le retour sur la mission et ceux qui sont tombés, la poursuite de la fuite et la possibilité d'avoir mis une distance suffisante ou l'approche de l'objectif, et le guet-apens inattendu pour le nain, rencontre finale avec le chef gobelin qui vient annihiler ses espoirs.
Ceci nous apporte 3 paragraphes. Sauf si on double les deux premières idées à tour de rôle.
- fuite
- retour sur mission
- fuite
- retour sur mission
- guet-apens
Avec l'idée de la voix off, çà passera crême, tout en renforçant l'idée que le survivant peut y arriver.
D'une idée de siège désespéré, après réflexion, on finit sur un survival en 5 (5x5 ?) parties, soignées, équilibrées, réfléchies. Le travail préparatoire a été réalisé, bien fait, y'a plus qu'à broder (et l'écrit peut même être fait par quelqu'un d'autre ^^).
EDIT 3 :
En relisant l'ensemble (Rp + making of), et particulièrement le plan initialement prévu pour le chapitre final (voir plus haut même post), il m'est venu l'idée du flash-back, qui sera restitué comme suit :
- retour sur début de mission - voix off
- fuite du dernier nain.
- retour sur mission - voix off
- fuite des 3 derniers nains.
- choppage du dernier nain et banquet final.
Pourquoi un flash-back ?
C'est un exercice qui n'est pas évident à légitimer dans les Rps, mais ici je pense qu'il a entièrement sa place.
D'abord, parce qu'avec les voix off, c'est comme s'il avait été préparé depuis le début.
De plus, celà va rompre d'un coup avec le côté tranquille du précédent chapitre et permettre de replonger dans l'action. En affichant ainsi un côté un peu fou au Rp (çà part un peu dans tous les sens), çà devrait accentuer l'idée de la fuite-course et de l'angoisse du nain.
Ensuite, vu que le Rp a commencé direct dans le vif du sujet, celà va permettre d'expliquer comment on en est arrivé là.
Enfin, on débute ce chapitre avec un seul nain, et plus loin, on en a 3, comme à la fin du chapitre précédent. En même temps qu'on va répondre à l'interrogation du lecteur (pourquoi 1 alors qu'ils étaient 3 ? Ils sont passés où les 2 autres ?), on va tacitement émettre l'idée que la vie du dernier passe devant ses yeux avant qu'il meure.
. choisir un thême et réfléchir autour
. le Rp (sur le post suivant)
ndlr : fait sur un autre site (vous ne trouverez pas les "cartes du jeu" ici)
un jeu de cartes avait été édité afin d'accompagner les Rpistes à élaborer leur trame
chacun recevant une carte évênement, une lieu, une personnage, une action, une fin, qu'ils devaient au mieux inclure et décrire dans un chapitre pour les aider à structurer leur Rp et au final à organiser et développer leur écriture.
L'idée ici est de faire un Rp de siège, fondé du côté du camp défavorisé.
Un genre de Fort Alamo.
Pour ce faire, naturellement, on va penser à des gobs pour l'assaut, gardons la facilité des vagues et des marées de surnombre numéraires pour les gobs. Ainsi, on va, dans la continuité mettre en place des nains, les rois dans l'imaginaire collectif de la défense imprenable plutôt que les sempiternels nêfles dans l'embuscade ou quelqu'autres races humaines ou chaos qu'on saura pas trop quoi en faire au final.
Quand on sait pas trop comment avancer dans un Rp, ne pas hésiter à faire du standard !
Pour la base, tout sera vu du côté des nains. Peu nombreux mais vaillants, ils verront leurs camarades tomber les uns après les autres, malgré les actes héroïques qui ne feront que gagner du temps. Les gobs continueront inlassablement leurs assauts, vagues après vagues, quitte à monter une chasse pour éliminer les derniers.
L'idée de la chasse est peut-être justement à creuser, même si elle mets en place d'autres figurants.
Quoiqu'il en soit, il faudra toujours garder à l'esprit que les "défenseurs" ont une chance (même minime) de l'emporter, et qu'ils se battent, non pour gagner, mais bel et bien pour survivre.
Le sacrifice, idée que je n'aime pas trop à la base, va ici prendre une importance considérable, surtout si elle permet de faire gagner du temps aux autre défenseurs.
Le gain de temps. Cette nouvelle idée qui vient nous incite à faire ce Rp en plusieurs épisodes. Comment faire comprendre l'idée de temps si ce n'est qu'en renvoyant le lecteur vers de nouveaux chapitres ? De plus, celà permet et oblige de vraiment décrire et de prendre son temps sur le défenseur qui se sacrifie. On gagne en description, histoire, tout en repoussant l'inévitable fin.
On sait désormais que l'on va devoir "assurer" sur les descriptions de scènes. Mettre en valeur un combat seul contre plusieurs, le déf se battant non pas pour sa survie mais vraiment pour en tuer un max sachant qu'il va crever et qu'il doit faire gagner du temps à ses potes pour que eux aient une maigre de chance de survie. Les sentiments, comme la rage ou le désespoir, seront alors autant exacerbés que les récits de passes d'armes.
D'un autre côté, pour appuyer le danger, il faudra passer du temps sur la continuelle avancée des gobs, leur acharnement, malgré qu'ils tombent par dizaine mais qu'ils arrivent par centaines, leur abnégation et leurs sacrifices, en miroir avec les défenseurs, mais eux ne surpassant que par leur nombre, mais surpassant quand même et toujours.
Bref, une idée simple au départ, mais on se rend compte que l'on doit faire attention à différentes choses et prendre son temps sur d'autres. Un Rp, avant tout, c'est d'abord une réflexion. Qui sont les personnages ? quelle est l'intrigue ? Quels sont les impératifs ? Etc ? Répondre à ces questions, c'est déjà faire la moitié du boulot.
Vu que je viens de proposer aux joueurs de la communauté une autre façon d'aborder les Rps, pouvant aussi servir pour une base de concours, autant s'en servir. C'est bien joli de proposer des choses aux autres, mais c'est quand même mieux de montrer qu'on les maitrise ^^
L'idée proposée était une adaptation du jeu " Il était une fois ..." un jeu de cartes pour raconter des histoires.
J'ai donc sélectionné ces cartes (et oui, j'ai le droit de les choisir mouhahahaha !) pour accompagner mon Rp. Honnêtement, je ne me suis pas gâté ! J'ai pioché dans les cartes qui restaient de libres parmi celles que je n'avais pas encore données à d'autres joueurs. Et elles bouleversent l'idée que j'avais choisie au départ.
C'est sûr qu'un lieu Forteresse ou un évênement Bataille perdue m'aurait vraiment facilité la tâche. Mais bon, on doit faire avec ce qu'on a !





On sait donc que désormais, nous devrons faire un minimum (-max?) de 5 parties, chacune comprenant une des images.
Les cartes évênement et lieu (Sous la neige et le Marais d'Oz) vont permettre de situer le Rp.
Par définition, un siège ou une chasse, même si çà prend du temps, dépasse rarement une certaine limite de temps ou de distance. Du coup, avec ces cartes, l'idée de la chasse semble mieux s'imposer que celle du siège, et celle des nains peut-être s'évanouir en même temps.
Ensuite, le fou de guerre et choisir un cible viendront compléter le tableau des scènes de batailles désespérément perdues.
Enfin, la carte dénouement achèvra le tableau !
L'évênement Sous la neige proposant une condition climatique imposante, je considère qu'elle doit être placée en début du Rp. Le lieu étant à l'extérieur, celà tombe sous le sens. Ainsi, on pourra entamer la chasse, entrer dans des lieux singuliers et en sortir, la condition climatique restera dans l'ensemble inchangée puisque notre aventure ne durera pas des mois. Dans cette première partie, nous pourrons alors mettre en place l'ensemble des enjeux ou au moins l'intrigue principale à suivre, avec en plus cet impératif très particulier. Nos personnages principaux auront désormais deux ennemis : les assaillants et le climat.
L'agencement des trois cartes-chapitres suivants va se faire uniquement d'un point de vue d'intrigue-littéraire. L'attaque du fou de guerre, le lieu du marais, choisir une cible, tout celà n'est plus qu'une question d'agencement des scènes.
Personnellement, je serai plus d'avis d'engager avec le fou de guerre, profiter du moment où tous le groupe (ou au moins les survivants) sont encore là pour plonger directement le lecteur dans le bain. On les sait déjà pris dans le froid, ils se font assaillir par un groupe de gobs, fou de guerre en arme qui en trucide un morceau. Il y a un crescendo et l'intrigue devient plus pesante pour ces survivants que l'on suit au fil des lignes.
Il ne nous reste plus que deux cartes : choisir une cible et le marais d'Oz; une action et un lieu.
A ce stade, c'est pratiquement inutile que de choisir à l'avance. On a déjà pu mettre en place les deux 1ères parties et la fin. Ces deux parties vont s'imposer d'elles-mêmes dans la continuité ou au moment voulu.
Maintenant que nous avons une ligne directrice pour l'intrigue, il convient effectivement de travailler un élément indispensable du Rp : les personnages.
Souvent, c'est le principal du travail préparatoire. Bien travailler son personnage, sa psychologie, son comportement, ses aspirations, son accoutrement, et tout le toin-toin, est plus que la base du Rp : c'est souvent le moteur. Quand on connait bien un personnage, on imagine aisément les situations dans lesquelles il se fourre. Pour faire simple, si on pense à un guerrier, il va falloir mettre en place des scènes de combat. Si ce dernier possède une jambe de bois, il viendra naturellement une scène où il sera en difficulté (dans les montagnes ou ailleurs), voire même un flash-back de comment il a perdu sa guibolle. Ce trait qui lui est propre engage des scènes qui ne sont pas nécessairement prévues au départ mais qui rendent un Rp unique.
En revanche, dans le scénario que nous mettons en place, la description des personnages devient plus secondaires. Ce ne sont pas les personnages qui font l'histoire, mais la situation. La situation désespérée d'un groupe qui est la proie d'un autre groupe bien plus fort dans un milieu hostile (neige+marais).
Il va falloir tout de même s’apesantir un minimum sur certains d'entre eux.
Une rêgle simple et efficace consiste à donner à tous les personnages un stéréotype digne des classiques, puis à creuser un peu plus pour les principaux. Un roi ressemble à un roi, un voleur à un voleur, un tavernier a un tavernier. Mais si il a une importance dans l'histoire, le tavernier pourra être débonnaire ou freluquet.
-> les assaillants :
Déjà, on a défini que c'étaient des gobs. On va pas tous les dessiner.
Mais, parce qu'une carte et un chapitre le demande, on peut s'occuper du fou de guerre.
Et puis, on peut leur donner un chef. Par exemple celui qui sera pris pour cible par la carte Choisir une cible.
. le fou de guerre : chez les gobs, c'est facile : c'est un Dieu Dieu Dieu Dieu Gob'''' ! avec des yeux de fou, la bave plus longue que la langue, sans accessoire hormis un truc ridicule mais qui est vachement dangereux. Les gobs sont les seuls capables d'envoyer un des leurs avec un marteau de jeux olympiques dans un couloir de 1.50m de large ou un planeur dans une forêt.... Comme mon scénario est une chasse, j'ai bien envie de faire de mon fou de guerre un dogue ! Avec une laisse en chaine, la muselière, et un casque en rhinocéros tant qu'à faire !
. le chef des gobs : lui, faut le distinguer des autres. Un peu plus savant que les autres et bien habillé. Un chamane ? Avec l'idée du marais s'impose alors l'idée du chamane gothique, un genre de nécro avec un face de Dieu Dieu Dieu Dieu Gob''''. Il faut qu'il soit autoritaire, sans scrupule et sans ménagement pour diriger une meute de gobs. Et puis un brin mégalo pourquoi pas ?
-> les survivants :
Allez, c'est décidé : je les garde mes nabots ! j'ai bien envie de les voir patauger la boue du marais où qu'ils ont pas pieds avec leurs armures qui leur sert pas à grand chose contre les sangsues mouahahahahah !
Comme ce sont les persos centraux de l'histoire, on va les affubler de noms. Et puis d'abord, kess ki foute là oeufs ? Pouvaient pô rester dans leur montagne ou leurs tunnels ces couillons ? C'est une bonne question qui pourra être développée dans le premier chapitre liée à la carte Sous la neige.
5 chapitres, on va dire ... 5 kourttes-pattes.
. le combattant d'élite, le béret vert, le frapadingue de la baston. En bon tueur de troll, il va avoir sa crête, ses tatouages et sa hache. Ce genre de personnage, on le croise dans tous les films de genre bidass-infiltration.
. le sniper. Le style de nain a avoir plus de foi en son arbalête ou son arquebuse que dans un marteau ou une pioche. Lui, on va dire qu'il a le droit de ne pas causer vu que c'est par définition un planqué, souvent en marge du groupe.
. le simplet ! l'en faut toujours un. Soit parce que c'est le plus jeune, soit parce qu'il est né comme çà. En plus, on a pas le droit de le faire crever en premier lui : çà serait pas politiquement correct. Et puis, çà permet aussi de renforcer l'idée de sacrifice pour que les potes aient une chance, même si le pote, à la base, il a pas de chance.
. le vétéran, le vieux roublard, en opposition au jeunôt simplet. Et puis, comme il va nous prendre la tête avec son expérience, c'est lui qui aura la mort la plus con, le sacrifice le plus nul, celui qui sert à rien sauf que de crever avant le simplet. Pour un nain, c'est celui qui a la barbe la plus longue et la plus blanche. Et puis c'est celui qui a mal aux os rien que quand demain il fera 1 degré de moins !
. enfin le chef ! simple : c'est le perso le plus chiant : il est un peu plus beau que moche, plus pragmatique que con, plus discipliné que les autres, etc. C'est le genre de perso bien fade mais qui tient jusqu'au bout. la chienlit ce type !
Si vous avez réussi à tout lire jusque là, je pense que vous aurez alors trouvé comme moi à quel moment on trouvera ces différents personnages ^^

1ère partie : Sous la neige.
On a vu que nous avions deux points importants à mettre en place dans cette partie :
- les conditions climatiques
- pourquoi les nains sont pourchassés des gobs dans la campagne ?
Autre chose : puisque le Rp ne sera vu que du côté pourchassé, je décide d'inclure une voix off. Ce sera donc les Nains qui seront les principaux conteurs de ce récit. Ainsi, le lecteur devrait se retrouver plus facilement plonger dans l'intrigue en côtoyant au plus près les angoisses naines. L'avantage du code d'écriture normal-gras-italique permettra au lecteur de savoir au premier coup d'oeil si c'est une description, un dialogue ou la voix off.
D'emblée, je convient de donner le ton :
Depuis le temps que nous marchons à travers cette lande hostile, plusieurs de nos compagnons sont tombés. Aucun d'eux n'a pu recevoir les derniers rites : leurs dépouilles durent être abandonnées aux mains des gobelins. Qui sait quelles exactions ils durent endurer ? Au moins se sont-ils battus avec la force et la bravoure des plus grands guerriers.
Perdus loin de leurs montagnes, une poignée de nains traversaient toujours droit devant la lande enneigée. Ils ne pouvaient s'offrir le luxe d'une pause. Leurs empreintes restaient longtemps visible sur le manteau blanc, permettant ainsi à leurs poursuivants de pas perdre leurs traces. Les chances de leurs échapper étaient minces, mais ils devaient tenter le coup.
Le décor étant planté, la suite de ce chapitre va consister à s'appesantir plus sur le climat, la difficulté du parcours, l'introduction des personnages et aussi de répondre à la question du pourquoi. Ce qui nous amènera tranquillement au moins 5 paragraphes supplémentaires. Si au début nous ne savions pas comment engager ce Rp, on se retrouve maintenant, grâce à ce travail préparatoire de réflexion, avec un chapitre d'introduction relativement complet et d'une taille somme toute convenable. Il n'y plus qu'à broder.
EDIT :
Après coup, je décide de rajouter une partie entre la 1ère et la 2nde.
D'abord pour que les posts soient "équilibrés" et aussi pour pouvoir faire ce qui était prévu : une présentation entière de tous les personnages (entre autre par l'action comme pour un générique de film).
Ma façon d'écrire (qui correspond aussi à celle que je demande quand j'accompagne des "plus novices") m'oblige à effectivement incorporer une partie supplémentaire non-prévue.
J'ai hésité à la replacer en tout début (l'idée du générique), mais j'ai fini par opté pour un crescendo. J'aimais bien mon départ avec le nain mort.
Ce constat a été fait en commençant la seconde partie : il manquait un chapitre (comme il avait été présenté dans la préparation et pour préserver le binôme cohérence/équilibre).

2nde partie : Le Fou de Guerre
Ah ! enfin de l'action !
Même si il y en avait un peu dans le premier chapitre, elle était assez succincte et ne servait qu'à mettre en place les persos principaux. Pas vraiment de quoi se remplir la panse, juste se mettre en appétit en matant les qualités martiales de nos nabots. Mais là, maintenant, il va vraiment falloir se sortir les doigts du fion et envoyer la sauce.
Pour celà, je choisi donc le gros boeuf face au fou de guerre. D'un côté le nain le mieux bâti à moitié à poil et avec une hache dans chaque paluche, de l'autre le gobelin le plus taré, bardé de métal et d'épines.
Rappelons le thême de notre histoire : les nains crêvent les uns après les autres sous les attaques des gobs. De plus, le kamikaze par définition ne fait qu'une charge. On doit donc arriver à la mort de ces deux protagonistes.
Un autre soucis s'offre à nous : l'équilibre des scènes.
C'est bien beau de diviser un Rp en scènes, mais c'est mieux si elles sont équilibrées. Par équilibre, j'entends qu'elles aient toutes une taille assez similaires.
La ruse ici va simplement consister à introduire plusieurs fous de guerre !!!
C'est cohérent : on avait défini nos fous de guerre comme étant des dogues de bataille. Il devient alors normal d'avoir une petite meute et que ce soit les premiers à rattraper le groupe des fuyards. Les nains parviennent alors à se défaire du premier. Puis, viennent les autres. Le combat prend alors de l'ampleur. La balance des forces étant défavorable aux nains, le plus bourrin se sacrifie pour faire gagner du temps à ses potes pour mettre de la distance avec leurs poursuivants.
On obtient, juste en soignant notre scène, un gain d'environ 4 ou 5 paragraphes, qui viennent tous enrichir l'action et préserver l'intrigue de notre petit scénario.
Jusque là, nous avons pu suivre tranquillement le plan établi au départ. Mais maintenant il va falloir que l'on choisisse l'ordre des deux chapitres à suivre. On a :
- le Marais d'Oz :
c'est une scène en changement de décor. Il serait normal qu'on y trouve un max de survivants nains.
- Choisir une cible :
c'est le chapitre où le sniper est mis en avant et probablement celui où il tombe à son tour.
Comme on a prévu de faire mourir le vétéran et le simplet dans la même scène, que le sniper est vraiment dans la continuité de l'idée gagner du temps, on va donc naturellement agencer nos deux scènes dans cet ordre :

3ème partie : Choisir une cible
Dans la partie précédente, nous avons eu une grosse scène d'action ainsi que l'idée du sacrifice pour faire gagner du temps. Ici, nous allons préserver une certaine continuité tout en levant le pied. Grosse action + grosse + grosse action et ainsi de suite, c'est le type même de scénar qui s'essouffle tout seul et qu'on finit par lâcher.
Là, il faut mettre en valeur une autre forme d'action : la guérilla. Le tireur d'élite doit prendre une position, attendre, canarder, changer de position et ainsi de suite. On peut même imaginer qu'il ait eu le temps de mettre en place quelques pièges. Mais essayons d'éviter le sacrifice redondant et de légitimer celà dans la cohérence.
L'hypothèse de la diversion est certainement l'une des plus logiques. Le groupe fait une petite pause histoire de panser vite fait ses blessures et souffler un peu. Le sniper monte la garde et attire les poursuivants dans une direction opposée. Normalement il est sensé retrouver ses camarades plus tard, mais il se fait prendre. Introduction du chef gobelin.
4 à 5 paragraphes tranquille !

4ème partie : Le Marais d'Oz
Les 3 derniers nains atteignent enfin le marais. Maintenant, et ce malgré la neige, ils ont eu une chance de semer les gobelins. Même si l'eau les ralentit, elle ne laisse pas de trace. Par contre, les nains sont lourds, surtout avec leurs armures !
Dans ce chapitre, avec un décor sinistre et seulement 3 rescapés, on pourra insister sur la psychologie des personnages. Leur désarroi, la confiance qui se perd, le côté paternel du vétéran envers le simplet, l'espoir d'avoir une chance, l'exaspération avec le froid et la boue, etc.
Dans l'action, on pourra parallèlement insister sur le dérisoire des actions entreprises et de l'entreprise générale des nains.
En soignant les descriptions de l'arrivée et de la pénétration dans le marais, les liens entre les nains, l'attaque des gobelins, la montée en puissance (dans l'importance du Rp) du chef gobelin, la mort de 2 nabots (l'un sauvant l'autre dans un premier temps), on devrait pouvoir sortir encore 4 ou 5 paragraphes.
EDIT 2 :
Encore une fois, je décide d'un changement dans les deux dernières parties.
Afin de laisser penser que les nains ont une chance de s'en sortir, j'opte pour que la partie du marais ne voit pas les gobelins. En insistant sur l'hostilité du marais et la survie des nains, on fignole ainsi ce chapitre.
Surtout, je ne trouvais pas cohérent la mort de deux, l'échappée du troisième, puis de faire une partie en expliquant que ce dernier peut y arriver. Et puis, autant la neige a été pesante depuis le début, autant là le marais prendra son importance sur deux chapitres.
Et puis, une scène entière sans combat, c'est comme un silence avant l'orage d'un dernier chapitre.

Dernière partie : Ils le mangèrent au festin et ce fut savoureux....
Enfin, on arrive au bout !
La dernière partie est toujours délicate, c'est la dernière impression qu'on laisse aux autres de notre histoire. La bâcler ou la surcharger donnerai au lecteur des impressions opposées du reste du Rp.
Pour rappel, il ne reste plus qu'un seul nain. Le lecteur doit sentir qu'il a une chance de se sortir vivant de ce survival, que la mission où tous ses compagnons sont morts a une chance d'aboutir...
... jusqu'à ce qu'enfin retombe le voile abscons de l'inéluctable ineptie.
On devrait ici pouvoir faire un résumé, le retour sur la mission et ceux qui sont tombés, la poursuite de la fuite et la possibilité d'avoir mis une distance suffisante ou l'approche de l'objectif, et le guet-apens inattendu pour le nain, rencontre finale avec le chef gobelin qui vient annihiler ses espoirs.
Ceci nous apporte 3 paragraphes. Sauf si on double les deux premières idées à tour de rôle.
- fuite
- retour sur mission
- fuite
- retour sur mission
- guet-apens
Avec l'idée de la voix off, çà passera crême, tout en renforçant l'idée que le survivant peut y arriver.
D'une idée de siège désespéré, après réflexion, on finit sur un survival en 5 (5x5 ?) parties, soignées, équilibrées, réfléchies. Le travail préparatoire a été réalisé, bien fait, y'a plus qu'à broder (et l'écrit peut même être fait par quelqu'un d'autre ^^).
EDIT 3 :
En relisant l'ensemble (Rp + making of), et particulièrement le plan initialement prévu pour le chapitre final (voir plus haut même post), il m'est venu l'idée du flash-back, qui sera restitué comme suit :
- retour sur début de mission - voix off
- fuite du dernier nain.
- retour sur mission - voix off
- fuite des 3 derniers nains.
- choppage du dernier nain et banquet final.
Pourquoi un flash-back ?
C'est un exercice qui n'est pas évident à légitimer dans les Rps, mais ici je pense qu'il a entièrement sa place.
D'abord, parce qu'avec les voix off, c'est comme s'il avait été préparé depuis le début.
De plus, celà va rompre d'un coup avec le côté tranquille du précédent chapitre et permettre de replonger dans l'action. En affichant ainsi un côté un peu fou au Rp (çà part un peu dans tous les sens), çà devrait accentuer l'idée de la fuite-course et de l'angoisse du nain.
Ensuite, vu que le Rp a commencé direct dans le vif du sujet, celà va permettre d'expliquer comment on en est arrivé là.
Enfin, on débute ce chapitre avec un seul nain, et plus loin, on en a 3, comme à la fin du chapitre précédent. En même temps qu'on va répondre à l'interrogation du lecteur (pourquoi 1 alors qu'ils étaient 3 ? Ils sont passés où les 2 autres ?), on va tacitement émettre l'idée que la vie du dernier passe devant ses yeux avant qu'il meure.
[4133419]
Hachetaquine (FR1) [None]
:: Sept. 26, 2015, 12:05 a.m.
RP de type Survival
"- Aaaaaarmm !
- Boroum ! Boroum !"
Son compagnon lui flanque deux, puis deux autres tapes sur la joue, avant que de se retourner vers les autres :
"- Borum a perdu connaissance.
- Laisses-lui son arme : nous repartons. ordonna le chef du groupe
- Mais on ne peut pas le laisser là, çà ne serait pas ...
- çà ne serait pas bon pour nous. le coupa le chef. Tu le sais bien."
A contre coeur, Thorim mit délicatement une masse d'armes dans la main de l'évanoui. En apposant sa main sur son torse, il lui murmura quelques mots, se releva les yeux fermés. Puis, comme tous l'attendaient, il les toisa un instant; admettant la nécessité de cet acte, il prit ses affaires et accompagna le groupe qui commençait déjà à sortir des décombres qui leur avaient servies de refuge.
Depuis le temps que nous marchons à travers cette lande hostile, plusieurs de nos compagnons sont tombés. Aucun d'eux n'a pu recevoir les derniers rites : leurs dépouilles durent être abandonnées aux mains des gobelins. Qui sait quelles exactions ils durent endurer ? Au moins se sont-ils battus avec la force et la bravoure des plus grands guerriers. Du moins de leur conscient.
Cette pensée était la même pour tous. Et ils l'espéraient : que ce soit plus qu'une simple prière.
Perdus loin de leurs montagnes, une poignée de nains traversaient toujours droit devant la lande enneigée. Ils ne pouvaient s'offrir le luxe d'une pause. Leurs empreintes restaient longtemps visible sur le manteau blanc, permettant ainsi à leurs poursuivants de ne pas perdre leurs traces. Les chances de leurs échapper étaient minces, mais ils devaient tenter le coup.

Seule une couverture flanquée sur les épaules avait un temps pu les éloigner du froid. Un temps seulement : dès qu'elles furent trempées par la neige fondante et raidies par le froid, elles ne furent plus d'aucune utilité. Pourtant, aucun ne s'était décidé à les laisser. Déformation de briscards : on ne laisse pas traîner des indices aussi imposants par négligence ! Et puis, allez savoir, çà peut encore servir. Quoiqu'il en soit, depuis le début de la chasse, ils n'ont pas eu le répit d'un âtre, seulement un maigre repos, juste de quoi s'abriter du vent et regarder l'un de leurs s'endormir par la douleur et la perte du sang.
Relique de merde ! Laisser la Cognée de Grossflank en territoire vert-moulu c'est sacrilège qu'ils disaient. Et la vie des nôtres ? c'est mon cul peut-être ? Dans la tronche qu'ils vont la ramasser la cognée ces connards !
Qofftreim cracha. Machinalement il s'essuya la barbiche et crut se couper le dos de la main sur ses moustaches. Même expirer l'air par les narines ne suffisait pas à réchauffer les poils. Il ramena un bout de couverture sur son visage pour couper le froid qui arrivait à sa gorge. Jetant un coup d'oeil derrière lui, il vit quatre de ses compagnons qui, comme lui, peinaient mais ne renonçaient pas. Quatre. Plus lui. Cinq. C'est tout ce qu'il restait de la petite expédition. Des vétérans, de grands guerriers, des jeunes prometteurs. Une mission simple, comme tant d'autres, faite pour des professionnels et pour former la relève. Une douzaine de nains infiltrés en territoire ennemi, c'était juste affaire de discrétion, de savoir-faire et de quelques jours.
Lugfleim aida le jeune Walkbeken à se relever.
Volfkriek. Junglund. Mangridd. Alstrak. Heimdam. Thumgg. Et aujourd'hui Boroum. Quel gâchis ! Si ce n'est les gobs, c'est l'hiver qui aura raison de nous. Attends que j'te les choppe ces gros lards d'anciens bouffis par le vin ! Ils font les beaux avec leurs graisses de porcs coulantes dans la barbe, mais pour patauger dans la merde ils savent envoyer les autres. Bande de connards arrogants.
Lugfleim venait d'arriver à hauteur.
"- Aerthorim ! Voilà trois heures que nous marchons dans cette neige.
- Et six avant.
- Il faudrait que nous nous reposions un peu.
- Et laissez les gobelins nous rattraper ?
- Mais les gars n'en peuvent plus.
- Et on fait un p'tit feu pour se réchauffer tant qu'on y est ! ironisa le chef
- Tu sais très bien ce que je veux dire.
- Oui et toi aussi. On le fera quand on aura au moins un abri. Pas avant."
Le vieux souffla.
"- Pardon, chef. T'as raison.
- Dis au morveux qu'il faut qu'il tienne le coup jusque là."
Alors que le vétéran laissait la petite colonne remonter jusqu'à ce qu'il prenne la place qui lui convenait, il remarqua qu'à la queue Tombering semblait intrigué. Il laissât passer les autres pour être à sa hauteur. Panpan (surnom à deux balles pour l'arquebusier du groupe) lui adressa un simple regard avant que de reprendre sa scrutation.
"- Çà y va Tom ? entama Lugfleim
- Euhum ! acquiesça à demi-teinte le Panpan dans toute sa verve poétique
- J'vois rien pourtant ! "
L'éclaireur pointa une direction. D'habitude, il prenait la tête du convoi, mais comme la situation était différente, Aerthorim lui avait demandé, une fois n'est pas coutume, non pas d'ouvrir la marche, mais de surveiller les arrières.
"- J'crois que t'as raison !" finit par dire le plus vieux de la bande.
Tandis que l'un s'écartait tout en apprêtant son arbalête, l'autre comprit et dégaina son glaive en sortant de son dos l'écu. Comme il put, il attira sans bruit l'attention de Walkbeken qui fit à son tour remonter l'information. Tous se postèrent. Le vieux, le jeune et le chef sur une ligne légèrement courbe. Le tueur de troll s'était écarté prêt à fondre pour enfoncer le flanc ennemi et le tailler comme il se doit, à l'opposé du sniper chargé de maintenir l'attaquant sur son flanc. Cette tactique a été maintes fois mise en place et épurée. Il n'y avait plus qu'à attendre le contact.
Déjà, la discrétion des poursuivants ne les protégeaient plus. Même sans cri, ils étaient trop bruyants.
On entendit un râle qui se mourrait. Tombering rechargeait déjà. Tandis que les premiers gobelins n'étaient plus qu'à quelques mêtres, il choisit sa cible et décocha son carreau. D'un geste vif, il lâcha son arme, dégaina son arquebuse et fit mouche en pleine poitrine. Il laissa là ses armes encombrantes et remonta vers ses compagnons, la masse et un glaive dans les mains. Il ne voulait pas risquer de blesser l'un des siens par un tir loupé.
Le premier gobelin bondit en criant. L'aidant à passer avec son écu, Lugfleim l'esquiva en le projetant derrière. Walbeken finit le travail. D'un coup d'estoc placé en pleine gorge, le vétéran stoppa net le second. Il se remit aussitôt en position défensive pour recevoir le suivant.
Alors que deux gobelins lui faisaient face, Aethorim choisit le moment où ils balayèrent l'air avec leurs couteaux pour reculer d'un pas. Les lames ne le touchèrent point et il put à son loisir avancer d'un pas en écrasant sa hache sur l'un, bousculer l'autre de son bouclier en même temps, puis enfoncer le fer dans les omoplates de celui-là.
Six des poursuivants étaient déjà tombés sans que la ligne ne fut brisée. Le gros des attaquants arrivait au contact.
Il faudra que les nains la jouent serré pour se défaire de cette vingtaine d'assoiffés. Sur le côté droit, Lugfleim et Walbeken, comme des automates, alternaient la parade à l'écu et le coup de glaive. Deux gobelins tombèrent. Pour les deux suivants qui avaient vu la scène, il fallut deux manoeuvres ecu-glaive de plus. Tombering s'affairait consciencieusement à liquider celui-là qui dépassait du groupe ou cet autre qui tentait de déborder. Ce front tenait bon et poussait déjà les gobelins sur le reculoir vers le centre.
Malgré les cinq gobelins étendus autour de lui, Aerthorim commençait à donner quelques signes de fatigue. C'est le moment qu'attendait le tueur de trolls. Les assaillants n'étaient plus en mouvement et se retrouvaient pratiquement entassés et confinés dans un seul périmêtre. Le sourire aux lêvres et l'oeil enragé, Gottfreim plongea dans la mêlée. Les moulinets que faisaient ses deux haches étaient sans concession. Il démembrait, achevait, éclatait des torses. Les gobelins n'avaient aucune chance.
Trois parvinrent à rompre et s'enfuir. D'un jet de hache, Aerthorim brisa la colonne vertébrale de l'un d'eux. Plus rapide en course, Panpan balaya le derrière d'une cuisse. En se retournant, il tira son mousquet et plaça une balle en pleine tête du malheureux gobelin qui essayait de se redresser.
"- Laissez le dernier : il racontera à ses copains !" ordonna le chef.
Quelques rires ponctuèrent ainsi l'escarmouche et détendirent les nains.
"- Comme personne n'est blessé, reprenez vos affaires, nous continuons."
Péniblement, les cinq derniers nains avançaient, engageant un pas derrière l'autre, pour chacun comme pour tous, essayant ainsi, espoir presque insolite autant qu'inutile, de confondre les pas de tous dans ceux d'un seul au creux des traces enneigées pour ne faire croire qu'à un au lieu de tous. Chaque lieue ainsi gagnée n'était plus un simple acquis, mais bien l'espoir d'un gain de temps sur leurs poursuivants. Eux qui étaient venus peu nombreux, silencieux et muets comme des ombres, étaient maintenant la proie d'une traque sans merci, qui leur semblait surtout sans fin, de beaucoup trop d'excités hurlants derrière eux.
Long. Tout était trop long. L'hiver rigoureux, et son froid, plein comme une larme, et sa neige, persistante comme une peine. Le chemin, celui qu'ils avaient déjà parcouru et celui qui leur restait encore à parcourir.
Court. Tout était trop court. L'espace qui les séparait des chasseurs et la marge de manoeuvre qui leur restait. Le souffle, celui qui les fuyait de plus en plus et celui du vent qui ne remplissait toujours pas leurs traces.
"- Aerth', nous devons nous reposer.
- Hors de question.
- Nous sommes trempés : à ce rythme, nous serons claqués d'une pneumonie.
- Tes vieux os tiendront le coup.
- Si on ne les ampute pas avant : je ne sens plus mes pieds, ni mes doigts.
- J'ferais le boulot des gobs si tu continues !" coupa sèchement Aerthorim
C'est à ce moment que Tombering choisit de enfin de parler :
"- Gobelins !"
Panpan était déjà en joue. Le carreau fila droit vers le premier gobe. Celui-ci continuait sa course. Surpris car certain de l'avoir eu, le tireur nain choisit l'arquebuse. Après la détonation, le gobelin eut un brusque recul de l'épaule mais ne varia pas sa course. Écarquillant les yeux, Tombering venait de comprendre. Se retournant vers ses camarades il cria :
"- Fanatiques !
- Merde !" répondit l'écho !

Lugfleim plaça son écu devant lui, se mit de côté en le plaquant bien sur son épaule, recula une jambe en fléchissant l'autre et se tint prêt au choc. Ce qui ne tarda pas : sous l'impact, il fit un vol de trois ou quatre coudées. Ralenti mais pas stoppé, le furieux bondissait déjà sur le bleu. La chaîne qu'il traînait se raidit d'un coup, le projetant à terre. Aerthorim, les mains empoignant les maillons, dût crier pour faire réagir un Walkbeken immobile :
"- Tues le !"
Le jeunôt asséna alors une série de coups de glaive. Bien qu'il finit par briser son arme sur l'attirail métallique du fou de guerre, il avait finit par en avoir raison. Il jeta son pommeau et sortit sa masse d'armes.
L'arquebuse retentit. Les cliquetis des chaînes couvraient à peine les râles joyeux des six suicidaires qui pointaient leur nez.
"- Les jambes Panpan ! ordonna Aerthorim, Lug. Walk. Avec moi en tortue."
Tandis que les trois nains posaient un genou à terre derrière leurs boucliers, Qottfreim se décala sur le côté : sans protection, il ne pouvait subir la charge. Sa force résidant uniquement dans l'attaque de mêlée, il devait attendre le moment propice.
Panpan ayant rechargé ses deux armes, il suivit les consignes et parvint à en freiner un et à en faire tomber un autre. Tombering saisit l'occasion de fondre sur celui qui était à terre pour l'achever. Les quatre furieux restants percutèrent de plein fouet les écus. Hormis le bruit sourd du choc, on put entendre les nains échapper un souffle étouffé, comme s'ils avaient reçu un uppercut en plein sternum. Bien qu'étourdis, deux se relevèrent. Le jeune hurla : l'un des fous de guerre s'était jeter sur lui et lui avait planté les dents dans son bras cassé. Méprisant le danger, Lugfleim enfonça son glaive dans le dos du furieux affamé. Mais aussitôt un autre agrippa sur son dos.
Aerthorim, dans un crochet réflexe, tailla le ventre d'un des gobs avec sa hache avant que de tomber à la renverse, l'éventré sur lui. Il échappait à la morsure grâce à sa main étranglant son adversaire, mais devait encaisser une violente série de coups au visage et dans le corps.
De son côté, le tueur de troll avait engagé le combat. Si sur une première attaque, il avait pu en décapiter un en croisant à l'horizontale ses haches, il ne parvenait pas à tuer les autres. Même avec un bras à demi tranché et branlant, ces fous continuaient de se battre avec plus de férocité qu'une mère troll. Cependant, il parvenait à tenir à distance raisonnable ces trois furieux, leur infligeant au fur et à mesure de sévères entailles, autant qu'il en prenait.
Plus loin, le vétéran aidait le jeune. Tombering poussa sur le côté l'étripé et aida le chef à se relever. Qottfreim continuait de se battre aussi rageusement que ses trois adversaires qui donnaient plusieurs signes de faiblesse. Aerthorim et Panpan lui portèrent secours en terminant le travail.
Les cinq nains s'assirent ou s'allongèrent dans la neige rougie. Au moins le froid était leur allié à ce moment précis pour ralentir les hémorragies et les laver du sang poisseux qui les recouvrait. Le vieux et le tireur, étant les moins touchés, soignaient leurs compagnons. Mais une clameur montait déjà.
"- Le reste de la troupe !
- 'tain ! ils nous lâcheront pas ces enflures.
- Barrez-vous : je les retiens !" intima le tueur de troll
Pas assez rapide pour le contredire, Aerthorim ne put que regarder impuissant Gottfreim charger vers la meute. Il dut se résoudre :
"- On décroche. ordonna-t'il
- Mais on peut laisser Gott tout seul contre ... objectiva le vieux
- Il nous donne une chance. le coupa Aerthorim; S'il y en a qui puisse rivaliser contre la meute, c'est lui. On décroche."
Poussés par l'intensité des derniers combats et la fuite sans relâche, les nains avaient du se résoudre à un repos. Au flanc d'une colline, ils avaient trouvé refuge dans une modeste grotte pour s'abriter du vent et prendre soin de leurs blessures. Si pour l'essentiel les écorchures, griffures, morsures et autres hématomes eurent pu être considérés comme relativement superficiels bien qu'extrêmement douloureux, le diagnostic concernant le bras de Walkbeken devait être pris avec sérieux. Lugfleim s'attacha à consciencieusement lui faire une attèle solide et un bandage adapté de manière à ce qu'il en souffre le moins. Néanmoins, il fallait se rendre à l'évidence : c'était un guerrier de plus en moins.
S'étant entendu ensemble, Aerthorim montait la garde tandis que Tombering était parti en reconnaissance par le flanc ouest.
Une heure était passée lorsqu'on le vit revenir à reculons. Intrigué, le chef s'avança vers lui.
"- Du grabuge ?
- Non.
- T'as pris un choc à la tête ? Ou bien t'es complêt givré alors ?
- Non et non : diversion !"
C'est lorsqu'il le vit repartir dans la même direction qu'Aerthorim percuta :
"- Pas de soucis : nous serons bien planqués."
Puisque la neige garde nos traces, autant s'en servir. Et puis, les milieux escarpés, c'est mon domaine.
L'arquebusier de service souriait en pensant au mauvais coup qu'il jouait à leurs chasseurs, en multipliant les passages pour faire croire que le groupe était passé par là. Parvenu au point de son premier demi-tour, il examina attentivement la topographie du terrain. Un peu plus loin, une petite falaise surplombée de faibles corniches. Et puis surtout le chemin n'était pas spécialement large, pas plus de trois gobelins de passage. En revanche, les positions plus élevées comportaient plusieurs rochers et arbustes idéaux pour qu'il puisse tendre son embuscade.
De son côté, le chef avait pris soin de recouvrir les traces jusqu'à la grotte.
"- Plus de bruit à partir de maintenant.
- Ils arrivent déjà ?
- Pas tout à fait : Panpan va nous les éloigner. Dès que nous les entendrons passer, nous partirons dans l'autre sens.
- Panpan est capable de les semer.
- Je pense aussi. Sinon, tant pis. La cognée avant tout.
- Tu sais ce que j'en pense de la cognée ?
- Allez, maintenant, on se tait."
Tombering rebroussait chemin une dernière fois et prit place. Il avait dès lors une vue imprenable sur l'arrivée des gobelins qui ne tardèrent pas. Posant le bout du canon de son arquebuse sur le rocher derrière lequel il se cachait, il obtint ainsi une position stable. Il fit craquer ses cervicales d'un coup de la tête vers la droite, puis la gauche, blotti le coude gauche contre lui et leva l'autre à l'horizontale. Son oeil, déjà aligné avec le canon, il suivait le premier des gobelins. Il inspira profondément, retint sa respiration, affina sa visée. Il tira. Et fit mouche.

N'ayant qu'une cinquantaine de mêtres d'avance, mais avec le relief et l'effet de surprise, il se dépêcha de changer de position. Se faire repérer pour attirer les poursuivants de l'autre côté de la colline. Un peu moins d'une minute. C'est le temps qu'il lui fallait pour recharger. Une fois fait, il se mit en joue et planta sa balle dans le sternum de l'un des gobelins qui venait d'apparaître à la sortie du virage. Le second eu droit à l'arbalête. Encore une fois, il courut vers la position suivante : un bosquet, dont la vue lui permit de voir plus facilement la colonne de vilains. Il arma son arbalête, jeta brièvement un coup d'oeil. Les poursuivants affluaient, mais sans courir. En s'occupant de la poudre et de la balle, il vit, pour son plaisir, qu'ils le cherchaient encore. Même manège : deux autres hors d'état.
Cette fois, il était repéré. Tant mieux : il poussa encore sa course, longea la petite falaise, et passa derrière une corniche. Maintenant, à l'abri des regards, il grimpa aussi vite qu'il le put. Ses armes principales déchargées (il gardait son mousquet pour le dernier moment), il ne lui restait plus qu'à déclencher une petite avalanche. Il ne misait pas dessus pour faire choir ses ennemis dans le maigre ravin. Non, il escomptait, ce qui se produisit, que les gobelins, en voulant éviter la chute de pierres, se bousculent entre eux. Le passage était si peu large que trois glissèrent ainsi à la renverse. La tête de la colonne continua sur le sentier, tandis que d'autres grimpaient directement vers lui. Il décampa en grimpant encore.
J'ai pas l'temps de recharger. Allez Tom ! T'es le meilleur dans les montagnes. C'est pas une petite colline qui va te faire peur. On passe le faîte et on rebique plus loin vers le couchant. Les autres doivent déjà être en route. La descente me fera gagner du temps. J'rechargerais plus loin dans le bois pour souffler.
Panpan avait atteint le bois. Aussitôt, il glissa derrière un arbre en attrapant son arbalête. Les pieds dans l'arc, il jeta un regard vers l'arrière et vit les premiers gobelins qui commençaient juste à dévaler la pente. Il ajusta son tir sur un du milieu du groupe. Le touchant, celui-ci perdit l'équilibre et entraîna un de ses compagnons dans sa chute. Le nain s'enfonça plus profondément dans les bois.
Un gobelin isolé le chargea sur sa droite. Pris par surprise, il ne put l'esquiver et tout deux roulèrent à terre. Dans le combat au sol, il parvint à tirer de son mousquet. Le gobelin gisait mort sur lui. Il le fit rouler et se releva. Il avait perdu du temps : les gobs entraient dans le bois. Il se remit à courir.
Et fut stoppé.
Net.
Une large dague plongée dans ses entrailles.
Les yeux écarquillés par l'effroi, il leva la tête. Son meurtrier lui faisait un large sourire. Enfonçant encore un peu plus son arme, il vint murmurer à l'oreille du nain :
"- Tes zzorailles orneront ma ssseinture."
Le nain tomba à la renverse.
"- Bien ouèj ô Grrhand Molmoc ! Kel rrhiche idée de les surrhe prrhendrrhe au bôa.
- Sss'était le bôa ou le maret. Tssss. Les trôa zôtr' dôave y être. Sssi on se ..."
Et Tombering ? Ces mots furent les derniers entendus, ses yeux emportant une guirlande d'oreilles naines.
Nauséeux.
L'air était chargé d'une forte odeur, aussi rance que la culpabilité des nains d'avoir du laisser les leurs derrière à la merci des gobelins. Le sol perdait de sa dureté propre à la saison pour devenir de plus en plus spongieux. Au fur et à mesure des pas, la boue s'épaississaient sous les bottes. Les premiers nuages de moustiques apparaissaient et harcelaient régulièrement les voyageurs qui se filaient des claques histoire d'en tuer quelques uns. Geste certes futile au vu de nombre incalculables d'insectes.
Enfin, les premières étendues d'eau croupie. Plus loin, les couches de brume ne dissimulaient pas le concert des crapauds.

Sale temps pour les gros ! Déjà qu'on crêve la dalle, mais en plus - Zblaf ! - on s'fait bouffer. On va y crever dans la tourbe. Loin de nos montagnes, aucun de nous ne s'en sortira. Les autres au moins sont morts la hache à la main, mais pour nous, tu parles d'un honneur : bectés par les moustiques et va savoir c'qu'il y a encore là-dedans comme bestioles de merde.
Lugfleim mit une couverture sur les épaules de Walkbeken. Le froid, qui les tiraille depuis belle lurette maintenant accompagnée par la fraîcheur de l'humidité, leur glaçait la peau et les os. Plus que la fatigue des corps, c'était leur moral qui était brisé. Walkbeken eut simplement un hochement de tête et un léger sourire en guise de remerciement. Son bras douloureux avait apprécié cette attention que lui avait apporté le vétéran.
D'un geste de la main, Aerthorim ordonna l'arrêt et le silence. Il sortit doucement sa hache, avança très lentement, s'arrêta. Il n'avait pas quitté sa cible du regard, ses yeux rivés sur le sol. D'un coup, il abattit son arme et trancha net la tête d'un serpent. A l'aide de son couteau, il dépeça le rampant, lui sortit les entrailles fumantes. Coupant trois morceaux, il en tendit à ses compagnons.
"- Tu veux qu'on bouffe çà ? objecta Lugfleim
- J't'en prie : fais toi un crapaud si tu préfères." proposa Aerthorim tout en en désignant un du doigt.
Posté sur un nénuphar, celui-ci happa d'un prompt coup de langue une grasse libellule. Un poisson carnassier émergea brusquement et goba le dit-crapaud avant que de disparaître.
"- Sans façon, merci."
Le chef réfléchit un temps, regarda son morceaux de bidoche, et finit par annoncer :
"- D'accord. On a de l'avance sur les gobs. Les arbres coupent la vue. On établit un camp pour la nuit."
Le plus jeune s'occupa de choisir le petit bois et de filtrer de l'eau, tandis que les autres montaient une sorte de hutte pour cacher au maximum le feu. Après avoir galéré pour faire marcher les briquets d'amadou, ils firent bouillir l'eau filtrée avec du charbon écrasé, afin de purifier au mieux cette soupe, salvatrice à défaut d'être appétissante. Des morceaux de serpents, quelques herbes et champignons n'eurent pas raison du goût de charbon, mais au moins, ils avaient pu se restaurer et s'hydrater sans craindre une quelconque dysenterie. La veillée ne dura pas : les nains s'endormirent comme des masses sur leurs paillasses de fortune, d'un sommeil tant attendu, une trêve sans rêve.
Dès l'aube, Lugfleim réveilla ses camarades. Il s'aperçut alors que le jeune Walkbeken dégoulinait de sueur. La fièvre avait d'assaut son corps. Un coup de flotte sur la tronche le rafraîchit. Néanmoins, il pouvait encore marcher, pour peu qu'on l'aide par moment. Aerthorim eut l'idée d'enrouler les pierres chaudes qui avaient servies à contenir le feu de camp dans une couverture. Il confectionna ainsi une sorte de ceinture-bouilloire, qui ne durerait certainement pas plus d'une heure, mais c'était toujours çà de pris.
Le petit groupe reprit la route, bien décidé à sortir au plus vite de ce marais putride. Pour la première fois, avec la lumière du jour qui grimpait, même faiblement, l'espoir renaissait. Ils savaient qu'au-delà les marécages des terres plus hospitalières les attendaient. Et si trois nains en piteux états pouvaient trouver asile dans un relais ou chez l'habitant, les gobelins se feraient rapidement repérés par les gardes frontaliers. Leur mission commençait à toucher à sa fin.
Courir.
Ce leitmotiv revenait sans cesse dans la tête du nain. Plus qu'une simple obligation, ce mot d'ordre était un encouragement. Son armure et ses armes lui pesait. Déjà, il ne portait plus de sac à dos. Non pas que celui-ci lui était une lourde charge, mais il était devenu inutile; il n'y avait plus de victuailles depuis longtemps et les terres marécageuses s'amenuisaient. Dans la soirée, ou la fin de l'après-midi, il devrait rejoindre des plaines moins hostiles et aménagées par quelconques paysans et certainement même une auberge. En attendant ce moment de la journée où il serait sauvé, il devait courir.
La Cognée de Grossflank. Je revoie encore quand on nous a demandé d'aller la chercher. On y était tous. Et ces vieux grabataires qui nous expliquent qu'elle est sacrée, qu'il faut qu'on aille la reprendre, et que nous avons été choisi parce qu'on était les plus à même de remplir cette mission. "Talentueux comme vous l'êtes, ce sera de la routine pour vous." qu'ils nous avaient dit lorsqu'on est partis.
Tout en continuant sa course, Aerthorim faisait attention. Bien qu'il devienne plus ferme, ce sol était encore un peu boueux. De plus, régulièrement il prenait la peine de contourner quelques flaques, ou bien de sauter par-dessus. il ne voulait pas risquer une foulure qui clôturerait ses derniers espoirs.
Ah putain qu'on était fier quand on l'a vue sur l'autel de pierre cette putain de cognée. Une affaire menée sans encombre. En sortant de la grotte, c'était pas pareil. Mangridd, Alstrak et Heimdall qui étaient postés à l'entrée du village s'étaient fait prendre par la relève. Obligés de se planquer dans une case jusqu'à la nuit suivante.
Aerthorim s'arrêta. Derrière lui, à une ou deux lieues, un vol soudain de corbeaux trahissaient la présence des gobelins. Son souffle à peine repris, il s'élança à nouveau vers le couchant. Les souvenirs continuaient de le hanter.
Thumgg avait eu le réflexe de tuer d'un coup le gobelin chez lui. Tu parles ! C'était juste une puante enceinte. Tuer les trois rejetons qu'on avait réveillés, çà c'était gerbant. On n'étaient pas censés assassiner une mère et ses enfants. Et le pire, la journée, quand on a du supporter les hurlements de Heimdall et des frangins pendant des heures. Et nous, on étaient là, à écouter et attendre sans rien pouvoir faire.
"- Merde ! Fait chier."
Aerthorim était arrivé sur la rive d'un large ruisseau. Comme il n'était pas envisageable de rebrousser chemin, il se décida donc de longer le cours d'eau en amont. Il était hors de question de tenter de traverser. Pas après ce qui s'était passé. Parfois, il scrutait l'eau à la recherche de remous qui aurait pu signifier la présence d'un guet. Sans succès. Sans ce maudit ruisseau, il serait quasiment sorti d'affaire. Il y jeta sa hache et son glaive. Pour le bouclier, il prit la peine de le retourner pour l'inonder afin qu'il puisse couler. Ce poids en moins, il reprit sa route, armé simplement de la relique.
Maudit ruisseau. Maudite mission. Maudite cognée. Tous ces morts pour une hache de bûcheron. Pour rien. Juste pour la gloire et l'honneur. Et pour flatter l'égo de ces gras du bide de vieux croûtons. J'vais leur faire bouffer le manche par l'arrière jusqu'à ce qu'ils s'en étouffent.
Les nains contournaient encore une mare. Celle-ci avait d'ailleurs plus la taille d'un bel étang. Aerthorim ouvrait la marche. Lugfleim et Walkbeken le suivaient de près, le premier aidait l'autre à enjamber un tronc d'arbre. Zigzaguer ainsi entre les étendues d'eau leur faisait perdre la maigre avance qu'ils avaient. C'est ainsi qu'ils se décidèrent à prendre le tronc et s'en servir de radeau de fortune. Ils avaient pratiquement fait les deux tiers de la traversée quand des cris leur confirmèrent que les gobelins n'avaient pas cesser la traque. Ils accostèrent au pied d'une falaise, haute comme une bâtisse. S'aidant de longues racines comme d'une échelle de corde, Aerthorim entamait la grimpée. Il devait ensuite hisser Walbeken à l'aide des couvertures nouées entre elles.
Mais comment ils font ces connards pour être toujours là ?
Il sentait qu'il allait lâcher prise. Déjà que le jeune nain était lourd, mais si en plus deux gobelins lui agrippaient les pieds, il ne tiendrait pas longtemps. Walkbeken tentait de se débattre pour faire tomber ses agresseurs, sans succès. Une violente douleur infiltra sa jambe. Puis une autre. Les couteaux que les gobelins plantaient dans son dernier ami eurent raison de la volonté d'Aerthorim : il se décida à lâcher. Avec sa hache, il entreprit rapidement de couper les racines. Il jeta un dernier regard sur le corps noyé et flottant de Lugfleim et commença à courir. Seul.
Enfin. Un pont.
Un simple pont de bois plus loin. Des larmes réchauffèrent sa joue quand il entendit un clocher tinter de l'autre côté du bois qui longeait la rive d'en-face. Ses jambes avaient d'un coup repris leur jeunesse. Il s'engagea en pleine course sur le pont, son regard embué rivé sur le sentier. Une forme s'y tenait. Ralentissant, il en vit d'autres entre les arbres. Il n'y croyait pas. Pas si près.
Maintenant je sais. Cette hache de merde n'est pas maudite. Elle est sacrée grâce au sang que de nombreux nains ont versé pour elle.
La Cognée de Grossflank brandie, le dernier des nains à nourrir sa légende s'élança. Son cri déchira l'air alors qu'il s'apprêtait à découper ce gobelin hautain qui lui barrait le chemin. Plaqué brutalement au sol, il serrait d'autant plus son arme. Les gobelins le maintenaient au sol, à plusieurs sur chacun de ses membres. Quand l'autre affreux avec sa ceinture d'oreilles s'approcha, il lui cracha au visage avec le sourire. Lui tirant les cheveux vers l'arrière, Molmoc fit glisser doucement son couteau à la lame émoussée sur la gorge d'Aerthorim.

[4133423]
Hachetaquine (FR1) [None]
:: Sept. 26, 2015, 12:12 a.m.
Bien,
puisque tout le monde y va de sa sur-enchère de mets délicats et bien
préparés, et comme j'aime pas trop frapper le pavé dans les sentiers
battus, je vais juste envoyer la recette d'un sandwich.
Un peu léger quand même le jambon beurre...
Et pis, j'me suis souvenu de la recette de pâté maison introduite dans la taverne de Maître Pâté qui fut une belle rencontre ! Pour l'ensemble, vous connaissez la suite. La recette des rillettes du Gourdinmalin allait ressurgir.
Donc un sandwich au pâté, c'est bien pour les troupes en manoeuvres : çà loge dans la poche !
Mais c'est un peu simplet dans la conception. Qu'à celà ne tienne, on va la boutiquer c'te vieille recette en faisant appel aux gènes anciens des anciennes vies du Baron : du goret d'Hâchetaquine, du cognac d'Agesinate, la sorcellerie du Baron Voodoo et la recette de l'apprenti Gourdinmalin. Avec un brin de l'esprit décalé du Baron et quelques flash-back, on obtient toute la trame d'un RP sur la conception du Kass'Dalle !
Il avait beau goûté et re-goûté, il manquait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Une sorte de fumet, mais pas du fumet; une teneur fruitée en bouche; comme de l'alcool ....
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Les gens criaient. La foule amassée sur les gradins avait oublié qu'une chape de plomb tombait du ciel. Seule la course les intéressait. Dans le phacodrôme de Brunécume, ces jeux étaient pris très au sérieux. Aujourd'hui, les cavaliers ne montaient pas les phacochères, ils étaient tirés dans une sorte de caisse affublée de roues. Les courses de chars, moins rapides, n'en demeuraient pas moins spectaculaires, les spectateurs raffolant des accidents.
Sa main pris la coupe. Vide. Il attrapa la bouteille. Vide aussi.
"- Sire, votre hôte est arrivé.
- Bien. Amènes-le ici. Ah ! et ramènes nous aussi du kéfir et du cognac."
En sursaut, le Baron venait de se réveiller. Ces rêves étranges où il était quelqu'un d'autre dans une autre époque le perturbait. Il ne savait pourquoi, mais il sentait que ces "vies" étaient sienne et qu'elles surgissaient parfois en réminiscence sans prévenir. En attendant, ce dernier souvenir qui n'était pas le sien l'avait intrigué : c'est quoi çà le cognac ? Le kéfir, il connaissait, cette boisson de fruits sucrée et gazeuse, est appréciée dans les clans gobelins des landes du nord.
Après plusieurs semaines de recherche, ses éclaireurs avaient réussi à localiser les ruines de Brunécume. Cette ville avait donc bien existé. Le Baron avait tenu à s'y rendre. Il avait trouvé les décombres d'une enceinte. Il prit du sable dans la main et le senti. Les cris de la foule et l'odeur des phacochères lui revenaient.
"- C'est ici ! Cherchez et trouvez les bouteilles."
Quelques minutes plus tard, un hurlement d'effroi troubla les recherches. L'un des fieffés gobelins courait en tout sens complêtement apeuré. Personne ne comprenait, jusqu'à ce qu'ils entendent le galop. Du virage en bout de piste, après les socles des statues effondrées, venait de surgir un bien singulier assemblage : un squelette de sanglier tirait un char et son spectre. La surprise passée, les gobelins réagirent et parvinrent à vaincre l'équipage fantôme. Dans le véhicule, ils trouvèrent quelques bouteilles intactes d'une liqueur fruitée : le cognac de Brunécume.
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"- Voilà ce qu'il manque dans la mixture : du cognac de char hanté."
Le Baron envoya son arpêt' chercher la liqueur à la cave, puis en versa quelques goulées non radines dans le chaudron et dans le gosier.
"- Voilà ! Juste grillées, mais pas trop cuites ! Pile-poil comme il faut !"
A l'aide d'une grande spatule de bois, le Baron venait de sortir les deux boules gonflées encore fumantes du four à bois. Fermant les yeux, il huma la bonne "pâte".
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L'assaut dans les montagnes n'avait pas été une promenade de routine. Maintenant c'est vrai qu'on sait à quoi s'en tenir lorsque l'on vient dans ces coins. Les bastions nains ne sont pas réputés comme les gambettes des filles du port, l'accès est arpenté, le passage étroit et la prise ardue.
"- 'tain m'sieu Baron, on a bavé mé a nôsotr' le butin !
- Hé ! cherchez partout, les nains çà planquent tout, mais c'est riche. On est là pour se faire des corones en or."
Les gobelins, après un combat plus que dur, avaient investi la place. Désormais, le pillage et le saccage était mot d'ordre. Après l'euphorie et les exactions déroulantes en grand défouloir, les gobelins faisaient preuve d'un excellent savoir-faire dans l'organisation d'un pillage maîtrisé. A l'image d'une tribu de fourmis, certains remontaient des salles creusées dans la montagne les butins tandis que d'autres les chargeaient sur les mules.
"- Holà ! Viendez vôar çà kon a choppé !"
Des Naines ! Tout un tas de naines. Nombre de légendes, de contes ou de boutades circulaient sur ces femelles. Les Nains les gardaient jalousement. On avait bien entendu parler d'une naine à la peau glabre, mais en rêgle générale, on en rencontrait jamais.
"- Tema kom el son gironde !
- Oh bord d'elle lait miam melle !"
Voilà le secret jalousement gardé : les Nains cachaient leurs femelles parce qu'elles sont relativement potelées à souhait. Et comme aime à le répéter Karadorc le Tambouillard : "- Le gras, c'est la vie !"
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Ces deux miches grillées avaient tenu toutes leurs promesses : les fragrances de poitrine fumée alliée à une chair tendre légèrement croustillantes.... Le Baron s'en lêchait déjà les babines à l'idée de s'en fourrer une pleine bouche.
S'il est un animal sacré entre tous chez les orcs, c'est bien le sanglier. Les gobelins sont de parfaits jockeys et leur chair rôti est un met exquis. Les côtelettes au grill servies juste saignantes sont particulièrement appréciées. Les cuissôts séchés font des jambons de grandes qualités qui accompagnent les guerriers en campagne grâce à leur qualité de conservation longue...
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"- Tout est bon dans le cochon ! Mais moi, j'aime pas les yeux !"
Les clans des nains d'Hâchetaquine aimaient les petites phrases dans le genre. L'une des préférées citait des gobelets pour la bière et des gobelins pour la guerre. Mais plus que la frivolité des combats, ils affectionnaient les banquets de gorets, autant dans le consommé que dans le consommant, auxquels venait s'ajouter un somme bien calculé en fin de compte : après la faim et le festif, le roupillon digestif pour la fin !
L'enseignement des nains qui n'ont pas encore de barbe était varié et complet : il comptait la forge, l'ingénierie, la connaissance des métaux, la distillation, l'architecture ou encore la tactique ou le maniement de la hache et du marteau. Mais cet enseignement ne saurait être complet : chacun des Hâchetaquine devait être en mesure de savoir découper et désosser du mouton ou du cochon.
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"- Tu vois cette longe l'arpêt' ? et bien, j'vais te montrer comment on fait pour la parer.
- Où kta app ri ?
- Un ancêtre qui travaillait la barbak comme pas deux."
A l'aide de son éminceur, le Baron dans un mouvement précis et assuré ôta la membrane qui recouvrait la viande. Une fois parée, la longe de sanglier fût découpée en morceau grossier et mis en chaudron.
"- Là, y'a bien 5 livres de bidoche. Vas-y p'tit, rajoutes en une de gras et envoies en étouffé en remuant de temps à autre."
Pendant que l'arpêt' s'affairait à braiser la viande, le Baron partit en cave sélectionner quelques ingrédients. Les champignons sont une spécialité gobeline : nula utre qu'eux pouvait avec autant de justesse cultiver, consommer et associer ces plantes si particulières et en exalter les effets. C'est sur des morilles que le gobelin arrêta son choix.
De retour, il ajouta dans le chaudron ses morilles, deux feuilles de lauriers, trois pincées de gros sel, cumin et cardamone avec parcimonie et moulu quelques poivres et baies.
Laisser cuire. Bien remuer de temps en temps. Et pourtant...
Il avait beau goûté et re-goûté, il manquait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Une sorte de fumet, mais pas du fumet; une teneur fruitée en bouche; comme de l'alcool ....
"- Voilà ce qu'il manque dans la mixture : du cognac de char hanté."
Le Baron envoya son arpêt' chercher la liqueur à la cave, puis en versa quelques goulées non radines dans le chaudron et dans le gosier.
Après presque deux heures de cuisson de cuisson lente, les aromates, champignons et cognac étaient "ingérés" par la viande cuite. Hors du feu et d'abord à l'aide d'une cuillère en bois, le Baron entreprit de "détacher" les morceaux pour avoir des morceaux plus petits. Puis, une fois que ce fût possible, c'est avec ses doigts qu'il défaisait les morceaux, séparant les fibres par morceau fins ou grossiers. La manoeuvre terminée, il remit le chaudron au feu une dernière fois en ajoutant le foie.
De voir l'arpèt' s'amuser à hâcher une livre de foie, en foutre partout tant çà dégoulinait, l'avait bien amusé. Mais maintenant, pour terminer, il en avait besoin. Le foie hâché devait "compacter" l'ensemble.
Alignant les pôts de terre cuite, il réserva le pâté chaud, le tassa et demanda à l'arpêt' de les descendre en cave en prenant soin de recouvrir d'un torchon.
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Deux jours passèrent avant que le Baron ne revienne en cuisine. D'abord, il avait fourré le four de bois d'hêtre. Sur la grande spatule il déposa les miches généreuses de naines qu'il avait pris soin de sortir plus tôt de la glace dans laquelle elles se conservaient, puis les enfourna.
"- Voilà ! Juste grillées, mais pas trop cuites ! Pile-poil comme il faut !"
"- Allez petit ! fais péter la moutarde et les cornichons !"
Et les gobelins de se"tartiner" les miches avec le pâté pour s'en fourrer plein la panse....
Un peu léger quand même le jambon beurre...
Et pis, j'me suis souvenu de la recette de pâté maison introduite dans la taverne de Maître Pâté qui fut une belle rencontre ! Pour l'ensemble, vous connaissez la suite. La recette des rillettes du Gourdinmalin allait ressurgir.
Donc un sandwich au pâté, c'est bien pour les troupes en manoeuvres : çà loge dans la poche !
Mais c'est un peu simplet dans la conception. Qu'à celà ne tienne, on va la boutiquer c'te vieille recette en faisant appel aux gènes anciens des anciennes vies du Baron : du goret d'Hâchetaquine, du cognac d'Agesinate, la sorcellerie du Baron Voodoo et la recette de l'apprenti Gourdinmalin. Avec un brin de l'esprit décalé du Baron et quelques flash-back, on obtient toute la trame d'un RP sur la conception du Kass'Dalle !
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Il avait beau goûté et re-goûté, il manquait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Une sorte de fumet, mais pas du fumet; une teneur fruitée en bouche; comme de l'alcool ....
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Les gens criaient. La foule amassée sur les gradins avait oublié qu'une chape de plomb tombait du ciel. Seule la course les intéressait. Dans le phacodrôme de Brunécume, ces jeux étaient pris très au sérieux. Aujourd'hui, les cavaliers ne montaient pas les phacochères, ils étaient tirés dans une sorte de caisse affublée de roues. Les courses de chars, moins rapides, n'en demeuraient pas moins spectaculaires, les spectateurs raffolant des accidents.
Sa main pris la coupe. Vide. Il attrapa la bouteille. Vide aussi.
"- Sire, votre hôte est arrivé.
- Bien. Amènes-le ici. Ah ! et ramènes nous aussi du kéfir et du cognac."
En sursaut, le Baron venait de se réveiller. Ces rêves étranges où il était quelqu'un d'autre dans une autre époque le perturbait. Il ne savait pourquoi, mais il sentait que ces "vies" étaient sienne et qu'elles surgissaient parfois en réminiscence sans prévenir. En attendant, ce dernier souvenir qui n'était pas le sien l'avait intrigué : c'est quoi çà le cognac ? Le kéfir, il connaissait, cette boisson de fruits sucrée et gazeuse, est appréciée dans les clans gobelins des landes du nord.
Après plusieurs semaines de recherche, ses éclaireurs avaient réussi à localiser les ruines de Brunécume. Cette ville avait donc bien existé. Le Baron avait tenu à s'y rendre. Il avait trouvé les décombres d'une enceinte. Il prit du sable dans la main et le senti. Les cris de la foule et l'odeur des phacochères lui revenaient.
"- C'est ici ! Cherchez et trouvez les bouteilles."
Quelques minutes plus tard, un hurlement d'effroi troubla les recherches. L'un des fieffés gobelins courait en tout sens complêtement apeuré. Personne ne comprenait, jusqu'à ce qu'ils entendent le galop. Du virage en bout de piste, après les socles des statues effondrées, venait de surgir un bien singulier assemblage : un squelette de sanglier tirait un char et son spectre. La surprise passée, les gobelins réagirent et parvinrent à vaincre l'équipage fantôme. Dans le véhicule, ils trouvèrent quelques bouteilles intactes d'une liqueur fruitée : le cognac de Brunécume.
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"- Voilà ce qu'il manque dans la mixture : du cognac de char hanté."
Le Baron envoya son arpêt' chercher la liqueur à la cave, puis en versa quelques goulées non radines dans le chaudron et dans le gosier.
"- Voilà ! Juste grillées, mais pas trop cuites ! Pile-poil comme il faut !"
A l'aide d'une grande spatule de bois, le Baron venait de sortir les deux boules gonflées encore fumantes du four à bois. Fermant les yeux, il huma la bonne "pâte".
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L'assaut dans les montagnes n'avait pas été une promenade de routine. Maintenant c'est vrai qu'on sait à quoi s'en tenir lorsque l'on vient dans ces coins. Les bastions nains ne sont pas réputés comme les gambettes des filles du port, l'accès est arpenté, le passage étroit et la prise ardue.
"- 'tain m'sieu Baron, on a bavé mé a nôsotr' le butin !
- Hé ! cherchez partout, les nains çà planquent tout, mais c'est riche. On est là pour se faire des corones en or."
Les gobelins, après un combat plus que dur, avaient investi la place. Désormais, le pillage et le saccage était mot d'ordre. Après l'euphorie et les exactions déroulantes en grand défouloir, les gobelins faisaient preuve d'un excellent savoir-faire dans l'organisation d'un pillage maîtrisé. A l'image d'une tribu de fourmis, certains remontaient des salles creusées dans la montagne les butins tandis que d'autres les chargeaient sur les mules.
"- Holà ! Viendez vôar çà kon a choppé !"
Des Naines ! Tout un tas de naines. Nombre de légendes, de contes ou de boutades circulaient sur ces femelles. Les Nains les gardaient jalousement. On avait bien entendu parler d'une naine à la peau glabre, mais en rêgle générale, on en rencontrait jamais.
"- Tema kom el son gironde !
- Oh bord d'elle lait miam melle !"
Voilà le secret jalousement gardé : les Nains cachaient leurs femelles parce qu'elles sont relativement potelées à souhait. Et comme aime à le répéter Karadorc le Tambouillard : "- Le gras, c'est la vie !"
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Ces deux miches grillées avaient tenu toutes leurs promesses : les fragrances de poitrine fumée alliée à une chair tendre légèrement croustillantes.... Le Baron s'en lêchait déjà les babines à l'idée de s'en fourrer une pleine bouche.
S'il est un animal sacré entre tous chez les orcs, c'est bien le sanglier. Les gobelins sont de parfaits jockeys et leur chair rôti est un met exquis. Les côtelettes au grill servies juste saignantes sont particulièrement appréciées. Les cuissôts séchés font des jambons de grandes qualités qui accompagnent les guerriers en campagne grâce à leur qualité de conservation longue...
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"- Tout est bon dans le cochon ! Mais moi, j'aime pas les yeux !"
Les clans des nains d'Hâchetaquine aimaient les petites phrases dans le genre. L'une des préférées citait des gobelets pour la bière et des gobelins pour la guerre. Mais plus que la frivolité des combats, ils affectionnaient les banquets de gorets, autant dans le consommé que dans le consommant, auxquels venait s'ajouter un somme bien calculé en fin de compte : après la faim et le festif, le roupillon digestif pour la fin !
L'enseignement des nains qui n'ont pas encore de barbe était varié et complet : il comptait la forge, l'ingénierie, la connaissance des métaux, la distillation, l'architecture ou encore la tactique ou le maniement de la hache et du marteau. Mais cet enseignement ne saurait être complet : chacun des Hâchetaquine devait être en mesure de savoir découper et désosser du mouton ou du cochon.
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"- Tu vois cette longe l'arpêt' ? et bien, j'vais te montrer comment on fait pour la parer.
- Où kta app ri ?
- Un ancêtre qui travaillait la barbak comme pas deux."
A l'aide de son éminceur, le Baron dans un mouvement précis et assuré ôta la membrane qui recouvrait la viande. Une fois parée, la longe de sanglier fût découpée en morceau grossier et mis en chaudron.
"- Là, y'a bien 5 livres de bidoche. Vas-y p'tit, rajoutes en une de gras et envoies en étouffé en remuant de temps à autre."
Pendant que l'arpêt' s'affairait à braiser la viande, le Baron partit en cave sélectionner quelques ingrédients. Les champignons sont une spécialité gobeline : nula utre qu'eux pouvait avec autant de justesse cultiver, consommer et associer ces plantes si particulières et en exalter les effets. C'est sur des morilles que le gobelin arrêta son choix.
De retour, il ajouta dans le chaudron ses morilles, deux feuilles de lauriers, trois pincées de gros sel, cumin et cardamone avec parcimonie et moulu quelques poivres et baies.
Laisser cuire. Bien remuer de temps en temps. Et pourtant...
Il avait beau goûté et re-goûté, il manquait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Une sorte de fumet, mais pas du fumet; une teneur fruitée en bouche; comme de l'alcool ....
"- Voilà ce qu'il manque dans la mixture : du cognac de char hanté."
Le Baron envoya son arpêt' chercher la liqueur à la cave, puis en versa quelques goulées non radines dans le chaudron et dans le gosier.
Après presque deux heures de cuisson de cuisson lente, les aromates, champignons et cognac étaient "ingérés" par la viande cuite. Hors du feu et d'abord à l'aide d'une cuillère en bois, le Baron entreprit de "détacher" les morceaux pour avoir des morceaux plus petits. Puis, une fois que ce fût possible, c'est avec ses doigts qu'il défaisait les morceaux, séparant les fibres par morceau fins ou grossiers. La manoeuvre terminée, il remit le chaudron au feu une dernière fois en ajoutant le foie.
De voir l'arpèt' s'amuser à hâcher une livre de foie, en foutre partout tant çà dégoulinait, l'avait bien amusé. Mais maintenant, pour terminer, il en avait besoin. Le foie hâché devait "compacter" l'ensemble.
Alignant les pôts de terre cuite, il réserva le pâté chaud, le tassa et demanda à l'arpêt' de les descendre en cave en prenant soin de recouvrir d'un torchon.
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Deux jours passèrent avant que le Baron ne revienne en cuisine. D'abord, il avait fourré le four de bois d'hêtre. Sur la grande spatule il déposa les miches généreuses de naines qu'il avait pris soin de sortir plus tôt de la glace dans laquelle elles se conservaient, puis les enfourna.
"- Voilà ! Juste grillées, mais pas trop cuites ! Pile-poil comme il faut !"
"- Allez petit ! fais péter la moutarde et les cornichons !"
Et les gobelins de se"tartiner" les miches avec le pâté pour s'en fourrer plein la panse....