[ Juste quelques détails en passant...
"Frustre" n'existe pas ; rustre est l'homme aux mauvaises manières, ou fruste est la pièce de monnaie tellement usée à force de passer de mains en mains qu'elle en a perdu tout relief (et par extension est fruste l'homme sans éducation, qui ne connaît pas grand chose, qui donc n'a pas de relief).
Tu confonds aussi repère et repaire.]
Pour étoffer l'épopée des fieffés, quelqu'un se rappelle-t-il quels étaient les noms des autres fieffés coquins ? Me revient seulement quelque chose comme Sorel Oeil-de-boeuf, et il y en avait un autre qui devait commencer par la lettre Z. Il y en avait une dizaine en tout. "Mais où sont les neiges d'antan ?" Si des anciens peuvent aider...
Quant au dernier passage, où Raganol se met au service de Filou, j'avoue ne pas voir à quoi cela fait référence dans l'histoire du jeu. L'attribution à tous du premier héros commandant peut-être ? Ou peut-être cela fait-il référence à un épisode d'avant octobre 2012 (date où j'ai fait l'erreur de commencer le jeu) ?
Bon, je ne vais pas te dire que j'attends la suite, mais c'est seulement parce que je suis dans la phase d'abandon du jeu et que je passe à autre chose, que je ne peux donc garantir revenir ici. Peut-être un chapitre sur la recherche de la princesse, avec la mésaventure du prince ?
Encore bravo pour réussir aussi bien à donner de la couleur à nos aventures !
Allez, patience, le suite arrive.
Scarponian et la conquête du monde
C'est le temps des loups affamés qui courent la plaine vitrifiée en quête de quelque subsistance sauvagement arrachée à la vie, C'est le temps où tout se fige en torpeur, c'est beau mais dur et mordant Ni âme qui vive ni arbre qui bruisse, c'est le temps maudit du grand repos glacé et sauvage.
Longtemps, très longtemps après le Roi Filou, alors que les bâtisseurs continuaient de développer leurs empires, vint le temps de l'affranchissement des distances. Il arriva qu'à force de puissance et de croissance, les bâtisseurs finirent par se rencontrer, se côtoyer puis se faire la guerre. La Verte plaine, toujours constellée de fieffés barbares, réduits à de petites troupes désorganisées et relativement faibles, en vint à se retrouver couverte de seigneurs bâtisseurs.
C'est dans ce monde que vécu et disparu Scarponian, aïeul discret du Roi Elorian l'Intrépide. Scarponian vécût des temps de grandes révolutions au sein du grand Empire. Au moment où il apparut et commença à construire son fief, il était déjà entouré de très grands seigneurs, très puissants. La Verte plaine en était presque totalement saturée. Ils se regroupaient, comme aujourd'hui, en alliances dont certaines atteignaient une puissance hors du commun. Chacun des membres, protégé par les autres, se développait et se faisait une place en pillant sans vergogne les voisins sans alliance ou d'alliances plus modestes.
Quoique les bâtisseurs dominassent désormais la Verte plaine, ils se livraient à de telles guerres que le temps des rapines et de la barbarie semblait être revenu. Mais la puissance et les armes des seigneurs s'étant considérablement développées, la barbarie n'en était que plus cruelle. De jeunes seigneurs prometteurs se trouvaient parfois tant harcelés par les plus puissants qu'ils disparaissaient rapidement sans pouvoir exprimer leurs talents. C'est dans cette époque noire que nous vîmes tant de braves disparaître avant même d'avoir éclos.
Scarponian eut la chance de rejoindre rapidement une alliance modeste lui permettant de ne pas être trop exposé pendant la phase la plus critique de son développement. Il développa sa forteresse aussi bien qu'il le pouvait, s'enrichissant des connaissances de ses alliés. Il développa rapidement trois avants-postes à proximité de son château. Ces avants postes lui ramenait des ressources complémentaires, bien sûr, mais ils devinrent rapidement insuffisants pour les besoins du château. De plus, le contexte tendu des seigneurs puissants se développant partout l'entraînait constamment vers une recherche effrénée de plus de bois, plus de pierre. La nécessité permanente de former une armée nombreuse l'obligeait à rechercher partout de la nourriture. Ses grenier lui tenait à peine les réserves d'une petite journée.
Il était donc très actif, lançant constamment des attaques sur les fieffes alentours et cherchant querelle à quelques seigneurs moins lotis que lui alentours. Ils étaient peu nombreux mais il découvrit bientôt que l'on pouvait trouver un maximum de ressources dans les châteaux abandonnés des seigneurs vaincus.
Ces châteaux sans commandement étaient faciles à attaquer, ils permettaient aux troupes d’assaut de rester dehors sans risquer de se faire occire au château dans une attaque surprise de nuit. ses quelques commandants, recrutés grâce aux amitiés noués alentours, étaient de bons commandants. Ils ne disposaient pas cependant des capacités particulières. Je parle en effet d'un temps où l'on ne cherchait pas encore chez les fieffés, ces reliques et éléments d'armures aux pouvoirs étranges, propres à vous galvaniser un homme et toute son escouade.
Scarponian parvenait donc à développer son fief tout à fait convenablement et n'essuyait que rarement quelque attaque d'un voisin hargneux l'obligeant à traverser une période plus ou moins longue de réparations de ses installations. Tout allait pour le mieux, il avait compris qu'il fallait, lorsqu'on en trouvait, rarement, garder précieusement les rubis trouvés lors des rapines. Ces rubis étaient et restent encore le seul moyen de paiement pour des biens et matériaux de qualité supérieures, de nature à procurer des avantages décisifs. Trop rares, ces rubis semblaient couler à flot chez certains seigneurs aux fiefs rutilants, qu'aucune armée ne venait inquiéter, qu'aucune défense ne pouvait arrêter.
C'est dans ces temps là qu'on entendît un jour une vague rumeur. Entendue d'un espion qui l'avait colportée dans une taverne éloignée. Une rumeur qui enflait, pleine de promesse, riche d'un souffle nouveau, de possibilités extraordinaires. Au delà de la Verte pleine, quelque part au nord, des seigneurs plus aventuriers que d'autres avaient découvert un nouveau continent. A la faveur d'un hiver plus rude que les autres, des ponts banquise leur avaient permis de rallier une terre nouvelle.
Il se disait partout que désormais les voies étaient tracées. Tout seigneur digne de sa gloire n'avait plus qu'un objectif : se tailler un part de ces nouvelles terres. On les disait riches, de nouvelles ressources étranges avait été découvertes. La vérité était un brin plus complexe. C'est ce que Scarponian ne tarda pas à découvrir par lui-même, entraîné qu'il fût par l'élan général dans cette nouvelle aventure.
(à suivre)