Forum: bigfarm-fr
Board: [785] Jeux et divertissements
[1180701]
System [None]
:: April 22, 2014, 4:15 p.m.
"Prendre ses jambes à son coup"
Drôle d'image que celle-ci ! On peut imaginer au moins trois choses :
Quelqu'un de très souple qui ramène ses jambes au niveau de son cou (et fait un noeud autour ?). Mais le côté pratique pour courir n'est pas flagrant, les pieds ayant alors du mal à toucher le sol ;
Quelqu'un qui démonte son tronc et le pose à côté, de manière à être réduit à une tête et deux jambes avant de commencer à courir. Mais cela ne devrait pas avoir une influence sur la vitesse, les jambes ayant toujours la même longueur, sauf si on tient compte de la diminution du poids total à déplacer ;
Quelqu'un qui diminue la hauteur de son tronc et, en compensation, allonge celle des jambes jusqu'à les amener sous le cou, ce qui effectivement permet d'augmenter la vitesse de déplacement.
Mais tout ceci ne sont que billevesées car personne ne serait capable de l'une ou l'autre.
Il faut donc chercher ailleurs.
Heureusement, il suffit de remonter à la fin du XVIIe siècle pour trouver l'explication de l'origine, à défaut de comprendre le lien avec le sens actuel.
A cette époque, en effet, Furetière écrivait que prendre ses jambes à son cou se disait, au début de son siècle, "prendre ses jambes sur son col" (notez le 'sur') et signifiait "se résoudre à partir pour quelque message ou quelque voyage".
Il s'agissait donc simplement des préparatifs à un déplacement qui outre quelques menus objets nécessaires au voyage, nécessitait, bien sûr, d'emporter aussi ses jambes.
Et comme le sac des bagages était souvent porté en bandoulière ou à l'aide d'une sangle passant derrière le cou, il fallait aussi "prendre ses jambes sur son col".
Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le sens de l'expression a évolué pour marquer la promptitude, la vitesse.
Y perdre son latin
[1180737]
mondra [None]
:: April 22, 2014, 6:06 p.m.
"Y PERDRE SON LATIN"

Ne plus rien comprendre à quelque chose.

Cette expression, dont le sens actuel date du XXe siècle, a eu diverses formes et significations.
Le latin était la langue du Latium (ou Lazio, en italien), cette région d'Italie où se trouve Rome.
À une lointaine époque, dans ce qui allait devenir notre pays, le latin était la langue principalement écrite maîtrisée par les érudits, les savants et les ecclésiastiques, opposée à la langue parlée vulgaire, le roman.
Au XIVe siècle, "perdre son latin" s'appliquait bizarrement aux oiseaux, incapables de parler le moindre langage, comme n'importe quel autre animal.
Au XVIe, la locution signifie aussi bien "renoncer à comprendre", montrant ainsi la difficulté de cette langue pour un Français, que "ne plus savoir que faire, ni que dire" et qui s'exprimait aussi sous la forme "être au bout de son latin".
Elle a également été utilisée aux XVIIIe et XIXe siècles pour dire "perdre son temps et sa peine, travailler inutilement à quelque chose".
Autant dire que ce latin, pourtant indispensable pour comprendre l'étymologie de beaucoup de nos mots, a toujours porté une connotation négative, probablement liée à sa difficulté d'apprentissage et au clivage qu'il matérialisait entre les érudits et les autres.
Et je propose un petit tour du côté de nos chers amis les animaux:
"Chat échaudé craint l'eau froide"

Ne plus rien comprendre à quelque chose.

Cette expression, dont le sens actuel date du XXe siècle, a eu diverses formes et significations.
Le latin était la langue du Latium (ou Lazio, en italien), cette région d'Italie où se trouve Rome.
À une lointaine époque, dans ce qui allait devenir notre pays, le latin était la langue principalement écrite maîtrisée par les érudits, les savants et les ecclésiastiques, opposée à la langue parlée vulgaire, le roman.
Au XIVe siècle, "perdre son latin" s'appliquait bizarrement aux oiseaux, incapables de parler le moindre langage, comme n'importe quel autre animal.
Au XVIe, la locution signifie aussi bien "renoncer à comprendre", montrant ainsi la difficulté de cette langue pour un Français, que "ne plus savoir que faire, ni que dire" et qui s'exprimait aussi sous la forme "être au bout de son latin".
Elle a également été utilisée aux XVIIIe et XIXe siècles pour dire "perdre son temps et sa peine, travailler inutilement à quelque chose".
Autant dire que ce latin, pourtant indispensable pour comprendre l'étymologie de beaucoup de nos mots, a toujours porté une connotation négative, probablement liée à sa difficulté d'apprentissage et au clivage qu'il matérialisait entre les érudits et les autres.
Et je propose un petit tour du côté de nos chers amis les animaux:
"Chat échaudé craint l'eau froide"
[1185715]
mélusine3 (FR1) [None]
:: May 3, 2014, 9:34 a.m.
Bonjour,
Expression assez curieuse en fait. En soit elle signifie qu'une mésaventure vous rend prudent par la suite (enfin, si vous êtes raisonnable
)
S'échauder signifie s'ébouillanter (plus avec un liquide, une échaudure étant une brûlure faite par un liquide), échauder signifie passer du lait de chaux (sur un mur par ex.), sa forme adjectivale ayant le même sens (un mur échaudé), et s'emploie aussi pour désigner quelque chose de cuit, brûlé.
L'échaudoir est soit le local (dans un abattoir), soit le récipient dans lequel on trempe un animal (comme une poule avant de la plumer, cela dit en passant, cette opération se réalise une fois l'animal mort bien sûr...)
Tout ça pour dire que notre pauvre matou est devenu plutôt craintif après de pareilles mésaventures, qu'il fût ébouillanté, cuit, passé à la chaux ou plumé, et qu'on ne l'y reprendra pas de sitôt
"Échaudé" ici se rapporterait à l'ébouillantage, et le chat fuirait alors maintenant l'eau comme la peste qu'elle soit froide ou chaude.
Pour les curieux, ou les amoureux des mots, quelques liens, sur le projet Gutenberg. Pour rappel, le projet Gutenberg vise à numériser et proposer un accès pour tous à des livres et ouvrages, tombés dans le domaine publique. Du fait de l'origine du projet, il y a beaucoup d'ouvrages en anglais, également aussi parce que même si l'oeuvre d'origine tient du domaine publique, les traductions, faites après, sont généralement toujours soumises au copyright.
Les liens donc :
Dictionnaire de nos fautes les plus courantes contre la langue française, par Raoul Rinfret
Dictionnaire du bon langage, par N.-J. Carpentier, abbé de son état. Attention, si cet ouvrage est intéressant, il faut le remettre dans le contexte : l'auteur était abbé, directeur d'école à Liège, donc même si ce monsieur s'acharne un peu sur le parler belge, qu'aucun Belge ne le prenne mal de nos jours
Le nouveau dictionnaire complet du jargon de l'argot, par Arthur Halbert, jargon et argot des rues, et des petits voleurs. Âmes sensibles, rassurez-vous, c'est du vieux parlé, on en apprend de plus sévères dans un film d'Audiard
Dictionnaire grammatical du mauvais langage, par Étienne Molard
Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises, par Charles Nodier. L'auteur essaie ici de retrouver l'origine des mots en partant de l'idée qu'à l'origine beaucoup de mots ont été créés pour ressembler aux sons de ce qui nous entourait. Certains trouveront à redire sur l'étymologie de certains mots, mais intéressant et instructif.
Bonne journée, et bonne lecture ^^
Expression assez curieuse en fait. En soit elle signifie qu'une mésaventure vous rend prudent par la suite (enfin, si vous êtes raisonnable

S'échauder signifie s'ébouillanter (plus avec un liquide, une échaudure étant une brûlure faite par un liquide), échauder signifie passer du lait de chaux (sur un mur par ex.), sa forme adjectivale ayant le même sens (un mur échaudé), et s'emploie aussi pour désigner quelque chose de cuit, brûlé.
L'échaudoir est soit le local (dans un abattoir), soit le récipient dans lequel on trempe un animal (comme une poule avant de la plumer, cela dit en passant, cette opération se réalise une fois l'animal mort bien sûr...)
Tout ça pour dire que notre pauvre matou est devenu plutôt craintif après de pareilles mésaventures, qu'il fût ébouillanté, cuit, passé à la chaux ou plumé, et qu'on ne l'y reprendra pas de sitôt

"Échaudé" ici se rapporterait à l'ébouillantage, et le chat fuirait alors maintenant l'eau comme la peste qu'elle soit froide ou chaude.
Pour les curieux, ou les amoureux des mots, quelques liens, sur le projet Gutenberg. Pour rappel, le projet Gutenberg vise à numériser et proposer un accès pour tous à des livres et ouvrages, tombés dans le domaine publique. Du fait de l'origine du projet, il y a beaucoup d'ouvrages en anglais, également aussi parce que même si l'oeuvre d'origine tient du domaine publique, les traductions, faites après, sont généralement toujours soumises au copyright.
Les liens donc :
Dictionnaire de nos fautes les plus courantes contre la langue française, par Raoul Rinfret
Dictionnaire du bon langage, par N.-J. Carpentier, abbé de son état. Attention, si cet ouvrage est intéressant, il faut le remettre dans le contexte : l'auteur était abbé, directeur d'école à Liège, donc même si ce monsieur s'acharne un peu sur le parler belge, qu'aucun Belge ne le prenne mal de nos jours

Le nouveau dictionnaire complet du jargon de l'argot, par Arthur Halbert, jargon et argot des rues, et des petits voleurs. Âmes sensibles, rassurez-vous, c'est du vieux parlé, on en apprend de plus sévères dans un film d'Audiard

Dictionnaire grammatical du mauvais langage, par Étienne Molard
Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises, par Charles Nodier. L'auteur essaie ici de retrouver l'origine des mots en partant de l'idée qu'à l'origine beaucoup de mots ont été créés pour ressembler aux sons de ce qui nous entourait. Certains trouveront à redire sur l'étymologie de certains mots, mais intéressant et instructif.
Bonne journée, et bonne lecture ^^
[1192843]
System [None]
:: May 22, 2014, 8:23 a.m.
« Boire du petit lait »
Eprouver un sentiment de vive satisfaction d'amour-propre.
Les premières traces de cette expression étaient sous la forme 'avaler doux comme lait', devenu 'boire du lait'.
Ceci probablement par allusion à la satisfaction qu'éprouve le bébé qui reçoit le lait maternel avant d'en être repu.
'petit' n'a été rajouté qu'au XXe siècle, peut-être pour accentuer le côté doux et agréable de la satisfaction ressentie, le petit-lait, le liquide qui reste après la fabrication du beurre ou du fromage (Lien externe), procurant, paraît-il, une agréable sensation de fraîcheur et de douceur.
"Rouler quelqu'un dans la farine" ?
Eprouver un sentiment de vive satisfaction d'amour-propre.
Les premières traces de cette expression étaient sous la forme 'avaler doux comme lait', devenu 'boire du lait'.
Ceci probablement par allusion à la satisfaction qu'éprouve le bébé qui reçoit le lait maternel avant d'en être repu.
'petit' n'a été rajouté qu'au XXe siècle, peut-être pour accentuer le côté doux et agréable de la satisfaction ressentie, le petit-lait, le liquide qui reste après la fabrication du beurre ou du fromage (Lien externe), procurant, paraît-il, une agréable sensation de fraîcheur et de douceur.

"Rouler quelqu'un dans la farine" ?
[1193315]
System [None]
:: May 23, 2014, 5:44 a.m.
« Rouler quelqu'un dans la farine »
Duper quelqu'un, lui mentir.
Cette expression date du XIXe siècle.
Elle serait l'association de 'rouler' (au sens de tromper - "Je me suis fait rouler") et d'emplois variés du mot 'farine' où ce terme désignait des arguments trompeurs.
Une autre interprétation voudrait que la 'farine' utilisée ici serait celle dont s'enduisaient les comédiens de l'époque pour se maquiller, ce qui empêchait de les reconnaître et leur permettait ainsi de tromper les gens.
Anecdote : Pendant le quinquennat de Jacques Chirac (2002-2007), certains ont déformé cette expression en disant que le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, roulait la population dans la raffarine.
"Bavard comme une pie"
Duper quelqu'un, lui mentir.
Cette expression date du XIXe siècle.
Elle serait l'association de 'rouler' (au sens de tromper - "Je me suis fait rouler") et d'emplois variés du mot 'farine' où ce terme désignait des arguments trompeurs.
Une autre interprétation voudrait que la 'farine' utilisée ici serait celle dont s'enduisaient les comédiens de l'époque pour se maquiller, ce qui empêchait de les reconnaître et leur permettait ainsi de tromper les gens.
Anecdote : Pendant le quinquennat de Jacques Chirac (2002-2007), certains ont déformé cette expression en disant que le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, roulait la population dans la raffarine.
"Bavard comme une pie"
[1209909]
kira16 (FR1) [None]
:: July 6, 2014, 2:39 a.m.
Bavard comme une pie
Origine :
Le mot "bavard" est issu du nom "bave", qui, dans la langue française, symbolise la salive et par extension, la parole. Une personne "bavarde" est donc quelqu'un qui utilise beaucoup de salive, autrement dit qui parle beaucoup. Dans cette expression, la comparaison avec la pie vient renforcer le sens. En effet, la pie est un oiseau réputé pour être très bruyant. "Être bavard comme une pie" signifie donc que l'on parle souvent et beaucoup.
Signification :
Très bavard.
Je vais finir par avoir de la broue dans le toupet
[1210313]
boutrama (FR1) [None]
:: July 7, 2014, 12:35 a.m.
avoir de la broue dans le toupet
signification : être débordé, très pressé.
origine : Expression québécoise très imagée qui n'a pas forcément de logique. En québécois, broue signifie bière et toupet signifie cheveux. Cela voudrait donc dire avoir de la bière dans les cheveux mais étrangement, l'expression s'utilise pour parler de quelqu'un d'agité ou de très occupé.
un grand mamamouchi
[1210316]
kira16 (FR1) [None]
:: July 7, 2014, 3:21 a.m.
Merci boutrama,
Un grand mamamouchi
Façon désinvolte et ostensiblement méprisante de désigner quelqu’un qui a un titre important, mais qu’on a oublié, ou qu’on affecte d’oublier.
Car un « grand mamamouchi », c’est bien vague, et le protocole ne souffre guère ces incertitudes. C’est aussi une expression érudite, car on ne l’emploie pas sans songer au Bourgeois Gentilhomme de Molière, Monsieur Jourdain cherche à faire oublier ses origines bourgeoises et « se mêle de hanter la noblesse ». Pour gendre, il veut un gentilhomme et refuse Cléonte qui aime sa fille, mais qui ne la fera jamais marquise. Le valet de Cléonte invente un stratagème : il fait passer son maître pour le fils du Grand Turc et déclare à Monsieur Jourdain l’amour du prétendu fils du Grand Turc pour sa fille. Il promeut Monsieur Jourdain au rang de Grand Mamamouchi… qui est une certaine grande dignité de (ce) pays… Madame Jourdain surgit au milieu de la cérémonie (V, 1)
Madame Jourdain
Ah ! Mon Dieu ! Miséricorde ! Qu’est-ce que cela ? Quelle figure ! Est-ce un Momon que vous allez porter ? et est-il temps d’aller en masque ? parlez donc, qu’est-ce donc que ceci ? Qui vous a fagoté comme cela ?
Monsieur Jourdain
Voyez l’impertinente, de parler de la sorte à un mamamouchi !
Madame Jourdain
Comment donc ?
Monsieur Jourdain
Oui, il me faut porter du respect maintenant, et l’on vient de me faire Mamamouchi.
Madame Jourdain
Que voulez vous dire avec votre Mamamouchi ?
Monsieur Jourdain
Mamamouchi, vous dis-je. Je suis Mamamouchi
Madame Jourdain
Quelle bête est-ce là ?
Monsieur Jourdain
Mamamouchi, c’est-à-dire, en notre langue, Paladin.
Madame Jourdain
Baladin ? Etes-vous en âge de danser des ballets ?
Monsieur Jourdain
Quelle ignorante ! Je dis Paladin : c’est une dignité dont on vient de ma faire la cérémonie
On comprend aisément l’impertinence qu’il y a à appeler quelqu’un du nom d’une distinction imaginaire, inventée, qui plus est, pour satisfaire au « snobisme » de Monsieur Jourdain.
Être bouché à l'émeri
tu sais les expressions n'ont pas tous une logique même si celles-ci ont une signification et définition 

Un grand mamamouchi
Façon désinvolte et ostensiblement méprisante de désigner quelqu’un qui a un titre important, mais qu’on a oublié, ou qu’on affecte d’oublier.
Car un « grand mamamouchi », c’est bien vague, et le protocole ne souffre guère ces incertitudes. C’est aussi une expression érudite, car on ne l’emploie pas sans songer au Bourgeois Gentilhomme de Molière, Monsieur Jourdain cherche à faire oublier ses origines bourgeoises et « se mêle de hanter la noblesse ». Pour gendre, il veut un gentilhomme et refuse Cléonte qui aime sa fille, mais qui ne la fera jamais marquise. Le valet de Cléonte invente un stratagème : il fait passer son maître pour le fils du Grand Turc et déclare à Monsieur Jourdain l’amour du prétendu fils du Grand Turc pour sa fille. Il promeut Monsieur Jourdain au rang de Grand Mamamouchi… qui est une certaine grande dignité de (ce) pays… Madame Jourdain surgit au milieu de la cérémonie (V, 1)
Madame Jourdain
Ah ! Mon Dieu ! Miséricorde ! Qu’est-ce que cela ? Quelle figure ! Est-ce un Momon que vous allez porter ? et est-il temps d’aller en masque ? parlez donc, qu’est-ce donc que ceci ? Qui vous a fagoté comme cela ?
Monsieur Jourdain
Voyez l’impertinente, de parler de la sorte à un mamamouchi !
Madame Jourdain
Comment donc ?
Monsieur Jourdain
Oui, il me faut porter du respect maintenant, et l’on vient de me faire Mamamouchi.
Madame Jourdain
Que voulez vous dire avec votre Mamamouchi ?
Monsieur Jourdain
Mamamouchi, vous dis-je. Je suis Mamamouchi
Madame Jourdain
Quelle bête est-ce là ?
Monsieur Jourdain
Mamamouchi, c’est-à-dire, en notre langue, Paladin.
Madame Jourdain
Baladin ? Etes-vous en âge de danser des ballets ?
Monsieur Jourdain
Quelle ignorante ! Je dis Paladin : c’est une dignité dont on vient de ma faire la cérémonie
On comprend aisément l’impertinence qu’il y a à appeler quelqu’un du nom d’une distinction imaginaire, inventée, qui plus est, pour satisfaire au « snobisme » de Monsieur Jourdain.
Être bouché à l'émeri
[1210458]
System [None]
:: July 7, 2014, 5:57 p.m.
Être bouché à l'émeri
Autrefois, pour qu'un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l'émeri l'extérieur du bouchon et l'intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.
Une fois qu'on sait cela, on est un peu plus à même de comprendre la métaphore de notre expression.
Quand, en argot, on dit de quelqu'un qu'il est 'bouché', c'est non seulement pour dire que la nature ne l'a pas trop gâté sur le plan intellectuel, mais aussi pour signifier qu'il est complètement hermétique, au sens où aucune once d'intelligence ne peut y entrer, où il est quasiment impossible de lui faire comprendre quelque chose.
Hermétique ? Etanche ? Vous venez de comprendre ! Le bouché à l'émeri est comparable à ce récipient étanche duquel rien ne peut sortir mais dans lequel rien ne peut rentrer non plus.
Le terme argotique 'bouché' tout seul date du XVIIIe siècle (mais on disait déjà "un esprit bouché" au XVIIe). La variante avec l'émeri est apparue au début du XXe.
Sacha Guitry précisait : on peut être hermétique et ne rien renfermer
« Un choix cornélien »
Autrefois, pour qu'un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l'émeri l'extérieur du bouchon et l'intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.
Une fois qu'on sait cela, on est un peu plus à même de comprendre la métaphore de notre expression.
Quand, en argot, on dit de quelqu'un qu'il est 'bouché', c'est non seulement pour dire que la nature ne l'a pas trop gâté sur le plan intellectuel, mais aussi pour signifier qu'il est complètement hermétique, au sens où aucune once d'intelligence ne peut y entrer, où il est quasiment impossible de lui faire comprendre quelque chose.
Hermétique ? Etanche ? Vous venez de comprendre ! Le bouché à l'émeri est comparable à ce récipient étanche duquel rien ne peut sortir mais dans lequel rien ne peut rentrer non plus.
Le terme argotique 'bouché' tout seul date du XVIIIe siècle (mais on disait déjà "un esprit bouché" au XVIIe). La variante avec l'émeri est apparue au début du XXe.
Sacha Guitry précisait : on peut être hermétique et ne rien renfermer
« Un choix cornélien »
[1226369]
calikusu (FR1) [None]
:: Aug. 26, 2014, 7:10 p.m.
Après une longue absence, quel plaisir de retrouver le forum !
Et si n continuait c beau topic
'' Un choix Cornélien ''
Un dilemme, un choix extrêmement difficile
Un choix qui oppose la raison et les sentiments, ou l'honneur et ces derniers
''Cornélien'' est un adjectif dérivé de Corneille. Pierre Corneille : dramaturge du XVIIe siècle, auteur de pièces "Horace", "Le Cid"....
Dans '' Horace '', par exemple, le Héros doit impérativement combattre Curiace, chacun pour défendre sa cité, alors que le premier est marié à la soeur du second, lequel est fiancé à la soeur du premier, situation inextricable où tout le monde a à perdre, même en étant vainqueur.
Dans '' Le Cid '' , Chimène, fille de Don Gomès, est amoureuse de Rodrigue, fils de Don Diègue. Malgré son amour pour Chimène, Rodrigue doit, pour venger son père humilié par le père de sa promise, se battre contre ce dernier au cours d'un duel où il le tue.
Et Chimène, malgré ses sentiments pour Rodrigue, doit alors demander sa tête au roi.
Sans entrer dans les détails, tout se finira bien, puisqu'après quelques péripéties, Rodrigue épousera Chimène.
Ces situations où il est extrêmement difficile de choisir entre ce que poussent à faire les sentiments et ce qu'impose l'honneur ou la raison, est typique des écrits de Corneille et a suffi, à l'époque, à faire apparaître le qualificatif 'cornélien'.
Une expression pour vous : Décoiffer la girafe
Et si n continuait c beau topic

'' Un choix Cornélien ''
Un dilemme, un choix extrêmement difficile
Un choix qui oppose la raison et les sentiments, ou l'honneur et ces derniers
''Cornélien'' est un adjectif dérivé de Corneille. Pierre Corneille : dramaturge du XVIIe siècle, auteur de pièces "Horace", "Le Cid"....
Dans '' Horace '', par exemple, le Héros doit impérativement combattre Curiace, chacun pour défendre sa cité, alors que le premier est marié à la soeur du second, lequel est fiancé à la soeur du premier, situation inextricable où tout le monde a à perdre, même en étant vainqueur.
Dans '' Le Cid '' , Chimène, fille de Don Gomès, est amoureuse de Rodrigue, fils de Don Diègue. Malgré son amour pour Chimène, Rodrigue doit, pour venger son père humilié par le père de sa promise, se battre contre ce dernier au cours d'un duel où il le tue.
Et Chimène, malgré ses sentiments pour Rodrigue, doit alors demander sa tête au roi.
Sans entrer dans les détails, tout se finira bien, puisqu'après quelques péripéties, Rodrigue épousera Chimène.
Ces situations où il est extrêmement difficile de choisir entre ce que poussent à faire les sentiments et ce qu'impose l'honneur ou la raison, est typique des écrits de Corneille et a suffi, à l'époque, à faire apparaître le qualificatif 'cornélien'.
Une expression pour vous : Décoiffer la girafe
[1227605]
boutrama (FR1) [None]
:: Aug. 29, 2014, 10:13 a.m.
Décoiffer la girafe[/B] : effectuer un travail particulièrement éreintant . Rien à voir avec "peigner la girafe" 
Chacun son métier et les vaches seront bien gardées

Chacun son métier et les vaches seront bien gardées
[1227668]
calikusu (FR1) [None]
:: Aug. 29, 2014, 12:42 p.m.
Nous trouvons cette expression dans Le vacher et le garde-chasse.
Dans ce fable nous trouvons le jeune Colin qui garde les vaches de son père. Un jour sa route croise celle d'un garde-chasse fatigué de courir sans succès après un chevreuil. Il lui propose de partir à la chasse à sa place après lui avoir confié la garde de son troupeau.
Au cours de cette traque, Colin rate le chevreuil, ET blesse le chien du chasseur. Lorsqu'il revient vers ses bêtes, il trouve le garde-chasse endormi et le troupeau disparu. Les bêtes ont été volées.
Notre proverbe est la morale de cette fable qui confirme ce que chacun sait,c'est à dire que chacun n'est réellement compétent que dans le métier qu'il a appris. Pour que les vaches soient bien gardées, il faut un vacher, pas un garde-chasse, vérité que le père de Colin lui fera comprendre à coups de bâton.
Ce proverbe est généralement attribué à Florian, mais est-ce bien lui qui en est l'auteur ? En effet, dans Le dictionnaire de Trévoux ou dans Le dictionnaire universel de Furetière, tous deux de publication antérieure à la naissance de notre poète, on trouve ceci à l'entrée vache : « On dit, quand chacun se mêle de son métier, les vaches sont bien gardées », preuve que la maxime existait déjà avant Florian qui n'a fait que la reprendre.
Mais on peut trouver encore un peu mieux, puis nettement mieux.
Car Cicéron, au Ier siècle avant J.C. écrivait déjà : Que chacun s'exerce dans l'art qu'il connaît .
Selon certaines personnes cette expression viendrait d' Aristote, au IVe siècle avant J.C. Il disait : Que chacun se mêle de son métier, et les vaches seront bien gardées.
La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
Dans ce fable nous trouvons le jeune Colin qui garde les vaches de son père. Un jour sa route croise celle d'un garde-chasse fatigué de courir sans succès après un chevreuil. Il lui propose de partir à la chasse à sa place après lui avoir confié la garde de son troupeau.
Au cours de cette traque, Colin rate le chevreuil, ET blesse le chien du chasseur. Lorsqu'il revient vers ses bêtes, il trouve le garde-chasse endormi et le troupeau disparu. Les bêtes ont été volées.
Notre proverbe est la morale de cette fable qui confirme ce que chacun sait,c'est à dire que chacun n'est réellement compétent que dans le métier qu'il a appris. Pour que les vaches soient bien gardées, il faut un vacher, pas un garde-chasse, vérité que le père de Colin lui fera comprendre à coups de bâton.
Ce proverbe est généralement attribué à Florian, mais est-ce bien lui qui en est l'auteur ? En effet, dans Le dictionnaire de Trévoux ou dans Le dictionnaire universel de Furetière, tous deux de publication antérieure à la naissance de notre poète, on trouve ceci à l'entrée vache : « On dit, quand chacun se mêle de son métier, les vaches sont bien gardées », preuve que la maxime existait déjà avant Florian qui n'a fait que la reprendre.
Mais on peut trouver encore un peu mieux, puis nettement mieux.
Car Cicéron, au Ier siècle avant J.C. écrivait déjà : Que chacun s'exerce dans l'art qu'il connaît .
Selon certaines personnes cette expression viendrait d' Aristote, au IVe siècle avant J.C. Il disait : Que chacun se mêle de son métier, et les vaches seront bien gardées.
La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
[1227699]
boutrama (FR1) [None]
:: Aug. 29, 2014, 1:26 p.m.
« La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe »
SIGNIFICATION
La calomnie la plus vile ne peut ternir une réputation sans tâche.
ORIGINE
Ce proverbe s'emploie généralement par ironie pour rejeter une calomnie ou une insulte par le mépris.
À la droite du ring, en le regardant depuis les tribunes Sud, nous avons le crapaud (Lien externe), pataud, pustuleux et laid, dégoulinant de bave, qui ne sait que se traîner à terre.
À la gauche du ring, nous trouvons la colombe, symbole biblique du Saint-Esprit, donc pure et gracieuse, parfaitement capable de s'élancer dans les airs pour passer très loin de la portée du crapaud.
Comment voulez-vous que la bave du crapaud, symbole du vice et de la laideur, puisse atteindre la blanche colombe (même si toutes les colombes ne sont pas blanches), symbole de la pureté et de la beauté puisque, même s'il est capable de sauter, jamais l'horrible animal ne pourra s'approcher suffisamment de l'oiseau pour l'atteindre de ses postillons verts et gluants ?
Depuis 1840, la "bave du crapaud" est une métaphore désignant des propos médisants.
Autrement dit, de tels propos ne peuvent atteindre celui qui n'a rien à se reprocher (la colombe).
Jeter des perles aux pourceaux
SIGNIFICATION
La calomnie la plus vile ne peut ternir une réputation sans tâche.
ORIGINE
Ce proverbe s'emploie généralement par ironie pour rejeter une calomnie ou une insulte par le mépris.
À la droite du ring, en le regardant depuis les tribunes Sud, nous avons le crapaud (Lien externe), pataud, pustuleux et laid, dégoulinant de bave, qui ne sait que se traîner à terre.
À la gauche du ring, nous trouvons la colombe, symbole biblique du Saint-Esprit, donc pure et gracieuse, parfaitement capable de s'élancer dans les airs pour passer très loin de la portée du crapaud.
Comment voulez-vous que la bave du crapaud, symbole du vice et de la laideur, puisse atteindre la blanche colombe (même si toutes les colombes ne sont pas blanches), symbole de la pureté et de la beauté puisque, même s'il est capable de sauter, jamais l'horrible animal ne pourra s'approcher suffisamment de l'oiseau pour l'atteindre de ses postillons verts et gluants ?
Depuis 1840, la "bave du crapaud" est une métaphore désignant des propos médisants.
Autrement dit, de tels propos ne peuvent atteindre celui qui n'a rien à se reprocher (la colombe).
Jeter des perles aux pourceaux