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Board: [785] Jeux et divertissements
Topic: [52189] Curiosité quand tu nous tiens ! Les expressions de la langue française...

[1178917] System [None] :: April 16, 2014, 1:01 p.m.
Mais où as tu été chercher cette expression? :eek:

calikusu a écrit: »
avoir les côtes en long

Selon Rey & Chantreau, cette expression est attestée en 1863, mais son origine reste incertaine.
Pour l'expliquer, ils citent une locution utilisée en 1900 dans les Hautes-Pyrénées, "auéras costas al loune" qui voulait dire "avoir les côtes au long" utilisée pour désigner quelqu'un qui ne voulait pas se courber, se ployer pour travailler (la terre). Un vrai paresseux, donc, dont le corps restait debout étiré dans toute sa longueur.
Et l'image du flemmard allongé de tout son long, entamant sa douzième sieste de la journée, n'est certainement pas étrangère non plus à la naissance de cette expression.
calikusu a écrit: »
ne fais pas dans la dentelle

Lorsque le mot 'dentelle' apparaît au XIVe siècle, il désigne d'abord une petite dent.
C'est en arrivant d'Italie au XVIe que ce même mot se met à désigner ce qu'on connaît maintenant comme un ouvrage de fils, très ajouré, orné de dessins opaques variées, et qui faisait partie de ce qu'on appelait la passementerie.
Avant l'arrivée des tissages mécaniques adaptés au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la dentelle était fabriquée à la main, au fuseau, à l'aiguille, au crochet ou à la navette ; et cet ouvrage très fin nécessitait beaucoup de méticulosité.
C'est pourquoi, au figuré, le mot 'dentelle' symbolise la délicatesse.
On comprend donc que quelqu'un qui ne fait pas dans la dentelle est une personne qui agit sans aucun raffinement, sans souci de qualité, brutalement (le "dans la" étant à comprendre comme "dans le métier de la dentelle" comme on dit de quelqu'un qu'il travaille dans la boucherie ou dans la coiffure).


Pour ces deux expressions, j'ai trouvé les origines « Les doigts dans le nez » (c'est pas très classe mais ce n'est qu'une expression ;) )

[1178974] boutrama (FR1) [None] :: April 16, 2014, 1:42 p.m.
Puis-je vous suggérer une expression : "jeter des perles aux pourceaux"...

Je doute fort que cela représente un challenge pour vous deux car vous êtes aussi fort l'un que l'autre... Le temps que je me promène sur la toile pour trouver origine, explication... l'un comme l'autre vous avez déjà posté ! :)

C'est avec un plaisir à chaque fois renouvelé que je viens vous retrouver...

A vos recherches !!!

[1179035] calikusu (FR1) [None] :: April 16, 2014, 2:56 p.m.
Le doigt dans le nez :

L'expression serait apparue en 1912 dans le langage des courses hippiques : le jokey est arrivé premier les doigts dans le nez. La question est de savoir si le cheval a mis son ses sabots dans les naseaux ;)

Depuis, cette expression est restée pour les choses faciles à réaliser. a noter qu'aux Pays-Bas, cette même phrase se dit ''avec deux doigts dans le nez'' ( ouf ca doit faire mal si on a les narines étroites ) !
Je laisse l'autre expression plus dure aux autres et Tire mon épingle du jeu avec un ;)

[1179043] System [None] :: April 16, 2014, 3:12 p.m.
boutrama a écrit: »
"jeter des perles aux pourceaux"

Cette expression est une référence à la Bible, et en particulier à l'Evangile de Matthieu où l'on peut lire : "Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, et, se tournant contre vous, ne vous déchirent".
Ici, les cochons (ou pourceaux) sont le symbole de la saleté et de la voracité, ils représentent le commun des mortels, le "vulgaire" comme on pourrait dire de nos jours, c'est-à-dire les personnes qui ne savent pas apprécier la valeur spirituelle des choses. Quant à la perle, elle symbolise la pureté et la grâce.
Ainsi, "jeter les perles devant les pourceaux" ou "donner de la confiture aux cochons" signifie que donner une chose de valeur à quelqu'un qui ne sait en voir la valeur serait du gâchis pur et simple.
calikusu a écrit: »
Tire mon épingle du jeu

Tirer son épingle du jeu proviendrait du XVe siècle. On dit que les fillettes jouaient à un jeu qui consistait à placer des épingles dans un cercle dessiné près d'un mur. Elles devaient ensuite les faire sortir avec une balle en réussissant à ce que celle-ci frappe le mur et vienne ensuite ricocher dans le cercle. Au minimum, il fallait récupérer ce que l'on avait mis en jeu. Ainsi, "tirer son épingle du jeu" signifie que l'on réussit à sauver sa cause, ses intérêts propres.



Il serait sympa d'attirer plus de monde dans la spirale des expressions.

[1179114] System [None] :: April 16, 2014, 5:03 p.m.
Bonsoir,

Pour attirer plus de lecteurs, je vous propose de préciser dans le titre que cette discussion concerne "les expressions de la langue française".

Il est aussi possible de faire de la "publicité" pour une discussion en insérant un lien pointant vers la discussion dans la signature.

Bises,

- Oméga -

[1179149] System [None] :: April 16, 2014, 5:57 p.m.
- Oméga - a écrit: »
Bonsoir,

Pour attirer plus de lecteurs, je vous propose de préciser dans le titre que cette discussion concerne "les expressions de la langue française".

Il est aussi possible de faire de la "publicité" pour une discussion en insérant un lien pointant vers la discussion dans la signature.

Bises,

- Oméga -

Bonsoir - Oméga -

Si j'ai dit "Il serait sympa d'attirer plus de monde dans la spirale des expressions", c'était pas pour faire de la pub mais pour insérer l'expression "attirer dans la spirale" dans mon message.

Merci tout de même de votre conseil.

[1179151] System [None] :: April 16, 2014, 6 p.m.
Oups, désolée !

Bonne continuation,

- Oméga -

[1179204] mondra [None] :: April 16, 2014, 7:22 p.m.
Bonsoir,

Là, je ne vais pas être en mesure de réfréner l'envie soudaine de profiter de l'occasion d'évoquer l'expression :"être à côté de la plaque" - spéciale dédicace à Oméga (humour);o)

Signification : Se tromper lourdement, grossièrement, être hors sujet
Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir la plaque selon le dictionnaire de l’époque qui serait donc une feuille métallique, cornée et rigide. Par contre, au milieu du XVIème siècle, cette plaque en question viendrait dit-on du domaine du tir sur cible pour désigner le panneau à atteindre. Pourtant, être à côté de la plaque est assez récente puisqu’elle date du milieu du XXème siècle et serait issue de l’argot des militaires. Il aurait fallu le discours du Général de Gaulle pour populariser cette expression française en 1968.

Selon une autre interprétation, être à côté de la plaque serait issu du vocabulaire du monde ferroviaire. Selon le principe du changement de direction des locomotives, il fallait qu’il existe une sorte de plaque tournante pour faire dévier ces wagons. Pourtant la manœuvre n’est pas aisé et avec un seul faux mouvement, le train pouvait déraper au bas du rail et donc à côté de la plaque.Je vous souhaite une agréable soirée.

Une expression de circonstance également: "tendre le bâton pour se faire battre"! mdr ;o)

Amicalement,

[1179349] calikusu (FR1) [None] :: April 17, 2014, 1:58 p.m.
attirer dans la spirale : Je n'ai pas grand chose pour cette expression. Je dirais donc entraîner quelqu'un dans l'engrenage, dans la tourmente.

 
tendre le bâton pour se faire battre : Cette expression se dit lorsqu’un individu offre lui-même des raisons pour qu’on aille à son encontre ou qu’on le dispute, critique ou punisse. Autrefois une des punitions consistait à rouer de coups le malandrin.


Une autre expression qui dit la même chose : donner une verge pour se faire battre.
Le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales nous renseigne sur le sens de l’expression : une verge est une baguette de bois, longue et flexible. Elle servait à frapper, à corriger, à infliger une punition corporelle. Au pluriel : poignée de baguettes flexibles servant à cet usage.
Suit une citation issue des « Propos » d’ALAIN (1921) : « Dans les livres d’images qui ont amusé mes premières années, on voyait passer le père Fouettard avec son paquet de verges sous le bras ; mais ce n’était à mes yeux qu’une métaphore (…) Jamais je déliai ma pensée en ce paquet de verges ; jamais je n’en tirai quelque baguette d’osier assouplie par l’eau, propre à couper du premier coup la peau délicate d’un enfant. »

Quant à l’expression « Donner, payer des verges pour se faire fouetter, pour se faire battre », elle signifie « fournir à l’adversaire des arguments, des armes contre soi-même ».
Le roman de l’écrivain anglais John Frederick SMITH (1806-1890), « L’Héritage », fut traduit et publié en feuilleton dans le « Journal pour tous » à partir du 19 septembre 1857. Dans la livraison du 10 octobre, on découvre un passage qui illustre admirablement bien l’expression « donner des verges pour se faire battre ». Sauf qu’ici, ce n’est pas une expression et le greffier malhonnête Amen Corner en fait les frais sous la main de son beau-frère Georges Chason, qui a été spolié par sa faute :

Aujourd'hui, j'ai l'humeur taquine et je vais vous faire bosser un peu ;)

Tomber de Charybde en Scylla

[1179395] boutrama (FR1) [None] :: April 17, 2014, 3:55 p.m.
Tomber de Charybde en Scylla

La formule connue « tomber de Charybde en Scylla » semble avoir été ancrée dans la langue par Jean de La Fontaine avec sa fable « La Vieille et les deux Servantes » où la mise en place de l'expression tient peut-être davantage de l'harmonie du vers. Il avait été pourtant devancé par Gaultier de Châtillon dans son roman latin de l'Alexandréide, avec la mention : «...incidis in Scyllam cupiens vitare Charybdin... » (tombant sur Scylla en voulant éviter Charybde)

Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque, situés de part et d'autre d'un détroit traditionnellement identifié comme étant celui de Messine1.

La légende est à l'origine de l'expression tomber de Charybde en Scylla, qui signifie « aller de mal en pis ». Plus précisément Charybde symbolise le « tout ou rien », la mort pour tous ou la vie pour tous, selon un jeu de probabilité. Et Scylla incarne la mort certaine pour une partie de l'équipage, mais la vie pour les autres. Il s'agit d'un choix entre le sacrifice calculé ou l'avenir aléatoire de la vie de tous.

Charybde était la fille de Poséidon et de Gaïa. Elle était perpétuellement affamée. Lorsqu'elle dévora le bétail d'Héraclès, le fils de Zeus. Zeus la punit en l'envoyant au fond d'un détroit.

Non loin de là vivait Scylla. À l'origine, Scylla était une nymphe dont Glaucos était follement amoureux. Ce dernier alla demander à la magicienne Circé un philtre d'amour, mais celle-ci, éperdument amoureuse de Glaucos et jalouse de Scylla, profita de l'occasion pour changer la nymphe en un monstre terrifiant2.

Dans l’Odyssée, Circé décrit à Ulysse la route qu'il doit suivre en ces termes : « La route vous mène entre les Deux Écueils. L'un dresse jusqu'au vaste ciel sa cime pointue ; un nuage l'entoure, bleu sombre. Aucun mortel ne pourrait y monter ni s'y tenir, […] car la roche est lisse et semble polie tout autour. Au milieu de cette roche, une sombre caverne donnant au nord-ouest vers l'Érèbe. Droit sur elle vous mettrez le cap de votre creux navire, ô noble Ulysse ! D'une flèche, un homme robuste tirant d'un creux navire ne toucherait pas le fond de cette caverne. Scylla au cri retentissant y habite3. »

Scylla est présentée comme une créature monstrueuse, dont le cri retentissant est un aboiement qui résonne sur les parois de la caverne ; Circé la qualifie de « mal éternel, terrible fléau, réalité sauvage et qu'on ne peut combattre4. » Malgré les recommandations de Circé, Ulysse se munit de deux longues piques pour affronter le monstre, mais en vain : il perd six de ses marins et donne l'ordre de s'écarter au plus vite du rocher. Quant à Charybde, « elle engloutit l'eau noire ; trois fois par jour elle la vomit, trois fois elle l'engloutit5. » Ce gouffre est d'une force telle que Poséidon lui-même serait impuissant à sauver celui qui serait pris dans son tourbillon.

Depuis Homère, Charybde et Scylla forment deux termes associés, à la fois opposés et complémentaires. Scylla est une haute roche fixe qui se dresse jusqu'au ciel ; Charybde gît dans les profondeurs de la mer, telle une masse liquide descendant et remontant par mouvements de spirales. Ces deux dangers qui menaçaient les marins ont été dès l'Antiquité identifiés par Thucydide à « la passe redoutable, étant donné son étroitesse et ses courants » que nous appelons aujourd'hui le détroit de Messine. Ce tourbillon et ce récif sont signalés sur nos cartes marines et définis par les Instructions nautiques : « La rencontre de deux courants opposés produit, en divers endroits du détroit, des tourbillons et de grands remous appelés garofali. Les principaux garofali sont sur la côte de Sicile, entre le cap du Faro et la pointe Sottile, avec le jusant, et devant la tour de Palazzo, avec le flot ; ce dernier garofalo est très fort : c'est le Charybde des Anciens6 ». Suivant les instructions de Circé, Ulysse a doublé les Sirènes en qui des navigateurs expérimentés reconnaissent les Galli, et mis le cap sur Scylla : c'est une roche qui apparaît à bâbord, avant la porte étroite donnant accès au sud. Elle aussi est signalée par nos modernes Instructions nautiques : « La ville de Scilla est bâtie en amphithéâtre sur les falaises escarpées d'une pointe saillante au Nord. » Sur ce promontoire élevé et rocheux, les Grecs ont imaginé le monstre Scylla en son antre. À mi-hauteur, se trouve en effet une grotte et la falaise résonne des coups de boutoir que lui assènent les vagues déferlantes.
Les marins antiques devant emprunter ce passage étaient confrontés à une alternative : passer par Charybde ou passer par Scylla, et donc « choisir entre Charybde et Scylla ».

La formule connue « tomber de Charybde en Scylla » semble avoir été ancrée dans la langue par Jean de La Fontaine avec sa fable « La Vieille et les deux Servantes » où la mise en place de l'expression tient peut-être davantage de l'harmonie du vers. Il avait été pourtant devancé par Gaultier de Châtillon dans son roman latin de l'Alexandréide, avec la mention : «...incidis in Scyllam cupiens vitare Charybdin... » (tombant sur Scylla en voulant éviter Charybde).

A défaut de me targuer d'être un bon marin me vanterais-je de laisser croire que je mets la charrue avant les boeufs ?

[1179423] System [None] :: April 17, 2014, 6:05 p.m.
mettre la charrue avant les boeufs

Telle quelle, l'expression date du XVIe siècle. Mais d'autres formes ayant la même signification existent depuis le XIIIe.
Mettre la charrue devant les boeufs, c'était faire preuve d'un illogisme ou d'un manque de sens pratique certain.
Elle fait référence au repos du paysan qui démonte la charrue pour la mettre devant les bœufs, signifiant ainsi la fin du labeur. Réaliser ce geste le matin avant d'aller travailler serait faire preuve d'illogisme, les choses seraient faites dans le désordre.
Au XVe siècle, cette expression avait aussi une connotation érotique pour désigner le 'repos du paysan' qu'il s'accordait après une journée bien remplie (je ne peux pas en dire plus ici).

J'avoue n'avoir pas pris baucoup de temps pour expliqué cette expression, je l'ai un peu fait à la six-quatre-deux ;)

[1179492] boutrama (FR1) [None] :: April 18, 2014, 5:57 a.m.
à la six-quatre-deux

En musique, une mesure à six-quatre, est une mesure à deux temps, qui a la blanche pointée pour unité de temps et qui est composée de six noires.

Un 6 un 4 et un 2 alignés verticalement, dessinent approximativement un visage de profil : le front et l'œil avec le 6, le nez avec le 4, la bouche et le menton avec le 2.

Je n'ai guère trouvé d'autre explication et afin d'en trouver encore, il me serait fort fâcheux d' éplucher des écrevisses.

[1179545] mondra [None] :: April 18, 2014, 12:52 p.m.
EPLUCHER LES ECREVISSES


Signification : Perdre son temps à des fadaises ou à des choses qui n'en valent pas la peine.
Origine : Expression française dont les origines remontent à la fin du XVIIème siècle ou au début du XVIIIème siècle qui veut montrer que le fait d'éplucherou décortiquer ce crustacé est une tâche très fastidieuse en comparaison au résultat obtenu. Aussi, le fait d'éplucher les écrevisses est généralement utilisé pour décrire celui qui dans une discussion s'étend sur des détails jusqu'à lasser son interlocuteur en insistant sur le fait qu'il faut éviter dans les discussions les questions subtiles et aigües qui distraient l'interlocuteur ou qu'il risque de mal interpréter.

Vu que je vais bientôt sortir, cette expression m'est venue à l'esprit: SE METTRE SUR SON TRENTE ET UN"

[1179561] System [None] :: April 18, 2014, 2:58 p.m.
mondra a écrit: »
SE METTRE SUR SON TRENTE ET UN"

Pour fêter Noël ou la Saint-Sylvestre, il est généralement de rigueur de se mettre sur son trente-et-un. Mais vous êtes-vous demandé d’où venait cette expression ? Ne nous y trompons pas, celle-ci n’est pas liée à la soirée de réveillon du 31 décembre. Son origine est plus complexe, voire mystérieuse puisque nous n’avons que des hypothèses.

La première explication nous renvoie au Moyen Âge. L’expression serait issue d’une déformation du mot « trentain », qui représentait un drap très raffiné, composé de trente fois cent fils et destiné aux vêtements de luxe. Le trentain n’étant porté que par des personnes riches, ce tissu était assez méconnu du reste de la population, qui aurait déformé son nom en prononçant « trente-et-un ». À l’époque, « se mettre sur » signifiait « mettre sur soi ». C’est ainsi que l’expression populaire « se mettre sur son trente-et-un » est apparue, signifiant s’apprêter pour une grande occasion.

Une autre explication concernerait la Prusse. Il s’agirait du 31 du mois, qui n’arrive que 7 fois par an, date à laquelle les troupiers recevraient un supplément pour terminer le mois. On aurait alors organisé à cette occasion tous les 31 du mois une visite des casernes, où les soldats devaient nettoyer de fond en comble leur paquetage pour avoir l’air les plus beaux possibles.

Selon une autre hypothèse, « trente-et-un » se rapporterait au jeu de cartes du même nom. Le principe étant de finir la partie avec un total de trente et un points, la beauté du jeu et la chance se résumeraient donc dans ce nombre. Cependant, cette version n’explique pas pourquoi on dit « se mettre sur », et elle n’a pas de lien logique avec le sens de l’expression. Nous privilégions donc la première explication, certainement plus en cohérence avec l’usage actuel.

Dernière explication trouvé, l'expression nous proviendrait d'une fête jésuite qui a lieu le 31 juillet (fête de Saint-Ignace de Loyola). Durant la célébration, les novices recevaient de nouvelles soutanes.

Le tout étant de ne pas attendre tous les « trente-six du mois » pour se mettre sur son trente-et-un.

[1179607] boutrama (FR1) [None] :: April 18, 2014, 6:09 p.m.
trente six du mois

Parmi les locutions où figure le nombre trente-six (« grand nombre indéterminé »), celle-ci se distingue en faisant un nombre entièrement imaginaire, un mois n’ayant jamais plus de 31 jours.

Une bête qui donne un œuf tous les trente-six du mois s’expose à la marmite. C'est la règle. Peu de pondeuses ménopausées bénéficient d’une retraite heureuse. — (Jean-Marie Gueyraud, Dans le vert paradis des amours enfantines, Éditions La Fontaine de Siloé, 2004, p. 105)

Je trouve cette phrase amusante donc je la transmets... Je suis quand même déçue qu'il y ait aussi peu d'explications (voire pas) quant à l'origine de cette locution, mais cela ne m'empêchera pas pour autant (au temps) de franchir le rubicon.

[1179609] Nutsy1 (FR1) [FR1] :: April 18, 2014, 6:36 p.m.
Franchir le Rubicon

Faire un pas décisif et irréversible.
Prendre une décision et en assumer toutes les conséquences.

Vers 49 avant J.C., César, alors qu'il venait de mater nos ancêtres les Gaulois, s'en retournait à Rome dirigée par Pompée afin d'y trouver un repos bien mérité.
Las, Pompée avait ordonné que tout général d'armée devait impérativement se séparer de ses troupes avant de rentrer dans Rome.

C'est en arrivant au Rubicon, cours d'eau qui séparait la Gaule Cisalpine (que César gouvernait) et l'Empire romain, qu'il aurait dû dissoudre son armée et déposer ses armes.
Mais César n'avait pas bien envie d'obéir à un ordre qu'il considérait comme inepte, alors qu'il souhaitait que ses vaillants soldats puissent également jouir des plaisirs de la capitale mais, surtout, qu'il envisageait de prendre le pouvoir.

Du coup, selon l'historien Suétone, c'est tout en prononçant son fameux "Alea jacta est" (le sort en est jeté), qu'il fit franchir l'endroit à ses troupes avec lesquelles il marcha vers Rome alors que Pompée s'enfuyait.

En franchissant le Rubicon, César avait pris une décision irréversible qui risquait de déclencher une guerre civile mais il l'assumait parfaitement et il n'eut pas à la regretter puisqu'il prit ensuite les rênes du pouvoir après avoir mis la pâtée à Pompée à la bataille de Pharsale, en Thessalie.

Au moins sur ce topic, nous ne sommes pas là pour bayer aux corneilles

[1179685] System [None] :: April 19, 2014, 6:55 a.m.
Nutsy1 a écrit: »
bayer aux corneilles

Spontanément, nous serions tentés de dire que « Bayer aux corneilles » contient une faute d’orthographe. Le verbe « bâiller » semblerait plus approprié pour cette locution désignant le fait de regarder en l’air sans rien faire. Et pourtant non, même si « bâiller » semble bien correspondre au sens de cette expression, nous parlons ici de « bayer », qui signifie s’étonner, être bouche bée.

D’ailleurs, concrètement, pourquoi parle-t-on de bayer aux corneilles ? Nous avons compris le sens de « bayer », mais quel rapport avec les corneilles ? En premier lieu, entendons-nous bien sur les corneilles dont il est question : s’agit-il des oiseaux ou des fruits du cornouiller ? Pour nous orienter, rappelons l’expression telle qu’elle fut utilisée au XVIIe siècle : à l’époque, on disait « bayer aux grues ». On peut donc y voir une référence aux oiseaux.

Au XVIe siècle, le terme « corneille » s’est étendu, désignant un objet insignifiant, sans importance. « Voler pour corneille » exprimait le fait de chasser un gibier sans valeur. Cet usage du mot « corneille » renforce l’image de futilité que nous associons aujourd’hui à « bayer aux corneilles ». Selon le sens des différents termes qui constituent cette expression, nous pourrions ainsi la traduire par « rester la bouche ouverte devant une chose sans intérêt ».


et voilà une nouvelle expresssion : Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces.

[1179713] Nutsy1 (FR1) [FR1] :: April 19, 2014, 8:55 a.m.
"Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces."


Ce proverbe est attesté depuis le milieu du XIXe siècle.

Le singe est un animal qui, à nos yeux d'humains un poil plus évolués que lui (quoique, des fois, on puisse se demander !), est très grimacier[1]. Ne disait-on pas d'ailleurs autrefois "oncques vieux singe ne fit belle moue" ?
Il va de soi que, compte tenu de l'expérience qu'apporte l'âge, on peut parfaitement imaginer qu'un vieux singe n'a plus rien à apprendre dans l'art de faire des grimaces.

Et comme on considère que cet animal est rusé ("malin comme un singe"), cette expression indique qu'une personne qui a vécu peut également, grâce à son expérience de la vie, être très rusée et qu'il peut être bon de s'en méfier.

[1] Ces grimaces sont pour la plupart des mimiques faciales

Et vous n'y couperez pas, en voici une autre....

[1179860] System [None] :: April 20, 2014, 5:06 a.m.
Nutsy1 a écrit: »
vous n'y couperez pas

Malheureusement, je n'ai pas trouver grand chose sur cette expression. J'ai juste trouvé sa "définition".
Ne pas y couper : ne pas échapper à un ennui, à une corvée

Une nouvelle expression : Pédaler dans la semoule

[1179912] mondra [None] :: April 20, 2014, 10:27 a.m.
pédaler dans la semoule

  1. Patauger, perdre ses moyens, perdre le fil de ses gestes, de ses pensées, de ses paroles
Synonymes

Pédaler, selon le FEW, vient du vieux français pédeler, « tasser du pied », du latin pes, pedis, « pied ». Pédaler est un synonyme de piétiner.
Pédaler dans la semoule et autres expressions avec pédaler dans se rapportent à des produits que l’on foule traditionnellement pour les tasser, la choucroute et la cancoillotte — un fromage du Jura — en particulier. Les expressions avec semoule, yaourt, purée et couscous sont apparues plus récemment, par extension, en assimilant sans doute les mains qui pétrissaient ces produits — ou ou les instruments culinaires dont on s’aidait — aux pieds originaux. Le sens de « patauger » est arrivé tout naturellement, par dérivation sémantique, puisque les produits dans lesquels on pédalait contenaient une proportion importante de liquide. ces expressions en sont venues à signifier « perdre le fil ». Il est étonnant qu’on ne trouve pas pédaler dans le moût (de raisin), puisque, traditionnellement, l’on foulait également le raisin. — (Pol Corvez)

"Prendre ses jambes à son coup"