Forum: bigfarm-fr
Board: [785] Jeux et divertissements
Topic: [51692] Mythe, conte et légende & Histoires extraordinaires
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titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 3:03 p.m.
Témoins de l'étrange [ quels liens entre animaux et esprits ? ]
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[1075274]
System [None]
:: July 14, 2013, 3:11 p.m.
Tu boss toujours autant ma véro..BIZOU..
[1075276]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 3:16 p.m.
Témoins de l'étrange [ Terreur à la ferme Maple Dale ]
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titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 3:16 p.m.
pour votre plaisir ma marie !
Témoins de l'étrange [ Quittez la maison ]
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Témoins de l'étrange [ Quittez la maison ]
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titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 3:24 p.m.
Témoins de l'étrange [ L'antre du démon ]
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titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 3:26 p.m.
Témoins de l'étrange [ La possession de Cassie ]
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titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 4:48 p.m.
Légendes de Champagne-Ardenne

Le Peûte-Bête d'Aujeurres
Le charmant petit village d'Aujeurres était si paisible qu'on disait y côtoyer des divinités. Seuls les loups troublaient parfois la joie des habitants, mais on s'en accommodait.
Un jour, pourtant, le calme fut rompu et on regretta bien vite les canidés: une bête colossale, à en juger par la puissance de son rugissement et par les marques de ses griffes, vint répandre la terreur. On croisa bientôt sa silhouette dans les airs, car la bête volait!
Ainsi les habitants devaient-ils restreindre leurs déplacements car la bête avait fait siennes les forêts et rivières, et les pertes animales, mais aussi humaines se multipliaient!
On décida de faire construire une fontaine sur la place du village, car il fallait bien alimenter en eau champs et familles. On l'inaugurerait et ce serait un grand moment!
Mais la bête ne sembla pas insensible aux festivités des Hommes et les préparatifs suffirent à l'attirer à l'intérieur du village. Pour la première fois, les villageois purent voir l'ennemi: le Démon!
Malheureusement, les lavandières, tout occupées à leur tâche, n'eurent pas le temps de fuir. La mort les tenait!
La plus jeune, celle qui justement semblait particulièrement intéresser la Bête, se mit à prier Saint Georges, dont la statue ornait le village. Et le courageux saint entendit l'appel: le cavalier divin, sur son cheval de flammes, arriva en sauveur pour terrasser le démon. Sa lance traversa la gueule de la bête avant de se transformer en tuyau.
Ainsi, on voit encore, trônant au milieu de la fontaine, la bête figée, dont la gueule, fendue par la lance, verse l'eau.


Le Peûte-Bête d'Aujeurres
Le charmant petit village d'Aujeurres était si paisible qu'on disait y côtoyer des divinités. Seuls les loups troublaient parfois la joie des habitants, mais on s'en accommodait.
Un jour, pourtant, le calme fut rompu et on regretta bien vite les canidés: une bête colossale, à en juger par la puissance de son rugissement et par les marques de ses griffes, vint répandre la terreur. On croisa bientôt sa silhouette dans les airs, car la bête volait!
Ainsi les habitants devaient-ils restreindre leurs déplacements car la bête avait fait siennes les forêts et rivières, et les pertes animales, mais aussi humaines se multipliaient!
On décida de faire construire une fontaine sur la place du village, car il fallait bien alimenter en eau champs et familles. On l'inaugurerait et ce serait un grand moment!
Mais la bête ne sembla pas insensible aux festivités des Hommes et les préparatifs suffirent à l'attirer à l'intérieur du village. Pour la première fois, les villageois purent voir l'ennemi: le Démon!
Malheureusement, les lavandières, tout occupées à leur tâche, n'eurent pas le temps de fuir. La mort les tenait!
La plus jeune, celle qui justement semblait particulièrement intéresser la Bête, se mit à prier Saint Georges, dont la statue ornait le village. Et le courageux saint entendit l'appel: le cavalier divin, sur son cheval de flammes, arriva en sauveur pour terrasser le démon. Sa lance traversa la gueule de la bête avant de se transformer en tuyau.
Ainsi, on voit encore, trônant au milieu de la fontaine, la bête figée, dont la gueule, fendue par la lance, verse l'eau.

[1075316]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 5:27 p.m.
Légendes d'Aquitaine

Le vieil Orme de Biscarosse
Vers 1450, Adeline jeune et jolie bergère, promenait en ces temps moyenâgeux son troupeau. Vers midi, lorsque le soleil invitait au repos, elle conduisait ses brebis là où l’eau limpide de la lande leur permettait de s’abreuver. Elle s’étendait volontiers là à l’ombre des jeunes chênes et y croquait paisiblement son pain de seigle au fromage blanc.
Déjà bien des bergers tournaient autour d’elle mais son cœur avait déjà fait son choix. Pierre qui poussait aussi parfois son troupeau sur les rivages du Pit vers le Nord, non pas parce que l’herbe y était grasse, mais parce qu’il y avait Adeline.
Tandis qu’elle faisait quenouille, Pierre du haut de ses échasses, surveillait les deux troupeaux. Ils étaient heureux et venaient là oublier l’oppression de l’occupant anglais. L’automne vint et Pierre dut partir avec son troupeau vers la vallée de l’Adour où les pâturages étaient moins sensibles aux rigueurs de l’hiver. Avant son départ, il promit à Adeline de revenir pour Pâques et de l’épouser à la Saint Marc. Mais durant cette absence, un bel officier anglais se montra très, intrépide à faire la cour à Adeline qui restait insensible à toutes ses avances. Mais les langues commençaient à jaser. L’Anglais ne parvenant pas à ses fins, décida de se venger. Il affirma avoir vu Adeline en flagrant délit de taillis.
En ces temps très sévères sur les mœurs, toute fiancée qui fautait encourait de graves châtiments allant jusqu’au déshonneur public. La calomnie fait toujours son chemin, elle s’insinue et pénètre les esprits semant le doute et l’incertitude. Adeline fut traduite devant le conseil des Anciens. Malgré ses protestations et ses serments rien n’y fit l’Anglais persistait.
Adeline fut condamnée à rester trois jours exposée nue sur un tonneau contre l’orme de la place. Trois jours à subir les moqueries et sarcasmes des passants. La sentence fut du Samedi Saint au lundi de Pâques. Pierre, de retour, entend parler de ce qui se passe à Biscarrosse. Il décide de revenir vite et parvient au pied d’Adeline attachée sur le tonneau devant l’orme. Elle lui crie son innocence. Tout à coup sa tête retombe sur sa poitrine. La honte vient de la tuer.
A ce moment là, juste au-dessus de sa tête à même le tronc de l’arbre apparaît miraculeusement une couronne blanche symbole de l’innocence.
Depuis une couronne blanche fleurit tous les ans au mois de mai au même endroit.

Le vieil Orme de Biscarosse
Vers 1450, Adeline jeune et jolie bergère, promenait en ces temps moyenâgeux son troupeau. Vers midi, lorsque le soleil invitait au repos, elle conduisait ses brebis là où l’eau limpide de la lande leur permettait de s’abreuver. Elle s’étendait volontiers là à l’ombre des jeunes chênes et y croquait paisiblement son pain de seigle au fromage blanc.
Déjà bien des bergers tournaient autour d’elle mais son cœur avait déjà fait son choix. Pierre qui poussait aussi parfois son troupeau sur les rivages du Pit vers le Nord, non pas parce que l’herbe y était grasse, mais parce qu’il y avait Adeline.
Tandis qu’elle faisait quenouille, Pierre du haut de ses échasses, surveillait les deux troupeaux. Ils étaient heureux et venaient là oublier l’oppression de l’occupant anglais. L’automne vint et Pierre dut partir avec son troupeau vers la vallée de l’Adour où les pâturages étaient moins sensibles aux rigueurs de l’hiver. Avant son départ, il promit à Adeline de revenir pour Pâques et de l’épouser à la Saint Marc. Mais durant cette absence, un bel officier anglais se montra très, intrépide à faire la cour à Adeline qui restait insensible à toutes ses avances. Mais les langues commençaient à jaser. L’Anglais ne parvenant pas à ses fins, décida de se venger. Il affirma avoir vu Adeline en flagrant délit de taillis.
En ces temps très sévères sur les mœurs, toute fiancée qui fautait encourait de graves châtiments allant jusqu’au déshonneur public. La calomnie fait toujours son chemin, elle s’insinue et pénètre les esprits semant le doute et l’incertitude. Adeline fut traduite devant le conseil des Anciens. Malgré ses protestations et ses serments rien n’y fit l’Anglais persistait.
Adeline fut condamnée à rester trois jours exposée nue sur un tonneau contre l’orme de la place. Trois jours à subir les moqueries et sarcasmes des passants. La sentence fut du Samedi Saint au lundi de Pâques. Pierre, de retour, entend parler de ce qui se passe à Biscarrosse. Il décide de revenir vite et parvient au pied d’Adeline attachée sur le tonneau devant l’orme. Elle lui crie son innocence. Tout à coup sa tête retombe sur sa poitrine. La honte vient de la tuer.
A ce moment là, juste au-dessus de sa tête à même le tronc de l’arbre apparaît miraculeusement une couronne blanche symbole de l’innocence.
Depuis une couronne blanche fleurit tous les ans au mois de mai au même endroit.
[1075317]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 5:42 p.m.
Légendes d'Aquitaine

Le château de la Reine des Fées
En contemplant les restes de l'effondrement d'un dolmen, à Saint-Ciers-de-Canesse, non loin de Blaye, vous serez loin de vous imaginer l'histoire qu'abrite cette ruine; vous vous trouverez, en réalité, devant ce qui fut, jusqu'au XIXème siècle, l'entrée du château des Fées.
On prétend que nul homme ne s'y serait aventuré sans y perdre la vie... Nul homme, en dehors d'un pasteur. Fuyant la tyrannie de son maître, il se serait réfugié dans le repaire et y aurait alors découvert une grotte faites d'ossements humains ! La cavité était également empruntée par de mauvais génies, dont Timer, le plus redoutable d'entre eux, était le chef. A peine eut-il pris conscience de l'horreur du spectacle, que le jeune pasteur fut transporté dans une salle magnifique, brillant de mille éclats: il se trouvait alors dans la demeure des Fées. Leur reine, Fréa, vint à lui pour lui annoncer son sort: il serait offert en tribut à Timer, qui le dévorerait vivant. Et Nul ne saurait espérer un autre sort, à moins de prendre possession de l'œuf des serpents - dont le contact serait fatal au génie. Troublée par le courage du pasteur, qui jura d'accomplir la mission, Fréa lui fit don d'une bague qui le rendrait invisible aux yeux des reptiles. Grâce à ce talisman, il put retourner dans la caverne s'emparer de l'œuf des serpents.
Après avoir vaincu Timer en le touchant avec l'œuf, le pasteur l'enchaîna pour l'éternité, et vécut une longue et heureuse vie avec la reine des Fées.

Telle est la tradition très peu connue du castel de las Hagues, de ce château des Fées, où nous ne voyons, nous, qu’un dolmen. A travers les festons et les gracieuses découpures du manteau de la fable apparaît la vérité toute nue. L’œuf des serpents, les sacrifices humains ; d’un autre côté, la victoire par l’amour d’un allié du ciel sur les antiques divinités ; tout cela frappe d’étonnement et nous autorise peut-être à conclure que les traditions populaires ont leur importance historique.

Le château de la Reine des Fées
En contemplant les restes de l'effondrement d'un dolmen, à Saint-Ciers-de-Canesse, non loin de Blaye, vous serez loin de vous imaginer l'histoire qu'abrite cette ruine; vous vous trouverez, en réalité, devant ce qui fut, jusqu'au XIXème siècle, l'entrée du château des Fées.
On prétend que nul homme ne s'y serait aventuré sans y perdre la vie... Nul homme, en dehors d'un pasteur. Fuyant la tyrannie de son maître, il se serait réfugié dans le repaire et y aurait alors découvert une grotte faites d'ossements humains ! La cavité était également empruntée par de mauvais génies, dont Timer, le plus redoutable d'entre eux, était le chef. A peine eut-il pris conscience de l'horreur du spectacle, que le jeune pasteur fut transporté dans une salle magnifique, brillant de mille éclats: il se trouvait alors dans la demeure des Fées. Leur reine, Fréa, vint à lui pour lui annoncer son sort: il serait offert en tribut à Timer, qui le dévorerait vivant. Et Nul ne saurait espérer un autre sort, à moins de prendre possession de l'œuf des serpents - dont le contact serait fatal au génie. Troublée par le courage du pasteur, qui jura d'accomplir la mission, Fréa lui fit don d'une bague qui le rendrait invisible aux yeux des reptiles. Grâce à ce talisman, il put retourner dans la caverne s'emparer de l'œuf des serpents.
Après avoir vaincu Timer en le touchant avec l'œuf, le pasteur l'enchaîna pour l'éternité, et vécut une longue et heureuse vie avec la reine des Fées.

Telle est la tradition très peu connue du castel de las Hagues, de ce château des Fées, où nous ne voyons, nous, qu’un dolmen. A travers les festons et les gracieuses découpures du manteau de la fable apparaît la vérité toute nue. L’œuf des serpents, les sacrifices humains ; d’un autre côté, la victoire par l’amour d’un allié du ciel sur les antiques divinités ; tout cela frappe d’étonnement et nous autorise peut-être à conclure que les traditions populaires ont leur importance historique.
[1075318]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 5:54 p.m.
Légendes de l'Auvergne

Le chien noir de Pontgibaud

Vers 1470, le père Imbert, charpentier à Pontgibaud, accusé de sorcellerie, fut brûlé vif.
Deux années plus tard, ce fut le procès du fils qui déclara qu'un soir à la brune, venant de son pré, il avait été abordé par un chien noir.
«N'aie crainte, je suis Allonzo et je protégeais ton père...» Du tort fait à son père, le chien noir l'avait poussé à se venger.
«Va dans le cimetière de Volvic, demain avant le lever du soleil. Tu y trouveras à main gauche en entrant un tas d'ossements...»
Lesdits os mis au feu feraient de la cendre de mort.
De cette cendre, le fils Imbert fit mourir deux personnes. Le chien noir lui avait aussi donné un bâton : les gens et les bêtes qu'il en frappait s'en trouvaient estropiés. Le chien le conduisit, une certaine nuit, au lieu appelé La Garde. Au milieu d'un feu et monté sur un âne, il y vit un géant qui avait la figure large comme un quarton . Une foule de fachineis, fachineires, l'entourait. Imbert en reconnut plusieurs pour être de Banières et de Chambois. Le géant lui fit donner un grand cierge noir, lui ordonna de l'allumer et de faire le tour de la compagnie. - Que l'on se souvienne du chef gaulois qui, en signe de soumission à César, fit le tour de son tribunal.
C'était la façon celtique, antique, de se vouer aux Dieux. - Après quoi le géant dit la pacte conclu et admit le garçon au rang de ses serviteurs. Ces aveux faits, s'attendant à être brûlé comme son père, le malheureux essaya de se fracasser la tête en se lançant contre les murs de son cachot. Il fut aussitôt enchaîné.
Il s'enfonça alors dans le nez des pailles extraites de sa paillasse et laissa saigner jusqu'à la mort.On accusa le seigneur de Pontgibaud, M. de la Fayette, de s'être prêté à ce suicide pour éviter les frais d'un bûcher.

Le chien noir de Pontgibaud

Vers 1470, le père Imbert, charpentier à Pontgibaud, accusé de sorcellerie, fut brûlé vif.
Deux années plus tard, ce fut le procès du fils qui déclara qu'un soir à la brune, venant de son pré, il avait été abordé par un chien noir.
«N'aie crainte, je suis Allonzo et je protégeais ton père...» Du tort fait à son père, le chien noir l'avait poussé à se venger.
«Va dans le cimetière de Volvic, demain avant le lever du soleil. Tu y trouveras à main gauche en entrant un tas d'ossements...»
Lesdits os mis au feu feraient de la cendre de mort.
De cette cendre, le fils Imbert fit mourir deux personnes. Le chien noir lui avait aussi donné un bâton : les gens et les bêtes qu'il en frappait s'en trouvaient estropiés. Le chien le conduisit, une certaine nuit, au lieu appelé La Garde. Au milieu d'un feu et monté sur un âne, il y vit un géant qui avait la figure large comme un quarton . Une foule de fachineis, fachineires, l'entourait. Imbert en reconnut plusieurs pour être de Banières et de Chambois. Le géant lui fit donner un grand cierge noir, lui ordonna de l'allumer et de faire le tour de la compagnie. - Que l'on se souvienne du chef gaulois qui, en signe de soumission à César, fit le tour de son tribunal.
C'était la façon celtique, antique, de se vouer aux Dieux. - Après quoi le géant dit la pacte conclu et admit le garçon au rang de ses serviteurs. Ces aveux faits, s'attendant à être brûlé comme son père, le malheureux essaya de se fracasser la tête en se lançant contre les murs de son cachot. Il fut aussitôt enchaîné.
Il s'enfonça alors dans le nez des pailles extraites de sa paillasse et laissa saigner jusqu'à la mort.On accusa le seigneur de Pontgibaud, M. de la Fayette, de s'être prêté à ce suicide pour éviter les frais d'un bûcher.
[1075337]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 6:27 p.m.
Légendes de Bourgogne

La bête faramine
L'oiseau-bête faramine volait de la butte de la roche de Solutré à la butte de la roche de Vergisson. Dans cette dernière commune, il planait et tombait sur un cabri, une chèvre, un agneau. L'oiseau faisait tellement de bruit avec ses ailes que, depuis la fontaine au Ladre jusqu'à la pierre Cale, les animaux s'enfuyaient. Le pays était terrifié. On réunit donc un jour les chasseurs du village qui, armés de fusils, partirent à la roche. La bête, perchée, s'envola et l'un des chasseurs tira et la blessa. Le monstre tombé était encore menaçant et on dut l'achever en faisant feu directement dans le bec géant, ce que l'on ne réussit que lorsque la bête faramine fut acculée contre la roche puis le monstre fut plumé et brûlé sur la place publique.
Au ciel dès que cet oiseau point D'où vient que le soleil s'éclipsa ?Ce monstre ne serait-il point La Bête de l'Apocalypse ?Tremblez, fuyez, Vergissonnais ! Avec raisons vous frissonnez : Au ciel que l'éclair illumine, Voici la bête pharamine.
Le vieux savant qui se promène Tenant en main son manuscrit Se croit bien seul dans son domaine : Dans l'air, la Bête a fait son cri, Et cet animal amphibie Sur le cahier fait, cadédis ! Ce qu'une hirondelle jadis Fit dans les yeux du vieux Tobie.
Quand la patrie est en danger Ses fils savent mourir pour elle : Tes fils, épousant ta querelle, O Vergisson, vont te venger... Dans la nuit propice aux grands coups Ils arrivent l'un après l'autre : Quand le soleil luit sur le plateau Pas un ne manque au rendez-vous.
"Braves chasseurs", leur dit le maire Quand il les voit tous réunit, "C't'usiau-là n'est pos un'chimère, "On en parle tant qu'à Cluny : "Vous ai du plomb dans v'tes gibernes, "Vous ai du coeur sous v'tes tetons, "Et, quand ça s'rait l'hydre de Lerne, "Astujord'hi nous l'abattons."
Où courent-ils, tous ces grands coeurs ? Est-ce à la mort ? à la victoire ? En tous les cas c'est à la gloire : Ils reviendront morts ou vainqueurs... Ils vont, déchirants aux bouchures Leur culotte et même leur peau ; Et plus d'un dans cette aventure Perd son sabot ou son chapeau.
Les bons chasseurs ont vu la Bête, Mais la Bête aussi les a vus : A les combattre elle s'apprête, Elle pousse des cris aigus. La troupe aussitôt se rassemble, Tous les héros sont sur les lieux Et pas un seul d'entre eux ne tremble... Que va-t-il se passer, grands dieux ?
Mais les chasseurs de Vergisson Ne sont pas des couyons, ma chère : Sans un émoi, sans un frisson L'un d'eux fait feu sur l'adversaire ; L'oiseau crie, atteint en plein vol, Et de Tramayes à Serrières Quand il s'écroula sur le sol Chacun sentit trembler la terre.
Le bec ouvert, l'oeil en furie, On voit contre eux l'oiseau bondir : C'est une effroyable tuerie, Car il faut vaincre ou bien mourir... Homère, il me manque ta lyre Pour chanter ce combat fameux !...Mais enfin l'animal expire, Et le soleil lui, radieux.
A l'aide de grands "pots" de benne, Joyeux, chantant sous le ciel bleu, Quatre hommes portent avec peine La dépouille du noir Peteu... Et vous, femmes de Vergisson, Arrachez-lui plume après plume : Et, pour le bucler sans façon, Allons ! que le bûcher s'allume !
Mais quand on eut plumé la Bête, Le monstre jadis triomphant, Il n'étit pas, foi de poète, Gros comme le poing d'un enfant ; Et cette bête épouvantable Qui fit trembler les environs (La chose est à peine croyable) Ne pesait pas un quarteron.

La bête faramine
L'oiseau-bête faramine volait de la butte de la roche de Solutré à la butte de la roche de Vergisson. Dans cette dernière commune, il planait et tombait sur un cabri, une chèvre, un agneau. L'oiseau faisait tellement de bruit avec ses ailes que, depuis la fontaine au Ladre jusqu'à la pierre Cale, les animaux s'enfuyaient. Le pays était terrifié. On réunit donc un jour les chasseurs du village qui, armés de fusils, partirent à la roche. La bête, perchée, s'envola et l'un des chasseurs tira et la blessa. Le monstre tombé était encore menaçant et on dut l'achever en faisant feu directement dans le bec géant, ce que l'on ne réussit que lorsque la bête faramine fut acculée contre la roche puis le monstre fut plumé et brûlé sur la place publique.
Au ciel dès que cet oiseau point D'où vient que le soleil s'éclipsa ?Ce monstre ne serait-il point La Bête de l'Apocalypse ?Tremblez, fuyez, Vergissonnais ! Avec raisons vous frissonnez : Au ciel que l'éclair illumine, Voici la bête pharamine.
Le vieux savant qui se promène Tenant en main son manuscrit Se croit bien seul dans son domaine : Dans l'air, la Bête a fait son cri, Et cet animal amphibie Sur le cahier fait, cadédis ! Ce qu'une hirondelle jadis Fit dans les yeux du vieux Tobie.
Quand la patrie est en danger Ses fils savent mourir pour elle : Tes fils, épousant ta querelle, O Vergisson, vont te venger... Dans la nuit propice aux grands coups Ils arrivent l'un après l'autre : Quand le soleil luit sur le plateau Pas un ne manque au rendez-vous.
"Braves chasseurs", leur dit le maire Quand il les voit tous réunit, "C't'usiau-là n'est pos un'chimère, "On en parle tant qu'à Cluny : "Vous ai du plomb dans v'tes gibernes, "Vous ai du coeur sous v'tes tetons, "Et, quand ça s'rait l'hydre de Lerne, "Astujord'hi nous l'abattons."
Où courent-ils, tous ces grands coeurs ? Est-ce à la mort ? à la victoire ? En tous les cas c'est à la gloire : Ils reviendront morts ou vainqueurs... Ils vont, déchirants aux bouchures Leur culotte et même leur peau ; Et plus d'un dans cette aventure Perd son sabot ou son chapeau.
Les bons chasseurs ont vu la Bête, Mais la Bête aussi les a vus : A les combattre elle s'apprête, Elle pousse des cris aigus. La troupe aussitôt se rassemble, Tous les héros sont sur les lieux Et pas un seul d'entre eux ne tremble... Que va-t-il se passer, grands dieux ?
Mais les chasseurs de Vergisson Ne sont pas des couyons, ma chère : Sans un émoi, sans un frisson L'un d'eux fait feu sur l'adversaire ; L'oiseau crie, atteint en plein vol, Et de Tramayes à Serrières Quand il s'écroula sur le sol Chacun sentit trembler la terre.
Le bec ouvert, l'oeil en furie, On voit contre eux l'oiseau bondir : C'est une effroyable tuerie, Car il faut vaincre ou bien mourir... Homère, il me manque ta lyre Pour chanter ce combat fameux !...Mais enfin l'animal expire, Et le soleil lui, radieux.
A l'aide de grands "pots" de benne, Joyeux, chantant sous le ciel bleu, Quatre hommes portent avec peine La dépouille du noir Peteu... Et vous, femmes de Vergisson, Arrachez-lui plume après plume : Et, pour le bucler sans façon, Allons ! que le bûcher s'allume !
Mais quand on eut plumé la Bête, Le monstre jadis triomphant, Il n'étit pas, foi de poète, Gros comme le poing d'un enfant ; Et cette bête épouvantable Qui fit trembler les environs (La chose est à peine croyable) Ne pesait pas un quarteron. [1075353]
titevero (FR1) [None]
:: July 14, 2013, 7:39 p.m.
Légendes de Bourgogne

La Pierre de la Wiwre au Mont Beuvray.

Le Mont Beuvray (Bibracte des Eduens) célèbre à la fin de l'indépendance gauloise par la réunion des chefs gaulois pendant la guerre des Gaules, possède un rocher imposant connu sous le nom de Pierre de la Wiwre.
Sous cette pierre, un serpent volant cachait un trésor qu'il défendait âprement mais une fois l'an, il déplaçait le rocher et étendait sa fortune au soleil, pendant la procession, le dimanche de Pâques. On disait volontiers que si une personne jetait de la mie de pain sur les richesses, tout ce qui serait ainsi touché appartiendrait à l'heureux personnage. Si quelqu'un parvenait à voler le trésor, pour échapper à la wivre, il suffisait de pouvoir franchir de l'eau, ne serait-ce qu'un mince ruisseau.
Certains affirment que le trésor était accessible pendant la messe de minuit de Noël. D'autres enfin disent que pendant les douze coups de minuit la pierre tourne. La légende rapporte donc, qu'une femme pendant ce laps de temps s'empara du trésor mais en oublia son enfant emprisonné sous la pierre. Sur les conseils du curé, elle apporta chaque jour du lait et du miel à l'enfant et au bout d'un an, rapportant les richesses, elle retrouva l'enfant vivant. La wivre avait pris soin de l'enfant La wivre se déplaçait parfois et allait à Thouleurs puis aux roches de Glenne.

La Pierre de la Wiwre au Mont Beuvray.

Le Mont Beuvray (Bibracte des Eduens) célèbre à la fin de l'indépendance gauloise par la réunion des chefs gaulois pendant la guerre des Gaules, possède un rocher imposant connu sous le nom de Pierre de la Wiwre.
Sous cette pierre, un serpent volant cachait un trésor qu'il défendait âprement mais une fois l'an, il déplaçait le rocher et étendait sa fortune au soleil, pendant la procession, le dimanche de Pâques. On disait volontiers que si une personne jetait de la mie de pain sur les richesses, tout ce qui serait ainsi touché appartiendrait à l'heureux personnage. Si quelqu'un parvenait à voler le trésor, pour échapper à la wivre, il suffisait de pouvoir franchir de l'eau, ne serait-ce qu'un mince ruisseau.
Certains affirment que le trésor était accessible pendant la messe de minuit de Noël. D'autres enfin disent que pendant les douze coups de minuit la pierre tourne. La légende rapporte donc, qu'une femme pendant ce laps de temps s'empara du trésor mais en oublia son enfant emprisonné sous la pierre. Sur les conseils du curé, elle apporta chaque jour du lait et du miel à l'enfant et au bout d'un an, rapportant les richesses, elle retrouva l'enfant vivant. La wivre avait pris soin de l'enfant La wivre se déplaçait parfois et allait à Thouleurs puis aux roches de Glenne.
[1075620]
Bellalouna2 [None]
:: July 15, 2013, 7:19 p.m.
Et bien entre les maisons hantées et les légendes ci dessus je me suis bien régalée
. Encore une fois sacré boulot Véro et toujours le même plaisir de lire
.
[1075855]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 12:47 p.m.
Légendes de Franche-Comté

Le cheval Gauvin

Le cheval gauvain moitié bouc moitié cheval, étend son domaine sur le Val d'Amour, la région Doloise et la forêt de Chaux.Autrefois, que vous vous trouviez à Dole, à Augerans, à Bans, à Montbarrey, à Chambley et autres lieux, on vous parlait de cette étrange coursier. Il paraissait le soir, galopant à grand bruit et effrayant les enfants qui allaient se coucher par peur du monstre: les jeunes gens, qui pour la même raison ne traînaient pas trop longtemps dans les rues le soir; et jusqu'aux personnes adultes et réfléchies.
Mais qui saura dire pourquoi ce bouc-cheval portait le nom de Gauvain, chevalier du cycle breton immortalisé par Wace et Chrétien de Troyes, de ce Gauvain qui, neveu du roi Arthur, possédait la réputation d'être resté à jamais invaincu ?
Peut-être parce que le monstre des bords de la Loue, demeuré invaincu lui aussi, faisait penser au vaillant chevalier qui triomphait de toutes les embûches rencontrées sur son chemin.
A Chamblay, en tous cas, le Cheval-Gauvain affectionnait le cimetière et ses alentours. Allez savoir pourquoi!
Une veuve encore jeune d'un officier des armées du 1er Empire, le voyait venir paître tranquillement au clair de lune. Elle s'informa auprès de voisins, afin de connaître le propriétaire de l'animal. On lui répondit, les yeux plein d'effroi, qu'il s'agissait du Cheval-Gauvain, et on lui expliqua - car elle n'était pas du pays - que personne ne pourrait jamais se l'approprier et qu'il valait mieux, au contraire, s'écarter de sa route.
La jeune veuve, que son défunt mari avait familiarisée avec les chevaux, et qui savait les monter, rit de ces propos.
Dés qu'elle revit le cheval pâturant auprès du cimetière, elle sortit de sa maison et s'avança calmement à sa rencontre. Le cheval ne s'éloigna pas. Il ne bougea pas davantage lorsque la femme lui caressa le cou, le flanc. Encouragée par la douceur apparente de la bête, l'amazone lui saisit la crinière, et en un tour de main l'enfourche. Puis au petit trot , le cheval et son écuyère font une petite promenade au clair de lune. Elle les conduit au bord de la Loue. Là Gauvain a soif; il se désaltère longuement. Mais quand sa cavalière veut l'écarter de la rivière dans le dessein de l'amener à son écurie, il s'élance brusquement dans la Loue et se met bientôt à nager. Parvenu assez loin de la berge, il plonge soudain, laissant son amazone se débattre dans l'eau glacée, en poussant des cris de frayeur.
Il paraît que l'audacieuse fut sauvée par des mariniers préparant dans le voisinage un train de grumes destinée au flottage. C'est du moins ce qu'écrit Louis Martin, qui ajoute que la dame mourut dans les jours suivant, au milieu << d'horribles convulsions>>.

Le cheval Gauvin

Le cheval gauvain moitié bouc moitié cheval, étend son domaine sur le Val d'Amour, la région Doloise et la forêt de Chaux.Autrefois, que vous vous trouviez à Dole, à Augerans, à Bans, à Montbarrey, à Chambley et autres lieux, on vous parlait de cette étrange coursier. Il paraissait le soir, galopant à grand bruit et effrayant les enfants qui allaient se coucher par peur du monstre: les jeunes gens, qui pour la même raison ne traînaient pas trop longtemps dans les rues le soir; et jusqu'aux personnes adultes et réfléchies.
Mais qui saura dire pourquoi ce bouc-cheval portait le nom de Gauvain, chevalier du cycle breton immortalisé par Wace et Chrétien de Troyes, de ce Gauvain qui, neveu du roi Arthur, possédait la réputation d'être resté à jamais invaincu ?
Peut-être parce que le monstre des bords de la Loue, demeuré invaincu lui aussi, faisait penser au vaillant chevalier qui triomphait de toutes les embûches rencontrées sur son chemin.
A Chamblay, en tous cas, le Cheval-Gauvain affectionnait le cimetière et ses alentours. Allez savoir pourquoi!
Une veuve encore jeune d'un officier des armées du 1er Empire, le voyait venir paître tranquillement au clair de lune. Elle s'informa auprès de voisins, afin de connaître le propriétaire de l'animal. On lui répondit, les yeux plein d'effroi, qu'il s'agissait du Cheval-Gauvain, et on lui expliqua - car elle n'était pas du pays - que personne ne pourrait jamais se l'approprier et qu'il valait mieux, au contraire, s'écarter de sa route.
La jeune veuve, que son défunt mari avait familiarisée avec les chevaux, et qui savait les monter, rit de ces propos.
Dés qu'elle revit le cheval pâturant auprès du cimetière, elle sortit de sa maison et s'avança calmement à sa rencontre. Le cheval ne s'éloigna pas. Il ne bougea pas davantage lorsque la femme lui caressa le cou, le flanc. Encouragée par la douceur apparente de la bête, l'amazone lui saisit la crinière, et en un tour de main l'enfourche. Puis au petit trot , le cheval et son écuyère font une petite promenade au clair de lune. Elle les conduit au bord de la Loue. Là Gauvain a soif; il se désaltère longuement. Mais quand sa cavalière veut l'écarter de la rivière dans le dessein de l'amener à son écurie, il s'élance brusquement dans la Loue et se met bientôt à nager. Parvenu assez loin de la berge, il plonge soudain, laissant son amazone se débattre dans l'eau glacée, en poussant des cris de frayeur.
Il paraît que l'audacieuse fut sauvée par des mariniers préparant dans le voisinage un train de grumes destinée au flottage. C'est du moins ce qu'écrit Louis Martin, qui ajoute que la dame mourut dans les jours suivant, au milieu << d'horribles convulsions>>.
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titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 1:01 p.m.
Légendes d'Île-de-France

Origine de la Seine
Un des plus beaux ornements de Paris est son fleuve à la noble allure... Chatoyant collier d’émeraudes, il l’illumine de ses feux. Avec quel art il l’a nouée, cette parure précieuse ! Son étincelant miroir d’eau reflète - vaste armorial - l’image de tous les Palais qui montent leur garde d’honneur sur son passage. Est-il plus illustre décor et plus chargé de souvenirs ? Chaque siècle y marqua son faste. Faste multiple, en vérité, de visages combien divers, depuis les tours de Notre-Dame jusqu'au temple grec de Chaillot. Et voilà pourquoi cette Seine a Paris pour douce prison. L’enlaçant d’un bras verdoyant, voyez de quel geste gracieux elle s’incurve pour l’étreindre. Elle vit penchée sur son coeur... Mais à l’heure de le quitter, au sortir du Bois de Boulogne, comme ses regrets sont amers !... Elle s’attarde, elle traînaille, avance, revient sur ses pas et, pour le contempler d’un suprême regard, dessine de nombreux méandres. C’est l’éternelle Bérénice contrainte de fuir ses amours...
Mais que fut-elle au temps jadis, avant que son corset de pierre, disciplinant ses flots, ne l’eût civilisée, voire même idéalisée, comme un jardin à la Le Nôtre ? Une étendue interminable de marécages somnolents, desquels émergeait une île qui avait la forme d’un navire. Heureuse prédestination ! Cette île, aux courbures de nef, la plus vaste de ses douze îles, préfigurait son avenir et allait être le berceau de ce qui devint la Cité.
Ainsi ce beau fleuve indolent, qui fait partie si intégrante de l’âme et du coeur de Paris et qui joua son rôle à chaque acte de son histoire, prend sa source dans la Côte D’Or, au pied de la ferme des Vergerots, près de Saint-Germain-Ia-Feuille. D’abord vive et brillante anguille qui serpente au long des prairies entre des envols de peupliers, la Seine ne tarde pas à croître par l’adjonction de nombreux affluents qui, à leur tour, portent des noms illustres : l’Aube, la Marne, l’Oise...
Baignant les murs d’opulentes cités, son destin finit en splendeur dans l’estuaire de la Manche. C’est grâce peut-être à son origine, au coeur d’un terroir savoureux, que l’âme de la douce France, tout enivrée de poésie durant les âges primitifs, pour fêter sa venue au jour, voulut parer son front naissant d’une couronne de légendes : la première, d’une fraîcheur chrétienne, si charmante et naïve en sa simplicité qu’elle évoque une de ces toiles du « Peintre des Anges », Fra Angelico ; la seconde, qui semble inspirée des Métamorphoses d’Ovide.
Légende de la Seine (version chrétienne)
Elle daterait de ces temps lointains où les peuples du Nord de la Loire, adorateurs de Teutatès, vivaient encore dans la barbarie, la misère et l’ignorance.
Désireux que ces pauvres peuples aient la joie d’éblouir leur coeur des douces paroles du Christ, Dieu manda un de ses élus dans les forêts des Burgondes : forêts quasi impénétrables, hantées de sangliers et de loups.
Cet élu portait le nom de « Seine ». Sorti du moutier de Saint-Jean, situé dans le pays d’Auxois, il avait reçu l’habit religieux des mains de l’évêque de Langres.
Seine, sans hésiter, obéissant à l’ordre du Seigneur, noua son maigre baluchon et se mit en devoir d’orienter sa marche en se fiant sur le cours du soleil. Se nourrissant des fruits sauvages qu’il découvrait au hasard de sa route et couchant, la nuit, sur la terre nue, sans crainte des bêles féroces, puisque le Ciel veillait sur sa sécurité, il se gardait bien de perdre son temps en de flâneuses rêveries, durant ce pénible voyage. Lorsque, échappé des solitudes, quelques cabanes attiraient ses regards, dans les clairières des forêts, qu’habitait une humble tribu de Gau*lois à longue chevelure, il en franchissait le seuil, assuré d’y être bien accueilli, et demandait l’hospitalité pour le repos de ses fatigues.
En homme qui parlait leur langue, qui était né de leur propre sang, il se disait leur. frère en Dieu et s’efforçait à les servir. C’est pourquoi il ne tardait guère à s’assurer leur amitié. Doué d’une éloquence ardente et qui les comblait de plaisir (car nos lointains pères gaulois étaient sen*sibles à l’éloquence), il leur contait alors d’étonnantes histoires : celle, notamment, d’un miracle accompli sur les bords d’un lac palestinien, un miracle si prodigieux qu’il en demeure un fait unique dans les annales humaines !
Il leur disait que, sous la crèche d’une étable, entre un boeuf usé par la charrue et un âne aux yeux rêveurs et doux, qui le réchauffaient de, leur souffle, un enfant était né que l’on nomma Jésus. Marqué du signe du vrai Dieu, sa parole, aux matins futurs, allait bouleverser le monde et propager sur la terre des hommes, qui ne savaient que se haïr, la loi d’Amour et de Paron. Déjà, à l’aube des Temps, les Prophètes et les Sages avaient auguré sa venue céleste ; ils affirmaient que ce Jésus descendrait chez les mortels afin de vivre humble comme eux et de subir leurs mêmes épreuves, mais qu’il rachèterait leurs âmes pour les conduire en Paradis, après s’être, pour leur rachat, livré lui-même au sacrifice.
La rumeur s’en était répandue chez les peuples de la Judée, puis dans les provinces voisines, et, se répercutant de frontière en frontière, avait gagné Rome et tout l’Univers.
Au bruit d’un prodige pareil, auquel ils n’osaient croire encore, tant sa nouveauté les émerveillait, d’innombrables coeurs s’étaient réjouis ; et surtout les coeurs des pauvres hères qui, du fond de leur angoisse, traînant leur éternel boulet, gardaient l’intime assurance que les mains de ce divin Sauveur allaient enfin rompre leurs liens et leur partager ainsi qu’aux heureux le pain d’Espoir et de Justice.
Mais le miracle avait fleuri, selon le dire des Prophètes... Des rois, des bergers, des pêcheurs, des marchands partis en caravane, confirmaient sa révélation. Et ceux qui écoutaient leur récit le buvaient avec une telle soif que leur gorge en perdait haleine. Ils contaient dans leur témoignage, ces rois, ces bergers, ces pêcheurs et ces mar*chands, amis des chameliers, que, là-bas, vers Bethléem, au-dessus même de la crèche, par une blanche et froide nuit d’hiver, pour leur annoncer la bonne nouvelle, une étoile inonda l’espace d’un embrasement inaccoutumé dont la lueur providentielle nimbait d’une auréole d’or les terrasses de la cité, les palmeraies, les eaux du lac et les métairies environnantes ; si bien que, guidés par sa flamme, ils se rendirent vers l’étable, en franchirent le seuil, et puis, à genoux, les mains jointes, adorèrent cet enfantelet qui leur souriait de ses yeux purs.
Alors il sembla pour les hommes qu’un printemps, inconnu des bois et des jardins, venait brusquement de s’épanouir, et leurs âmes extasiées en respiraient le souffle avant-coureur dans les prémices de l’aurore. Après tant de nuits aux lourdes ténèbres, le monde crut au grand réveil et la terre entière tressaillit d’espoir... Or, les temps prédits s’accomplirent ! Et le Sacrifié sublime, percé des clous du Golgotha, mourut pour le salut de tous...
Telle était l’histoire merveilleuse que le bon Seine contait aux foyers paysans, dans les cabanes des clairières... Et il la contait d’une ardeur si communicative, qu’il opérait des conversions, même dès le premier soir. Alors, suivi de ses disciples, il reprenait sa marche interrompue, évangélisait de nouvelles foules ; et selon le dire de l’époque :
Il n’y avait si grande beste
A qui ne fist baisser la teste.
Enfin lui vint l’ordre du Ciel de faire halte en certain lieu et d’y construire une abbaye. C’était l’Abbaye de Saint-Seine.
Exhortée par le chant d’une cloche invisible qui la guidait dans son travail, la troupe de ses néophytes ne tarda point d’en élever les murs. Le moutier jaillissait du sol comme une grande rose blanche, et il répandait la clarté, spirituelle et matérielle, sur tout l’ensemble du pays.
Mais le mauvais esprit. qui était jaloux des précieux secours apportés aux humbles, déclencha l’invasion des guerriers d’Outre-Rhin. Les vases d’or furent volés avec les ornements du culte. Leur torche y sema l’incendie. Un rêve partait en fumée qui, cependant, bientôt renaîtrait de ses cendres, car l’invincible foi qui soulève les monts galvanisa ses premiers bâtisseurs. Reprenant la truelle, ils se remirent à l’ouvrage ; et les chevaliers de Bourgogne qu’avait gagnés l’exemple de leur foi, jurèrent d’assumer la garde du couvent. Ainsi n’eut-il plus à souffrir des sévices du barbare.
Or, depuis ces tragiques épreuves, des années s’étaient succédé et le bon Seine, peu à peu, s’inclinait sous le poids de l’âge... Un jour, nous conte la Légende, il revenait à l’Abbaye, après de longues randonnées où il avait prêché les foules, perclus de fatigue, mais le coeur jovial, car ses prédications lui avaient recruté de nombreux adeptes. Il était monté sur un âne, fidèle compagnon de ses déplacements. Songez qu’il avait tant marché au cours de sa rude existence, et que ses pauvres jambes gourdes se refusaient à de nouveaux efforts !
Parvenu au bout de sa route, à deux toises de l’Abbaye, l’animal fit halte aussitôt devant une pierre en forme de dalle, qui se trouvait là, nul ne savait depuis combien de temps et, pour permettre à son vieux cavalier une descente moins pénible, il s’agenouilla sur cette pierre. Mais prodige miraculeux, voici que le genou de l’âne y creusa un trou profond. Quand la bête se releva, une eau d’une source inconnue en jaillit, blanche comme neige ; la Seine enfin voyait le jour...
Or, depuis ces événements, il s’établit dans la Bourgogne une croyance merveilleuse affirmant que ce religieux avait reçu le don céleste de faire choir la pluie ou briller le soleil. On le promut au rang des Saints... On voit encore sur la pierre qui sert de borne à l’Abbaye une sorte de bas-relief qui le figure sur son âne.
Quant à la légende païenne la voici dans sa pure fleur, riche d’un poétique suc :
Seine était fille de Bacchus et la plus jolie de toutes les nymphes qui accompagnèrent la blonde Cérès, lorsque la déesse des blés parcourut le pays des Gaulois pour y rechercher Proserpine. Celle-ci s’était réfugiée le long des rives de la mer qui devaient être, un jour futur, dénommées la terre normande.
Sitôt qu’elle l’eut retrouvée, Cérès, déesse généreuse, pour récompenser la fidèle nymphe des services qu’elle lui avait rendus, lui fit don, en remerciement, des prairies qui bordent le rivage. Puis, soucieuse d’autre part d’égayer sa solitude, elle lui laissa pour compagne une autre des nymphes qui l’avait suivie et qui portait le nom d’Héva. Ainsi, veillant l’une sur l’autre, elles pourraient mieux se garer des entreprises de Neptune qui, du fond de son liquide empire, espionnait les moindres gestes qui avaient pour acteurs les humains.
Or, le dieu armé du trident ne tarda pas à découvrir cette insoucieuse étourdie qui jouait au bord de ses vagues. Désireux d’en faire sa captive, il s’élança brusquement hors des flots.
Alertée par les cris d’Héva, la nymphe, éperdue de terreur, s’enfuit d’une course rapide, et Neptune la poursuivit à travers plaines et vallons... Peu à peu, gagnant du terrain, il avait saisi le pan de son voile qui flottait derrière son col.
Alors la malheureuse Seine, à bout de souffle et de vigueur, qui déjà se sent vaincue, dans une ardente imploration invoque son père Bacchus et Cérès, sa bonne gardienne, de la sauver du péril... Soudain, prodige inouï, voici que son voile, sa robe et tout son être délicat se diluent en un torrent d’eau, qui s’étale en fleuve couleur d’émeraude et brille et joue à travers les prés qu’elle avait chéris d’un si tendre amour.
Les autres nymphes, ses compagnes, qui l’avaient suivie dans les Gaules et étaient reparties avec Cérès, furent métamorphosées, comme elle, en rivières, et devinrent ses affluents : Héva, seule, fut épargnée. Mais dès qu’elle apprit le destin de Seine, elle mourut de chagrin.
Les tristes choeurs des Néréides lui dressèrent un mausolée, face aux vagues de l’Océan, fait de roches blanches et noires. Ce tombeau prit le nom d’Héva ; il forme le cap de la Hève. Echo y veille nuit et jour et, en mémoire de la nymphe qui avait prévenu son amie des dangers du dieu de la mer, prévient maintenant les marins du péril qui naît des récifs égrenés le long de ces côtes.
Légende de la Seine (version païenne).

Seine était fille de Bacchus et la plus jolie de toutes les nymphes qui accompagnèrent la blonde Cérès, lorsque la déesse des blés parcourut le pays des Gaulois pour y rechercher Proserpine. Celle-ci s’était réfugiée le long des rives de la mer qui devaient être, un jour futur, dénommées la terre normande.
Sitôt qu’elle l’eut retrouvée, Cérès, déesse généreuse, pour récompenser la fidèle nymphe des services qu’elle lui avait rendus, lui fit don, en remerciement, des prairies qui bordent le rivage. Puis, soucieuse d’autre part d’égayer sa solitude, elle lui laissa pour compagne une autre des nymphes qui l’avait suivie et qui portait le nom d’Héva. Ainsi, veillant l’une sur l’autre, elles pourraient mieux se garer des entreprises de Neptune qui, du fond de son liquide empire, espionnait les moindres gestes qui avaient pour acteurs les humains.
Or, le dieu armé du trident ne tarda pas à découvrir cette insoucieuse étourdie qui jouait au bord de ses vagues. Désireux d’en faire sa captive, il s’élança brusquement hors des flots.

Alertée par les cris d’Héva, la nymphe, éperdue de terreur, s’enfuit d’une course rapide, et Neptune la poursuivit à travers plaines et vallons... Peu à peu, gagnant du terrain, il avait saisi le pan de son voile qui flottait derrière son col.
Alors la malheureuse Seine, à bout de souffle et de vigueur, qui déjà se sent vaincue, dans une ardente imploration invoque son père Bacchus et Cérès, sa bonne gardienne, de la sauver du péril... Soudain, prodige inouï, voici que son voile, sa robe et tout son être délicat se diluent en un torrent d’eau, qui s’étale en fleuve couleur d’émeraude et brille et joue à travers les prés qu’elle avait chéris d’un si tendre amour.
Les autres nymphes, ses compagnes, qui l’avaient suivie dans les Gaules et étaient reparties avec Cérès, furent métamorphosées, comme elle, en rivières, et devinrent ses affluents : Héva, seule, fut épargnée. Mais dès qu’elle apprit le destin de Seine, elle mourut de chagrin.
Les tristes choeurs des Néréides lui dressèrent un mausolée, face aux vagues de l’Océan, fait de roches blanches et noires. Ce tombeau prit le nom d’Héva ; il forme le cap de la Hève. Echo y veille nuit et jour et, en mémoire de la nymphe qui avait prévenu son amie des dangers du dieu de la mer, prévient maintenant les marins du péril qui naît des récifs égrenés le long de ces côtes.

Origine de la Seine
Un des plus beaux ornements de Paris est son fleuve à la noble allure... Chatoyant collier d’émeraudes, il l’illumine de ses feux. Avec quel art il l’a nouée, cette parure précieuse ! Son étincelant miroir d’eau reflète - vaste armorial - l’image de tous les Palais qui montent leur garde d’honneur sur son passage. Est-il plus illustre décor et plus chargé de souvenirs ? Chaque siècle y marqua son faste. Faste multiple, en vérité, de visages combien divers, depuis les tours de Notre-Dame jusqu'au temple grec de Chaillot. Et voilà pourquoi cette Seine a Paris pour douce prison. L’enlaçant d’un bras verdoyant, voyez de quel geste gracieux elle s’incurve pour l’étreindre. Elle vit penchée sur son coeur... Mais à l’heure de le quitter, au sortir du Bois de Boulogne, comme ses regrets sont amers !... Elle s’attarde, elle traînaille, avance, revient sur ses pas et, pour le contempler d’un suprême regard, dessine de nombreux méandres. C’est l’éternelle Bérénice contrainte de fuir ses amours...
Mais que fut-elle au temps jadis, avant que son corset de pierre, disciplinant ses flots, ne l’eût civilisée, voire même idéalisée, comme un jardin à la Le Nôtre ? Une étendue interminable de marécages somnolents, desquels émergeait une île qui avait la forme d’un navire. Heureuse prédestination ! Cette île, aux courbures de nef, la plus vaste de ses douze îles, préfigurait son avenir et allait être le berceau de ce qui devint la Cité.
Ainsi ce beau fleuve indolent, qui fait partie si intégrante de l’âme et du coeur de Paris et qui joua son rôle à chaque acte de son histoire, prend sa source dans la Côte D’Or, au pied de la ferme des Vergerots, près de Saint-Germain-Ia-Feuille. D’abord vive et brillante anguille qui serpente au long des prairies entre des envols de peupliers, la Seine ne tarde pas à croître par l’adjonction de nombreux affluents qui, à leur tour, portent des noms illustres : l’Aube, la Marne, l’Oise...
Baignant les murs d’opulentes cités, son destin finit en splendeur dans l’estuaire de la Manche. C’est grâce peut-être à son origine, au coeur d’un terroir savoureux, que l’âme de la douce France, tout enivrée de poésie durant les âges primitifs, pour fêter sa venue au jour, voulut parer son front naissant d’une couronne de légendes : la première, d’une fraîcheur chrétienne, si charmante et naïve en sa simplicité qu’elle évoque une de ces toiles du « Peintre des Anges », Fra Angelico ; la seconde, qui semble inspirée des Métamorphoses d’Ovide.
Légende de la Seine (version chrétienne)
Elle daterait de ces temps lointains où les peuples du Nord de la Loire, adorateurs de Teutatès, vivaient encore dans la barbarie, la misère et l’ignorance.
Désireux que ces pauvres peuples aient la joie d’éblouir leur coeur des douces paroles du Christ, Dieu manda un de ses élus dans les forêts des Burgondes : forêts quasi impénétrables, hantées de sangliers et de loups.
Cet élu portait le nom de « Seine ». Sorti du moutier de Saint-Jean, situé dans le pays d’Auxois, il avait reçu l’habit religieux des mains de l’évêque de Langres.
Seine, sans hésiter, obéissant à l’ordre du Seigneur, noua son maigre baluchon et se mit en devoir d’orienter sa marche en se fiant sur le cours du soleil. Se nourrissant des fruits sauvages qu’il découvrait au hasard de sa route et couchant, la nuit, sur la terre nue, sans crainte des bêles féroces, puisque le Ciel veillait sur sa sécurité, il se gardait bien de perdre son temps en de flâneuses rêveries, durant ce pénible voyage. Lorsque, échappé des solitudes, quelques cabanes attiraient ses regards, dans les clairières des forêts, qu’habitait une humble tribu de Gau*lois à longue chevelure, il en franchissait le seuil, assuré d’y être bien accueilli, et demandait l’hospitalité pour le repos de ses fatigues.
En homme qui parlait leur langue, qui était né de leur propre sang, il se disait leur. frère en Dieu et s’efforçait à les servir. C’est pourquoi il ne tardait guère à s’assurer leur amitié. Doué d’une éloquence ardente et qui les comblait de plaisir (car nos lointains pères gaulois étaient sen*sibles à l’éloquence), il leur contait alors d’étonnantes histoires : celle, notamment, d’un miracle accompli sur les bords d’un lac palestinien, un miracle si prodigieux qu’il en demeure un fait unique dans les annales humaines !
Il leur disait que, sous la crèche d’une étable, entre un boeuf usé par la charrue et un âne aux yeux rêveurs et doux, qui le réchauffaient de, leur souffle, un enfant était né que l’on nomma Jésus. Marqué du signe du vrai Dieu, sa parole, aux matins futurs, allait bouleverser le monde et propager sur la terre des hommes, qui ne savaient que se haïr, la loi d’Amour et de Paron. Déjà, à l’aube des Temps, les Prophètes et les Sages avaient auguré sa venue céleste ; ils affirmaient que ce Jésus descendrait chez les mortels afin de vivre humble comme eux et de subir leurs mêmes épreuves, mais qu’il rachèterait leurs âmes pour les conduire en Paradis, après s’être, pour leur rachat, livré lui-même au sacrifice.
La rumeur s’en était répandue chez les peuples de la Judée, puis dans les provinces voisines, et, se répercutant de frontière en frontière, avait gagné Rome et tout l’Univers.
Au bruit d’un prodige pareil, auquel ils n’osaient croire encore, tant sa nouveauté les émerveillait, d’innombrables coeurs s’étaient réjouis ; et surtout les coeurs des pauvres hères qui, du fond de leur angoisse, traînant leur éternel boulet, gardaient l’intime assurance que les mains de ce divin Sauveur allaient enfin rompre leurs liens et leur partager ainsi qu’aux heureux le pain d’Espoir et de Justice.
Mais le miracle avait fleuri, selon le dire des Prophètes... Des rois, des bergers, des pêcheurs, des marchands partis en caravane, confirmaient sa révélation. Et ceux qui écoutaient leur récit le buvaient avec une telle soif que leur gorge en perdait haleine. Ils contaient dans leur témoignage, ces rois, ces bergers, ces pêcheurs et ces mar*chands, amis des chameliers, que, là-bas, vers Bethléem, au-dessus même de la crèche, par une blanche et froide nuit d’hiver, pour leur annoncer la bonne nouvelle, une étoile inonda l’espace d’un embrasement inaccoutumé dont la lueur providentielle nimbait d’une auréole d’or les terrasses de la cité, les palmeraies, les eaux du lac et les métairies environnantes ; si bien que, guidés par sa flamme, ils se rendirent vers l’étable, en franchirent le seuil, et puis, à genoux, les mains jointes, adorèrent cet enfantelet qui leur souriait de ses yeux purs.
Alors il sembla pour les hommes qu’un printemps, inconnu des bois et des jardins, venait brusquement de s’épanouir, et leurs âmes extasiées en respiraient le souffle avant-coureur dans les prémices de l’aurore. Après tant de nuits aux lourdes ténèbres, le monde crut au grand réveil et la terre entière tressaillit d’espoir... Or, les temps prédits s’accomplirent ! Et le Sacrifié sublime, percé des clous du Golgotha, mourut pour le salut de tous...
Telle était l’histoire merveilleuse que le bon Seine contait aux foyers paysans, dans les cabanes des clairières... Et il la contait d’une ardeur si communicative, qu’il opérait des conversions, même dès le premier soir. Alors, suivi de ses disciples, il reprenait sa marche interrompue, évangélisait de nouvelles foules ; et selon le dire de l’époque :
Il n’y avait si grande beste
A qui ne fist baisser la teste.
Enfin lui vint l’ordre du Ciel de faire halte en certain lieu et d’y construire une abbaye. C’était l’Abbaye de Saint-Seine.
Exhortée par le chant d’une cloche invisible qui la guidait dans son travail, la troupe de ses néophytes ne tarda point d’en élever les murs. Le moutier jaillissait du sol comme une grande rose blanche, et il répandait la clarté, spirituelle et matérielle, sur tout l’ensemble du pays.
Mais le mauvais esprit. qui était jaloux des précieux secours apportés aux humbles, déclencha l’invasion des guerriers d’Outre-Rhin. Les vases d’or furent volés avec les ornements du culte. Leur torche y sema l’incendie. Un rêve partait en fumée qui, cependant, bientôt renaîtrait de ses cendres, car l’invincible foi qui soulève les monts galvanisa ses premiers bâtisseurs. Reprenant la truelle, ils se remirent à l’ouvrage ; et les chevaliers de Bourgogne qu’avait gagnés l’exemple de leur foi, jurèrent d’assumer la garde du couvent. Ainsi n’eut-il plus à souffrir des sévices du barbare.
Or, depuis ces tragiques épreuves, des années s’étaient succédé et le bon Seine, peu à peu, s’inclinait sous le poids de l’âge... Un jour, nous conte la Légende, il revenait à l’Abbaye, après de longues randonnées où il avait prêché les foules, perclus de fatigue, mais le coeur jovial, car ses prédications lui avaient recruté de nombreux adeptes. Il était monté sur un âne, fidèle compagnon de ses déplacements. Songez qu’il avait tant marché au cours de sa rude existence, et que ses pauvres jambes gourdes se refusaient à de nouveaux efforts !
Parvenu au bout de sa route, à deux toises de l’Abbaye, l’animal fit halte aussitôt devant une pierre en forme de dalle, qui se trouvait là, nul ne savait depuis combien de temps et, pour permettre à son vieux cavalier une descente moins pénible, il s’agenouilla sur cette pierre. Mais prodige miraculeux, voici que le genou de l’âne y creusa un trou profond. Quand la bête se releva, une eau d’une source inconnue en jaillit, blanche comme neige ; la Seine enfin voyait le jour...
Or, depuis ces événements, il s’établit dans la Bourgogne une croyance merveilleuse affirmant que ce religieux avait reçu le don céleste de faire choir la pluie ou briller le soleil. On le promut au rang des Saints... On voit encore sur la pierre qui sert de borne à l’Abbaye une sorte de bas-relief qui le figure sur son âne.
Quant à la légende païenne la voici dans sa pure fleur, riche d’un poétique suc :
Seine était fille de Bacchus et la plus jolie de toutes les nymphes qui accompagnèrent la blonde Cérès, lorsque la déesse des blés parcourut le pays des Gaulois pour y rechercher Proserpine. Celle-ci s’était réfugiée le long des rives de la mer qui devaient être, un jour futur, dénommées la terre normande.
Sitôt qu’elle l’eut retrouvée, Cérès, déesse généreuse, pour récompenser la fidèle nymphe des services qu’elle lui avait rendus, lui fit don, en remerciement, des prairies qui bordent le rivage. Puis, soucieuse d’autre part d’égayer sa solitude, elle lui laissa pour compagne une autre des nymphes qui l’avait suivie et qui portait le nom d’Héva. Ainsi, veillant l’une sur l’autre, elles pourraient mieux se garer des entreprises de Neptune qui, du fond de son liquide empire, espionnait les moindres gestes qui avaient pour acteurs les humains.
Or, le dieu armé du trident ne tarda pas à découvrir cette insoucieuse étourdie qui jouait au bord de ses vagues. Désireux d’en faire sa captive, il s’élança brusquement hors des flots.
Alertée par les cris d’Héva, la nymphe, éperdue de terreur, s’enfuit d’une course rapide, et Neptune la poursuivit à travers plaines et vallons... Peu à peu, gagnant du terrain, il avait saisi le pan de son voile qui flottait derrière son col.
Alors la malheureuse Seine, à bout de souffle et de vigueur, qui déjà se sent vaincue, dans une ardente imploration invoque son père Bacchus et Cérès, sa bonne gardienne, de la sauver du péril... Soudain, prodige inouï, voici que son voile, sa robe et tout son être délicat se diluent en un torrent d’eau, qui s’étale en fleuve couleur d’émeraude et brille et joue à travers les prés qu’elle avait chéris d’un si tendre amour.
Les autres nymphes, ses compagnes, qui l’avaient suivie dans les Gaules et étaient reparties avec Cérès, furent métamorphosées, comme elle, en rivières, et devinrent ses affluents : Héva, seule, fut épargnée. Mais dès qu’elle apprit le destin de Seine, elle mourut de chagrin.
Les tristes choeurs des Néréides lui dressèrent un mausolée, face aux vagues de l’Océan, fait de roches blanches et noires. Ce tombeau prit le nom d’Héva ; il forme le cap de la Hève. Echo y veille nuit et jour et, en mémoire de la nymphe qui avait prévenu son amie des dangers du dieu de la mer, prévient maintenant les marins du péril qui naît des récifs égrenés le long de ces côtes.
Légende de la Seine (version païenne).
Seine était fille de Bacchus et la plus jolie de toutes les nymphes qui accompagnèrent la blonde Cérès, lorsque la déesse des blés parcourut le pays des Gaulois pour y rechercher Proserpine. Celle-ci s’était réfugiée le long des rives de la mer qui devaient être, un jour futur, dénommées la terre normande.
Sitôt qu’elle l’eut retrouvée, Cérès, déesse généreuse, pour récompenser la fidèle nymphe des services qu’elle lui avait rendus, lui fit don, en remerciement, des prairies qui bordent le rivage. Puis, soucieuse d’autre part d’égayer sa solitude, elle lui laissa pour compagne une autre des nymphes qui l’avait suivie et qui portait le nom d’Héva. Ainsi, veillant l’une sur l’autre, elles pourraient mieux se garer des entreprises de Neptune qui, du fond de son liquide empire, espionnait les moindres gestes qui avaient pour acteurs les humains.
Or, le dieu armé du trident ne tarda pas à découvrir cette insoucieuse étourdie qui jouait au bord de ses vagues. Désireux d’en faire sa captive, il s’élança brusquement hors des flots.

Alertée par les cris d’Héva, la nymphe, éperdue de terreur, s’enfuit d’une course rapide, et Neptune la poursuivit à travers plaines et vallons... Peu à peu, gagnant du terrain, il avait saisi le pan de son voile qui flottait derrière son col.
Alors la malheureuse Seine, à bout de souffle et de vigueur, qui déjà se sent vaincue, dans une ardente imploration invoque son père Bacchus et Cérès, sa bonne gardienne, de la sauver du péril... Soudain, prodige inouï, voici que son voile, sa robe et tout son être délicat se diluent en un torrent d’eau, qui s’étale en fleuve couleur d’émeraude et brille et joue à travers les prés qu’elle avait chéris d’un si tendre amour.
Les autres nymphes, ses compagnes, qui l’avaient suivie dans les Gaules et étaient reparties avec Cérès, furent métamorphosées, comme elle, en rivières, et devinrent ses affluents : Héva, seule, fut épargnée. Mais dès qu’elle apprit le destin de Seine, elle mourut de chagrin.
Les tristes choeurs des Néréides lui dressèrent un mausolée, face aux vagues de l’Océan, fait de roches blanches et noires. Ce tombeau prit le nom d’Héva ; il forme le cap de la Hève. Echo y veille nuit et jour et, en mémoire de la nymphe qui avait prévenu son amie des dangers du dieu de la mer, prévient maintenant les marins du péril qui naît des récifs égrenés le long de ces côtes.
[1075867]
Bellalouna2 [None]
:: July 16, 2013, 1:18 p.m.
Je l'aime bien moi ce Cheval Gauvin qui montre à une dame trop sûre d'elle que ce n'est pas si simple
. Aimant les chevaux, si tu as d'autres légendes sur ce thème j'en serai ravie !
[1075871]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 1:30 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon



Dans les gorges du Tarn, sur la rive gauche en amont de Sainte Enimie un curieux château offre aux touristes sa ruine fantomatique sur un rocher presque inaccessible. Evidemment sa situation lui vaut une légende qui se raconte encore avec le sourire aux lèvres des femmes, et avec les yeux envieux des hommes qui l'entendent. La légende se nomme :
La légende du Château de Castelbouc

Cette histoire s'est déroulée au 13ème siècle dans l'actuel département de la Lozère. A cette époque Roi, évêques, barons, seigneurs, gueux, serfs et larrons étaient tous partis à la Croisade.
Lorsqu'on vint chercher Raymond, Seigneur de notre château (dont le nom s'est perdu avec les années), pour combattre en terre Sainte, il cria du haut de sa puissante tour :
- " Je reste "
- " Mais pourquoi seigneur, tout le monde est en croisade ? "
- " Le haubert m'étouffe, et le casque m'assomme, "
- " Mais seigneur, nous....... "
- " Partez je ne suis point fait pour porter armes ou armures mais plutôt pour chanter des vers. " affirma t il vivement en s'enfermant dans sa forteresse.
Il est vrai que Raymond semblait être un troubadour, et non un guerrier. Le temps passa et la honte le prit. La honte d'être inutile, et aussi d'être seul dans son château ainsi qu'un ours dans sa tanière. Et puis avec le printemps, "le coeur" débordait de sève.
Un matin, il descendit au village et là, découvrit que la vie était belle, et les femmes encore plus ! Les paysannes voyant leur Seigneur approcher, l'entourèrent et dirent :
- " Ah, que tristes nous sommes, nous, femmes et filles...."
* " Mais pourquoi diantre ? " suffoqua notre Raymond.
- "... Sans nos galants, sans nos époux, et pire....... sans des hommes, que mornes sont nos jours, que longues sont nos nuits ! "
- " heu...oui....enfin..." fit cet homme trop seul. A ces mots, le coeur du seigneur mollit comme la cire au soleil.
- " Vous êtes notre Seigneur..... Aidez nous...."
- " Il me semble connaître le remède à vos maux et je vous consolerais toutes si le Ciel m'aide...". affirma Raymond en regardant toutes ces belles chairs bronzées par le soleil de printemps.
Et le château devint un lieu de 'pèlerinage' pour toutes les femmes tristes ou en mal d'amour.
Mais un jour, une vieille femme lui tint ces propos :
-" Cela finira mal. A l'user de la sorte on crève l'animal. "
- " Vieille, à peine le festin commencé, tu voudrais que je lève la table ? " répondit Raymond toujours aussi "poète".
Et Raymond repartit consoler le coeur des malheureuses.Mais les meilleures choses sont de peu de durée.Chaque femme croqua jusqu'au dernier lambeau du festin qu'on leur donnait.
Pauvre Seigneur qui donnait toutes ses flammes. Un soir, comme un feu sans entretien, il s'éteignit et ......il rendit l'âme......... mais à qui ?
Le prêtre du village ne voulut pas bénir ce seigneur pécheur, et les cendres de cet ancien feu furent mises en terre sans cérémonie.
On ne sait si son âme avait été donnée au diable, ou si les visions de certaines femmes étaient troublées par leurs pleurs mais......... toutes ont prétendu que le lendemain, un animal étrange velu, cornu, et couleur de peau s'envolait derrière le roc.
Certaines affirmaient que c'était un grand bouc qui poussait des bêlements infâmes en regardant vers le village. La vieille ajouta en se signant :
" C'est l'âme de Sieur Raymond. "
Depuis ce triste jour, on peut entendre parfois, les nuits de lune noire, aux sommets des ruines, un bêlement plaintif suivi d'étranges murmures de femmes.
Les plus hardis dans les propos affirment qu'un bouc vole en tournant autour du château.....



Dans les gorges du Tarn, sur la rive gauche en amont de Sainte Enimie un curieux château offre aux touristes sa ruine fantomatique sur un rocher presque inaccessible. Evidemment sa situation lui vaut une légende qui se raconte encore avec le sourire aux lèvres des femmes, et avec les yeux envieux des hommes qui l'entendent. La légende se nomme :
La légende du Château de Castelbouc

Cette histoire s'est déroulée au 13ème siècle dans l'actuel département de la Lozère. A cette époque Roi, évêques, barons, seigneurs, gueux, serfs et larrons étaient tous partis à la Croisade.
Lorsqu'on vint chercher Raymond, Seigneur de notre château (dont le nom s'est perdu avec les années), pour combattre en terre Sainte, il cria du haut de sa puissante tour :
- " Je reste "
- " Mais pourquoi seigneur, tout le monde est en croisade ? "
- " Le haubert m'étouffe, et le casque m'assomme, "
- " Mais seigneur, nous....... "
- " Partez je ne suis point fait pour porter armes ou armures mais plutôt pour chanter des vers. " affirma t il vivement en s'enfermant dans sa forteresse.
Il est vrai que Raymond semblait être un troubadour, et non un guerrier. Le temps passa et la honte le prit. La honte d'être inutile, et aussi d'être seul dans son château ainsi qu'un ours dans sa tanière. Et puis avec le printemps, "le coeur" débordait de sève.
Un matin, il descendit au village et là, découvrit que la vie était belle, et les femmes encore plus ! Les paysannes voyant leur Seigneur approcher, l'entourèrent et dirent :
- " Ah, que tristes nous sommes, nous, femmes et filles...."
* " Mais pourquoi diantre ? " suffoqua notre Raymond.
- "... Sans nos galants, sans nos époux, et pire....... sans des hommes, que mornes sont nos jours, que longues sont nos nuits ! "
- " heu...oui....enfin..." fit cet homme trop seul. A ces mots, le coeur du seigneur mollit comme la cire au soleil.
- " Vous êtes notre Seigneur..... Aidez nous...."
- " Il me semble connaître le remède à vos maux et je vous consolerais toutes si le Ciel m'aide...". affirma Raymond en regardant toutes ces belles chairs bronzées par le soleil de printemps.
Et le château devint un lieu de 'pèlerinage' pour toutes les femmes tristes ou en mal d'amour.
Mais un jour, une vieille femme lui tint ces propos :
-" Cela finira mal. A l'user de la sorte on crève l'animal. "
- " Vieille, à peine le festin commencé, tu voudrais que je lève la table ? " répondit Raymond toujours aussi "poète".
Et Raymond repartit consoler le coeur des malheureuses.Mais les meilleures choses sont de peu de durée.Chaque femme croqua jusqu'au dernier lambeau du festin qu'on leur donnait.
Pauvre Seigneur qui donnait toutes ses flammes. Un soir, comme un feu sans entretien, il s'éteignit et ......il rendit l'âme......... mais à qui ?
Le prêtre du village ne voulut pas bénir ce seigneur pécheur, et les cendres de cet ancien feu furent mises en terre sans cérémonie.
On ne sait si son âme avait été donnée au diable, ou si les visions de certaines femmes étaient troublées par leurs pleurs mais......... toutes ont prétendu que le lendemain, un animal étrange velu, cornu, et couleur de peau s'envolait derrière le roc.
Certaines affirmaient que c'était un grand bouc qui poussait des bêlements infâmes en regardant vers le village. La vieille ajouta en se signant :
" C'est l'âme de Sieur Raymond. "
Depuis ce triste jour, on peut entendre parfois, les nuits de lune noire, aux sommets des ruines, un bêlement plaintif suivi d'étranges murmures de femmes.
Les plus hardis dans les propos affirment qu'un bouc vole en tournant autour du château.....
[1075885]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 2:05 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon


Sainte Enimie
La légende de Sainte Enimie
Elle était la sœur du Roi Dagobert et la fille de Clotaire II. Très jeune, Enimie voulut se consacrer à Dieu. Son père refusa, désirant la marier. Désespérée, elle pria si fort Dieu que celui-ci pour la sauver, lui donna la lèpre, pour la défigurer et décourager ses prétendants.
Elle fut ainsi se consacrer à sa foi. Guidée par un ange, elle arriva après un long voyage au cœur du défilé du tarn. Mais sa foi était fragile car Enimie désira guérir de sa lèpre.
L’eau de la Fontaine de Burle qui serpente au pied du Causse Sauveterre, près d’un bois de chênes, la guérit de sa lèpre. Mais dès que Enimie voulut quitter la vallée, sa lèpre réapparut. Par deux fois, ce phénomène se reproduit.
Comprenant que Dieu désirait sa présence en ce lieu, Enimie s’installa dans une grotte, qui depuis, est devenue une chapelle « l’Hermitage ». Enimie créé un monastère qui dura jusqu’à la Révolution. Depuis un village s’est développé autour et porte son nom « le village de Ste Enimie ».
La légende veut qu'Enimie entra en conflit avec le diable: aidée par l'Evêque Saint Ilère, elle le poursuivit jusqu'au fameux Pas-de-Soucis où il fût écrasé sous d'énormes blocs, qui à l'appel de l'Evêque, se détachèrent de la montagne.
Après sa mort vers 628, son frère Dagobert, devenu roi, ramène ses reliques à la basilique Saint-Denis. Mais grâce à une ruse de la princesse, ce sont les reliques de sa filleule, elle aussi prénommée Enimie, qui reposent auprès des rois de France.
Les reliques de la princesse sont conservées à l'Ermitage jusqu'en 1970, date à laquelle elle furent volées.
Le 1er dimanche d’octobre, un pèlerinage a lieu chaque année, pour célébrer la patronne du village « Ste Enimie ».
Le Chaos du Pas de Soucy, deux légendes pour un même site

La plus connue rapporte le combat entre le diable (le Drac) et sainte Énimie. Avec l’aide de Dieu, sainte Énimie envoie sur le diable tous les rochers de la falaise. Croyant le Drac vaincu, la sainte stoppe les autres rochers dans leur course : Roc Aiguille reste figé à mi-pente se penchant au-dessus de la rivière. Le diable s’enfuit par le Tarn et rejoint l’enfer.
Une autre légende est née du Chaos du Pas de Soucy.

À une autre époque, Gargantua, en excursion dans les Gorges du Tarn, se trouvant trop à l’étroit à Sainte-Énimie et ne sachant pas où poser ses pieds, décide de continuer sa balade par le Causse de Sauveterre. Mais à trop admirer les paysages, la nuit le surprend à Saint-Rome de Dolan. Affamé, loin de toute auberge, il décide de pêcher. Décrochant une étoile pour éclairer la vallée, au Pas de Soucy, un genou sur chaque rebord de causse, il agrippe les rochers et fouille dans la rivière. Il s’y prend mal, fait trembler la montagne et provoque un éboulement : le chaos du Pas de Soucy.


Sainte Enimie
La légende de Sainte Enimie
Elle était la sœur du Roi Dagobert et la fille de Clotaire II. Très jeune, Enimie voulut se consacrer à Dieu. Son père refusa, désirant la marier. Désespérée, elle pria si fort Dieu que celui-ci pour la sauver, lui donna la lèpre, pour la défigurer et décourager ses prétendants.
Elle fut ainsi se consacrer à sa foi. Guidée par un ange, elle arriva après un long voyage au cœur du défilé du tarn. Mais sa foi était fragile car Enimie désira guérir de sa lèpre.
L’eau de la Fontaine de Burle qui serpente au pied du Causse Sauveterre, près d’un bois de chênes, la guérit de sa lèpre. Mais dès que Enimie voulut quitter la vallée, sa lèpre réapparut. Par deux fois, ce phénomène se reproduit.
Comprenant que Dieu désirait sa présence en ce lieu, Enimie s’installa dans une grotte, qui depuis, est devenue une chapelle « l’Hermitage ». Enimie créé un monastère qui dura jusqu’à la Révolution. Depuis un village s’est développé autour et porte son nom « le village de Ste Enimie ».
La légende veut qu'Enimie entra en conflit avec le diable: aidée par l'Evêque Saint Ilère, elle le poursuivit jusqu'au fameux Pas-de-Soucis où il fût écrasé sous d'énormes blocs, qui à l'appel de l'Evêque, se détachèrent de la montagne.
Après sa mort vers 628, son frère Dagobert, devenu roi, ramène ses reliques à la basilique Saint-Denis. Mais grâce à une ruse de la princesse, ce sont les reliques de sa filleule, elle aussi prénommée Enimie, qui reposent auprès des rois de France.
Les reliques de la princesse sont conservées à l'Ermitage jusqu'en 1970, date à laquelle elle furent volées.
Le 1er dimanche d’octobre, un pèlerinage a lieu chaque année, pour célébrer la patronne du village « Ste Enimie ».
Le Chaos du Pas de Soucy, deux légendes pour un même site

La plus connue rapporte le combat entre le diable (le Drac) et sainte Énimie. Avec l’aide de Dieu, sainte Énimie envoie sur le diable tous les rochers de la falaise. Croyant le Drac vaincu, la sainte stoppe les autres rochers dans leur course : Roc Aiguille reste figé à mi-pente se penchant au-dessus de la rivière. Le diable s’enfuit par le Tarn et rejoint l’enfer.
Une autre légende est née du Chaos du Pas de Soucy.

À une autre époque, Gargantua, en excursion dans les Gorges du Tarn, se trouvant trop à l’étroit à Sainte-Énimie et ne sachant pas où poser ses pieds, décide de continuer sa balade par le Causse de Sauveterre. Mais à trop admirer les paysages, la nuit le surprend à Saint-Rome de Dolan. Affamé, loin de toute auberge, il décide de pêcher. Décrochant une étoile pour éclairer la vallée, au Pas de Soucy, un genou sur chaque rebord de causse, il agrippe les rochers et fouille dans la rivière. Il s’y prend mal, fait trembler la montagne et provoque un éboulement : le chaos du Pas de Soucy.
[1075914]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 4:12 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon

La légende du drac de Beaucaire

Beaucaire est une charmante bourgade provençale située dans le Gard, sur la rive droite du Rhône. Cette cité très ancienne, fondée au VIIe siècle avant J.C., abrite des légendes qui remontent à la nuit des temps. On conserve dans les réserves du musée du Vieux-Beaucaire, des battoirs de lavandières ornés, d’un côté, de figures reptiliennes. Ces étranges battoirs, dont on peut admirer d’autres beaux spécimens au Museon Arlaten d’Arles, sont les seuls à garder vivante la fabuleuse histoire du drac de Beaucaire. Gervais de Tilbury, le premier, mentionne la légende dans son ouvrage De lamis et dracie et phantassis, écrit vers l’an 1200. La voici, telle qu’elle a été reprise depuis par divers auteurs, sans jamais subir la moindre altération :
Ce drac, ou dragon, hantait les bords du Rhône et se nourrissait de filles et de garçons qu’il attirait au fond de l’eau par son chant et en faisant miroiter sous leurs yeux des pierreries merveilleuses. Un jour, il s’approcha d’une jeune femme qui venait d’avoir un enfant sans mari et qui lavait son linge sur la rive déserte.
Fascinée par le chant du monstre, elle laissa tomber son battoir et, en allant le chercher dans l’eau, elle perdit pied. Entraînée dans les abîmes, elle disparut.
Le drac la conduisit auprès de sa femelle qui venait d’enfanter et la jeune femme fut priée de servir de nourrice au bébé dragon. Le drac lui confia une petite boîte de graisse humaine, en lui recommandant de bien en enduire son fils chaque soir afin qu’il soit invisible, puis de nettoyer soigneusement ses mains après l’opération avec une eau spéciale qu’il lui fournit également. Un soir qu’elle était plus fatiguée que de coutume, la nourrice oublia de se laver les mains. Le lendemain matin, en s’éveillant, elle se frotta les yeux et constata qu’elle pouvait voir le dragon, lors même qu’il s’était rendu invisible aux humains. Au bout de sept années d’absence, la lavandière retrouva la liberté et s’en retourna tout heureuse chez elle. On la vit revenir à Beaucaire, et rentrer dans sa maison, un paquet de linge sur la tête, comme si elle s’en retournait du lavoir. Aux questions qu’on lui posait, elle répondit qu’elle sortait du Rhône et qu’elle avait été gardée pendant sept ans comme nourrice par le drac :
"Dans une grotte vaste et pleine de fraîcheur, Eclairée par une lueur aqueuse…"
A quelques temps de là, en apercevant la drac qui se promenait sur la place de Beaucaire, elle alla le saluer fort civilement. Le drac fut si fâché d’être vu qu’il lui creva un œil d’un coup de griffe. Ce fut, d’ailleurs, la dernière manifestation du montre qui ne devait plus reparaître, ni dévorer personne.
D’autres érudits ont prétendu que le dragon représentait l’énergie du débordement des eaux, fleuves ou torrents, et que la victoire remportée sur le monstre symbolisait les patients travaux hydrauliques qui maîtrisent les crues automnales et vernales.


Chaque année, au mois de juin, Beaucaire célèbre le mythe ancestral du Drac.
Trois jours de Fêtes qui se déroulent fin juin et sont l’une des plus anciennes manifestations de Beaucaire.
Pour célébrer cette légende, un défilé et des animations médiévales sont organisés durant trois jours aux quatre coins de la ville. Accompagné de nombreux enfants armés de lampions, le cortège parcourt toute la ville et des concerts ont lieu en soirée.

La légende du drac de Beaucaire

Beaucaire est une charmante bourgade provençale située dans le Gard, sur la rive droite du Rhône. Cette cité très ancienne, fondée au VIIe siècle avant J.C., abrite des légendes qui remontent à la nuit des temps. On conserve dans les réserves du musée du Vieux-Beaucaire, des battoirs de lavandières ornés, d’un côté, de figures reptiliennes. Ces étranges battoirs, dont on peut admirer d’autres beaux spécimens au Museon Arlaten d’Arles, sont les seuls à garder vivante la fabuleuse histoire du drac de Beaucaire. Gervais de Tilbury, le premier, mentionne la légende dans son ouvrage De lamis et dracie et phantassis, écrit vers l’an 1200. La voici, telle qu’elle a été reprise depuis par divers auteurs, sans jamais subir la moindre altération :
Ce drac, ou dragon, hantait les bords du Rhône et se nourrissait de filles et de garçons qu’il attirait au fond de l’eau par son chant et en faisant miroiter sous leurs yeux des pierreries merveilleuses. Un jour, il s’approcha d’une jeune femme qui venait d’avoir un enfant sans mari et qui lavait son linge sur la rive déserte.
Fascinée par le chant du monstre, elle laissa tomber son battoir et, en allant le chercher dans l’eau, elle perdit pied. Entraînée dans les abîmes, elle disparut.
Le drac la conduisit auprès de sa femelle qui venait d’enfanter et la jeune femme fut priée de servir de nourrice au bébé dragon. Le drac lui confia une petite boîte de graisse humaine, en lui recommandant de bien en enduire son fils chaque soir afin qu’il soit invisible, puis de nettoyer soigneusement ses mains après l’opération avec une eau spéciale qu’il lui fournit également. Un soir qu’elle était plus fatiguée que de coutume, la nourrice oublia de se laver les mains. Le lendemain matin, en s’éveillant, elle se frotta les yeux et constata qu’elle pouvait voir le dragon, lors même qu’il s’était rendu invisible aux humains. Au bout de sept années d’absence, la lavandière retrouva la liberté et s’en retourna tout heureuse chez elle. On la vit revenir à Beaucaire, et rentrer dans sa maison, un paquet de linge sur la tête, comme si elle s’en retournait du lavoir. Aux questions qu’on lui posait, elle répondit qu’elle sortait du Rhône et qu’elle avait été gardée pendant sept ans comme nourrice par le drac :
"Dans une grotte vaste et pleine de fraîcheur, Eclairée par une lueur aqueuse…"
A quelques temps de là, en apercevant la drac qui se promenait sur la place de Beaucaire, elle alla le saluer fort civilement. Le drac fut si fâché d’être vu qu’il lui creva un œil d’un coup de griffe. Ce fut, d’ailleurs, la dernière manifestation du montre qui ne devait plus reparaître, ni dévorer personne.
D’autres érudits ont prétendu que le dragon représentait l’énergie du débordement des eaux, fleuves ou torrents, et que la victoire remportée sur le monstre symbolisait les patients travaux hydrauliques qui maîtrisent les crues automnales et vernales.


Chaque année, au mois de juin, Beaucaire célèbre le mythe ancestral du Drac.
Trois jours de Fêtes qui se déroulent fin juin et sont l’une des plus anciennes manifestations de Beaucaire.
Pour célébrer cette légende, un défilé et des animations médiévales sont organisés durant trois jours aux quatre coins de la ville. Accompagné de nombreux enfants armés de lampions, le cortège parcourt toute la ville et des concerts ont lieu en soirée.
[1075922]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 4:35 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon

La Fontaine des Fiancés

C'est l'histoire du sonneur de cloches de Notre Dame, grand pêcheur et grand buveur, qui déclarait ne pouvoir tirer de l'eau de l'Agout parce qu'elle sentait la truite, ni celle de la Vèbre à cause de son odeur d'écrevisses. En allant pêcher en cachette dans le réserve du Prieur, il lança son épervier sur ce qu'il croyait être un gros poisson. Mais il avait touché le Drac qui le saisit, l'emporta dans son gouffre, gouffre situé en face de la Capelo du Bau et se disposa à le dévorer. Le campanier se souvint alors qu'il avait trois filles dont il ne s'occuper guère et demanda sa grâce par pitié pour elles. Le Drac la lui promit, à condition d'épouser l'une d'elles.
Les deux aînées traitèrent leur père de visionnaire et d'ivrogne. Le Drac qui s'impatientait des mauvaises raisons qu'on lui donnait, menaçait de rompre les négociations et de manger son futur beau-père, lorsque la jeune, par pitié filiale, se décida enfin.
Le Drac vint faire une visite nocturne, suivie de plusieurs autres, sans que les sœurs aînées puissent obtenir la moindre confidence de leur sœur, qui paraissait fort satisfaite. Elles firent bonne garde et s'aperçurent que leur horrible beau frère, se muait, dans le grenier où couchait leur sœur, en un galant et superbe chevalier, tandis que les toiles d'araignées se transformaient en de magnifiques tentures. Mais, au chant du coq, le Drac avait disparu et tout était rentré dans son état ordinaire de désordre et de pauvreté.
Elles ne purent garder le secret ; d'ailleurs, elles étaient envieuses. Le bruit de l'aventure merveilleuse se répandit, le clergé s'en mêla, vint exorciser la chaumière et la rivière. L'eau devint bouillante et le Drac accompagné de sa belle qui voulait mourir avec lui, vint se réfugier dans une grotte où surgit une source qui porte le nom de "Fount das Novis".
Mais le Drac était enchanté à temps et non à perpétuité : l'enchantement arrivait justement à sa fin : il reprit sa forme, épousa celle qu'il aimait et les novis furent heureux et eurent beaucoup d'enfants...
De nos jours, la Fontaine des Fiancés existe toujours, elle se trouve après le Capelo du Bau, au pied d'un banc, le premier après le tournant. Son débit est très faible mais son eau possède une étonnante vertu, les jeunes gens qui en boivent se marient dit-on, dans l'année... .

La Fontaine des Fiancés

C'est l'histoire du sonneur de cloches de Notre Dame, grand pêcheur et grand buveur, qui déclarait ne pouvoir tirer de l'eau de l'Agout parce qu'elle sentait la truite, ni celle de la Vèbre à cause de son odeur d'écrevisses. En allant pêcher en cachette dans le réserve du Prieur, il lança son épervier sur ce qu'il croyait être un gros poisson. Mais il avait touché le Drac qui le saisit, l'emporta dans son gouffre, gouffre situé en face de la Capelo du Bau et se disposa à le dévorer. Le campanier se souvint alors qu'il avait trois filles dont il ne s'occuper guère et demanda sa grâce par pitié pour elles. Le Drac la lui promit, à condition d'épouser l'une d'elles.
Les deux aînées traitèrent leur père de visionnaire et d'ivrogne. Le Drac qui s'impatientait des mauvaises raisons qu'on lui donnait, menaçait de rompre les négociations et de manger son futur beau-père, lorsque la jeune, par pitié filiale, se décida enfin.
Le Drac vint faire une visite nocturne, suivie de plusieurs autres, sans que les sœurs aînées puissent obtenir la moindre confidence de leur sœur, qui paraissait fort satisfaite. Elles firent bonne garde et s'aperçurent que leur horrible beau frère, se muait, dans le grenier où couchait leur sœur, en un galant et superbe chevalier, tandis que les toiles d'araignées se transformaient en de magnifiques tentures. Mais, au chant du coq, le Drac avait disparu et tout était rentré dans son état ordinaire de désordre et de pauvreté.
Elles ne purent garder le secret ; d'ailleurs, elles étaient envieuses. Le bruit de l'aventure merveilleuse se répandit, le clergé s'en mêla, vint exorciser la chaumière et la rivière. L'eau devint bouillante et le Drac accompagné de sa belle qui voulait mourir avec lui, vint se réfugier dans une grotte où surgit une source qui porte le nom de "Fount das Novis".
Mais le Drac était enchanté à temps et non à perpétuité : l'enchantement arrivait justement à sa fin : il reprit sa forme, épousa celle qu'il aimait et les novis furent heureux et eurent beaucoup d'enfants...
De nos jours, la Fontaine des Fiancés existe toujours, elle se trouve après le Capelo du Bau, au pied d'un banc, le premier après le tournant. Son débit est très faible mais son eau possède une étonnante vertu, les jeunes gens qui en boivent se marient dit-on, dans l'année... .