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Topic: [51692] Mythe, conte et légende & Histoires extraordinaires
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titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 4:59 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon

Le pic Saint-Loup

Au Moyen- Âge vivaient à Saint-Martin-de-Londres trois hommes riches, amoureux d'une même femme : LOUP, GUIRAL et CLAIR. Ayant avoué leur passion à la dame et cette dernière leur ayant répondu qu'elle épouserait le plus glorieux, tous les trois partirent à la guerre. Quelques années plus tard, tous les trois revinrent couverts de gloire, mais inutilement, car la dame était morte pendant leur absence. Fous de chagrin, ils décidèrent d'un commun accord, de vivre en ermites. Ils montèrent chacun sur l'un des trois monts formant un triangle autour du village. Chaque année pour Noël, ils allumaient un grand feu que l'on voyait de la plaine et qui signalaient leur présence. Un Noël, il n'en eut plus que deux brasiers, puis un seul, puis aucun.
Les trois ermites étaient morts. En hommage à leur courage, on appela les monts par leurs noms. Celui sur lequel vivait Guiral s'est appelé Le rocher de Saint Guiral, il est situé près du Mont Aigoual. Celui sur lequel vivait Loup est devenu Le mont Saint Loup, il se trouve à côté de la ville d'Agde. Celui sur lequel vivait Clair, est devenu Le Mont Saint-Clair. C'est au pied de ce pic qu'est bâtie la ville de Sète.
Le rocher de Saint-Guiral
Le mont Saint Loup
Mont Saint-Clair

Le pic Saint-Loup

Au Moyen- Âge vivaient à Saint-Martin-de-Londres trois hommes riches, amoureux d'une même femme : LOUP, GUIRAL et CLAIR. Ayant avoué leur passion à la dame et cette dernière leur ayant répondu qu'elle épouserait le plus glorieux, tous les trois partirent à la guerre. Quelques années plus tard, tous les trois revinrent couverts de gloire, mais inutilement, car la dame était morte pendant leur absence. Fous de chagrin, ils décidèrent d'un commun accord, de vivre en ermites. Ils montèrent chacun sur l'un des trois monts formant un triangle autour du village. Chaque année pour Noël, ils allumaient un grand feu que l'on voyait de la plaine et qui signalaient leur présence. Un Noël, il n'en eut plus que deux brasiers, puis un seul, puis aucun.
Les trois ermites étaient morts. En hommage à leur courage, on appela les monts par leurs noms. Celui sur lequel vivait Guiral s'est appelé Le rocher de Saint Guiral, il est situé près du Mont Aigoual. Celui sur lequel vivait Loup est devenu Le mont Saint Loup, il se trouve à côté de la ville d'Agde. Celui sur lequel vivait Clair, est devenu Le Mont Saint-Clair. C'est au pied de ce pic qu'est bâtie la ville de Sète.
Le rocher de Saint-Guiral
Le mont Saint Loup
Mont Saint-Clair [1075929]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 5:18 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon

La légende du Mont Caroux

En ce temps-là vivaient les géants. Cruels, ils meurtrissaient la terre, dévastaient la nature, offensaient le Ciel, dans les batailles terribles qu'ils se livraient sans cesse. Impuissants à les calmer, Terre et Ciel se mirent d'accord pour en détruire entièrement la race. Jupiter jeta la foudre dans leurs combats. La terre tendit ses pièges. Cébenna et Réa survivaient seuls. C'est que contrairement à ceux de leur race, ils étaient doux et paisibles, allant la main dans la main, sensibles aux beautés de la nature, de l'aube, du crépuscule, aux charmes des fleurs, aux chants des oiseaux.
Ils affectionnaient par-dessus tout, un plateau et un roc appelé Caroux d'où leurs regards pouvaient glisser par-dessus vallées et monts, vers la mer aux horizons infinis. "Qu'ils meurent !" criait furieux le Dieu de l'Olympe, impatient de créer une race nouvelle. La terre, que tant de grâce et de douceur touchaient hésita longtemps... puis céda enfin. Un soir que l'air était parfumé et d'une grande douceur, Cébenna s'étendit sur le roc pendant que Réa remontait le lit du ruisseau d'Eric.
Elle suivait d'un oeil distrait de petits nuages roses courant sur le couchant. Surprise, elle sentit sous son poids le roc s'amollir, se creuser. Effrayée, elle lança ses bras et ses jambes en un brusque sursaut. La pierre devenue glu, immobilisa ses membres, recouvrit son corps. Alors dans un suprême effort, elle renversa sa tête en arrière, poussa un cri de désespoir et d'agonie et les larmes s'échappant de ses yeux tombèrent goutte à goutte dans les eaux du Rieutord. Réa, au cri poussé par Cébenna, voulut s'élancer vers elle. Hélas ! sous l'effort, ses pieds s'enfoncèrent comme aspirés par le lit du torrent.
Il tomba à genoux pendant que ses mains s'appuyaient à la paroi rocheuse où elles demeurèrent fixées. Dans un effort surhumain où ses os craquèrent, il essaya d'échapper à l'étreinte..., il s'enfonça jusqu'aux épaules, puis la glu rocheuse s'éleva, épousa la forme de sa tête, étouffant son dernier râle, pendant que l'Eric déferlait en grondant.
Si vous allez aux gorges d'Eric, vous saurez maintenant pourquoi le Roc Caroux présente la forme d'un corps humain et pourquoi entre le deuxième et le troisième pont, le lit d'Eric s'obstrue d'une gigantesque tête de pierre. Si le soir au crépuscule, vous regardez loin ... peut-être verrez-vous se soulever la lourde paupière, rouler sur la joue de pierre et tomber une larme, que l'Eric, compatissant enfin, emporte et unit à celles qu'entraîne toujours le ruisseau du Rieutord. "C'est ainsi que tel le gisant de pierre d'un tombeau, le corps de Cébenna, l'infortunée fille des Titans, dessine à jamais ses formes au sommet du Caroux".

La légende du Mont Caroux

En ce temps-là vivaient les géants. Cruels, ils meurtrissaient la terre, dévastaient la nature, offensaient le Ciel, dans les batailles terribles qu'ils se livraient sans cesse. Impuissants à les calmer, Terre et Ciel se mirent d'accord pour en détruire entièrement la race. Jupiter jeta la foudre dans leurs combats. La terre tendit ses pièges. Cébenna et Réa survivaient seuls. C'est que contrairement à ceux de leur race, ils étaient doux et paisibles, allant la main dans la main, sensibles aux beautés de la nature, de l'aube, du crépuscule, aux charmes des fleurs, aux chants des oiseaux.
Ils affectionnaient par-dessus tout, un plateau et un roc appelé Caroux d'où leurs regards pouvaient glisser par-dessus vallées et monts, vers la mer aux horizons infinis. "Qu'ils meurent !" criait furieux le Dieu de l'Olympe, impatient de créer une race nouvelle. La terre, que tant de grâce et de douceur touchaient hésita longtemps... puis céda enfin. Un soir que l'air était parfumé et d'une grande douceur, Cébenna s'étendit sur le roc pendant que Réa remontait le lit du ruisseau d'Eric.
Elle suivait d'un oeil distrait de petits nuages roses courant sur le couchant. Surprise, elle sentit sous son poids le roc s'amollir, se creuser. Effrayée, elle lança ses bras et ses jambes en un brusque sursaut. La pierre devenue glu, immobilisa ses membres, recouvrit son corps. Alors dans un suprême effort, elle renversa sa tête en arrière, poussa un cri de désespoir et d'agonie et les larmes s'échappant de ses yeux tombèrent goutte à goutte dans les eaux du Rieutord. Réa, au cri poussé par Cébenna, voulut s'élancer vers elle. Hélas ! sous l'effort, ses pieds s'enfoncèrent comme aspirés par le lit du torrent.
Il tomba à genoux pendant que ses mains s'appuyaient à la paroi rocheuse où elles demeurèrent fixées. Dans un effort surhumain où ses os craquèrent, il essaya d'échapper à l'étreinte..., il s'enfonça jusqu'aux épaules, puis la glu rocheuse s'éleva, épousa la forme de sa tête, étouffant son dernier râle, pendant que l'Eric déferlait en grondant.
Si vous allez aux gorges d'Eric, vous saurez maintenant pourquoi le Roc Caroux présente la forme d'un corps humain et pourquoi entre le deuxième et le troisième pont, le lit d'Eric s'obstrue d'une gigantesque tête de pierre. Si le soir au crépuscule, vous regardez loin ... peut-être verrez-vous se soulever la lourde paupière, rouler sur la joue de pierre et tomber une larme, que l'Eric, compatissant enfin, emporte et unit à celles qu'entraîne toujours le ruisseau du Rieutord. "C'est ainsi que tel le gisant de pierre d'un tombeau, le corps de Cébenna, l'infortunée fille des Titans, dessine à jamais ses formes au sommet du Caroux".
[1075937]
titevero (FR1) [None]
:: July 16, 2013, 5:43 p.m.
Légendes du Languedoc-Roussillon

Les rochers du Cap-d’Agde : Les Deux Frêres

Deux frères trouvèrent un soir une sirène blessée sur la plage... Ils la soignèrent et tombèrent éperdument amoureux. Dans leur folie, ils s'entretuèrent. La sirène, avant de regagner les flots, supplia Poséïdon de leur laisser une forme apparente en souvenir de leur passion… Le Dieu de la Mer y dressa les 2 rocs.

Le siège de Carcassonne et le porcelet

La scène se passe au début du VIIe siècle alors que Carcassonne (Aude) a subi l'assaut des Sarrasins.L'Empereur Charlemagne l’assiège alors qu’elle est tenue par un prince musulman : Prince Balaach.
Ce dernier rassemble ses chevaliers pour faucher le blé aux alentours.Malheureusement à la première salve le Prince est tué. Sa femme nommée Dame Carcas se fait couvrir des armes de son mari et courageusement se met à la tête des chevaliers et continue le combat.
Le siège dure cinq ans, Dame Carcas, tenant tête à Charlemagne. Avec le temps, il ne reste qu'un petit cochon et une mesure de blé pour seule nourriture dans la cité.
Dame Carcas adopte une stratégie jouant sur l'effet psychologique et engraisse le porcelet à l'aide de la dernière ration de blé. Puis elle projette l'animal par‐dessus la muraille. Devant ce geste, l'Empereur renonce à poursuivre le siège d'une ville où la nourriture est si abondante que l'on n'hésite pas à s'en servir pour narguer l'adversaire. Alors que Charlemagne s'éloigne à la tête de ses troupes, Dame Carcas fait sonner la trompette et propose la paix à l'Empereur revenu sur ses pas.
D'où l'expression « Carcas sonne ! ».

Les rochers du Cap-d’Agde : Les Deux Frêres

Deux frères trouvèrent un soir une sirène blessée sur la plage... Ils la soignèrent et tombèrent éperdument amoureux. Dans leur folie, ils s'entretuèrent. La sirène, avant de regagner les flots, supplia Poséïdon de leur laisser une forme apparente en souvenir de leur passion… Le Dieu de la Mer y dressa les 2 rocs.
Le siège de Carcassonne et le porcelet

La scène se passe au début du VIIe siècle alors que Carcassonne (Aude) a subi l'assaut des Sarrasins.L'Empereur Charlemagne l’assiège alors qu’elle est tenue par un prince musulman : Prince Balaach.
Ce dernier rassemble ses chevaliers pour faucher le blé aux alentours.Malheureusement à la première salve le Prince est tué. Sa femme nommée Dame Carcas se fait couvrir des armes de son mari et courageusement se met à la tête des chevaliers et continue le combat.
Le siège dure cinq ans, Dame Carcas, tenant tête à Charlemagne. Avec le temps, il ne reste qu'un petit cochon et une mesure de blé pour seule nourriture dans la cité.
Dame Carcas adopte une stratégie jouant sur l'effet psychologique et engraisse le porcelet à l'aide de la dernière ration de blé. Puis elle projette l'animal par‐dessus la muraille. Devant ce geste, l'Empereur renonce à poursuivre le siège d'une ville où la nourriture est si abondante que l'on n'hésite pas à s'en servir pour narguer l'adversaire. Alors que Charlemagne s'éloigne à la tête de ses troupes, Dame Carcas fait sonner la trompette et propose la paix à l'Empereur revenu sur ses pas.
D'où l'expression « Carcas sonne ! ».
[1077873]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 1:03 p.m.
Légendes du Limousin

Le moulin au diable d'Ambazac

Il y avait , autrefois , tout près d'Ambazac, un joli moulin dont le meunier était aussi riche qu'ambitieux. Il rêvait de faire de sa fille unique , fort gentille, d'ailleurs , pour une petite paysanne des bords du Beuvret, une grande dame qui possèderait un beau château et roulerait carrosse , ni plus ni moins qu'une reine. Et comme ce meunier unissait à ses autres qualités ou défauts une forte dose d'originalité, il s'était mis dans la tête - et il avait la tête dure- que son gendre devrait avoir des dents en or. C'est donc en vain que les prétendants se présentaient en foule au moulin : ils étaient tous éconduits par l 'étrange meunier qui s'obstinait dans ses exigences. La malheureuse se demandait déjà , non sans inquiétude, si elle ne serait pas condamnée, par suite de l'originalité paternelle, à rester vieille fille, quoiqu'elle ne se sentit pas le moindre attrait pour cette vocation. Or , voici que par un beau matin de juin, où les oiseaux lançaient leurs plus joyeuses chansons dans l'air tout parfumé des senteur du foin coupé, un jeune homme fort élégant se présenta à la porte du moulinet , sans perdre de temps , après les salutations d'usage, demanda au meunier la main de sa fille.
" Vous connaissez, lui dit celui ci, les conditions exigées pour devenir mon gendre.Il faut être très fort…
- Je le suis autant et plus que tout autre. - Et avoir des dents en or… "
Le meunier n'avait pas fini de parler que le jeune homme avait ouvert la bouche pour lui montrer une double rangée de dents étincelantes. Séance tenante et sans même prendre l'avis de la jeune fille, le marché fut conclu.
- " Et maintenant que j'ai vu vos dents , reprit le meunier , vous allez me montrer votre force, et pour cela , il faut que demain matin , avant le chant du coq, vous ayez amené juste au dessus de la roue de mon moulin le ruisseau qui coule là -bas, derrière ces rochers , et dont je n'ai que le trop-plein.
-" Beau -père , s'écria le jeune homme , vous serez obéi. "
Et il disparut pendant que le meunier courait conter à ses voisins qu'il avait enfin trouvé le gendre depuis si longtemps rêvé. Mais les braves gens du village n'eurent pas de peine à comprendre que cela n'était pas naturel et ils n'eurent qu'une voix pour crier au meunier :
" Mais, malheureux , c'est au Diable lui-même que tu vas donner ta fille ! "
On ne tarda pas longtemps à en avoir la preuve ; au douzième coup de minuit , dans le petit vallon d'ordinaire si tranquille où coule le Beuvret, un bruit formidable s'éleva soudain., pareil au mugissement des vagues de la mer soulevée par la tempête, pendant que du milieu des rochers de la rive partaient de sinistres craquements.
On eût dit que la terre allait s'entrouvrir et livrer passage aux flammes de l'enfer.C'étaient les eaux du Beuvret qui, poussées par le souffle impétueux du démon , couraient droit au moulin à travers les rochers et les broussailles. Le meunier , plus mort que vif , maudissait déjà son odieux marché ; mais il ne savait où donner de la tête. Tout le village était sur pied et, pendant qu'on se demandait avec angoisse ce qui allait arriver, quelqu'un cria qu'il fallait faire perdre au Diable son pari. " Sans doute , balbutia le meunier , mais comment m'y prendre ?"
-" Monte vite dans le poulailler , reprit l'autre , et réveille les poules pour que le coq chante avant que le Diable ait fini. "
Sitôt dit , sitôt fait, et à peine le coq eut-il chanté que le Diable, furieux de n'avoir pu réussir dans son entreprise, s'enfuit en grinçant des dents. Cependant , les eaux du Beuvret , que ne poussait plus le souffle de l'enfer , reprirent aussitôt leur cours naturel. Et c'est depuis ce temps que l'on peut voir, un peu au dessus du Moulin du Diable , un coude brusque formé par le ruisseau au point précis où le Diable fut surpris par le chant du coq.

Le moulin au diable d'Ambazac

Il y avait , autrefois , tout près d'Ambazac, un joli moulin dont le meunier était aussi riche qu'ambitieux. Il rêvait de faire de sa fille unique , fort gentille, d'ailleurs , pour une petite paysanne des bords du Beuvret, une grande dame qui possèderait un beau château et roulerait carrosse , ni plus ni moins qu'une reine. Et comme ce meunier unissait à ses autres qualités ou défauts une forte dose d'originalité, il s'était mis dans la tête - et il avait la tête dure- que son gendre devrait avoir des dents en or. C'est donc en vain que les prétendants se présentaient en foule au moulin : ils étaient tous éconduits par l 'étrange meunier qui s'obstinait dans ses exigences. La malheureuse se demandait déjà , non sans inquiétude, si elle ne serait pas condamnée, par suite de l'originalité paternelle, à rester vieille fille, quoiqu'elle ne se sentit pas le moindre attrait pour cette vocation. Or , voici que par un beau matin de juin, où les oiseaux lançaient leurs plus joyeuses chansons dans l'air tout parfumé des senteur du foin coupé, un jeune homme fort élégant se présenta à la porte du moulinet , sans perdre de temps , après les salutations d'usage, demanda au meunier la main de sa fille.
" Vous connaissez, lui dit celui ci, les conditions exigées pour devenir mon gendre.Il faut être très fort…
- Je le suis autant et plus que tout autre. - Et avoir des dents en or… "
Le meunier n'avait pas fini de parler que le jeune homme avait ouvert la bouche pour lui montrer une double rangée de dents étincelantes. Séance tenante et sans même prendre l'avis de la jeune fille, le marché fut conclu.
- " Et maintenant que j'ai vu vos dents , reprit le meunier , vous allez me montrer votre force, et pour cela , il faut que demain matin , avant le chant du coq, vous ayez amené juste au dessus de la roue de mon moulin le ruisseau qui coule là -bas, derrière ces rochers , et dont je n'ai que le trop-plein.
-" Beau -père , s'écria le jeune homme , vous serez obéi. "
Et il disparut pendant que le meunier courait conter à ses voisins qu'il avait enfin trouvé le gendre depuis si longtemps rêvé. Mais les braves gens du village n'eurent pas de peine à comprendre que cela n'était pas naturel et ils n'eurent qu'une voix pour crier au meunier :
" Mais, malheureux , c'est au Diable lui-même que tu vas donner ta fille ! "
On ne tarda pas longtemps à en avoir la preuve ; au douzième coup de minuit , dans le petit vallon d'ordinaire si tranquille où coule le Beuvret, un bruit formidable s'éleva soudain., pareil au mugissement des vagues de la mer soulevée par la tempête, pendant que du milieu des rochers de la rive partaient de sinistres craquements.
On eût dit que la terre allait s'entrouvrir et livrer passage aux flammes de l'enfer.C'étaient les eaux du Beuvret qui, poussées par le souffle impétueux du démon , couraient droit au moulin à travers les rochers et les broussailles. Le meunier , plus mort que vif , maudissait déjà son odieux marché ; mais il ne savait où donner de la tête. Tout le village était sur pied et, pendant qu'on se demandait avec angoisse ce qui allait arriver, quelqu'un cria qu'il fallait faire perdre au Diable son pari. " Sans doute , balbutia le meunier , mais comment m'y prendre ?"
-" Monte vite dans le poulailler , reprit l'autre , et réveille les poules pour que le coq chante avant que le Diable ait fini. "
Sitôt dit , sitôt fait, et à peine le coq eut-il chanté que le Diable, furieux de n'avoir pu réussir dans son entreprise, s'enfuit en grinçant des dents. Cependant , les eaux du Beuvret , que ne poussait plus le souffle de l'enfer , reprirent aussitôt leur cours naturel. Et c'est depuis ce temps que l'on peut voir, un peu au dessus du Moulin du Diable , un coude brusque formé par le ruisseau au point précis où le Diable fut surpris par le chant du coq.
[1077874]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 1:13 p.m.
Légendes du Limousin

Légende de St-Germain-Lavolps

Au XVIIème siècle les Labarre et Lafeuillade possèdaient le château de St Germain. Parmi les membres de cette ancienne famille se trouvait une jeune fille qui adorait monter à cheval.
Un beau matin alors qu’elle chevauchait au nord du domaine, une rivière lui apparut : la Diège. Le cheval piaffe et la jeune fille sûre d’elle pense qu’elle peut faire sauter le cours d’eau à son fier destrier. Elle s’éloigne et lance sa monture au galop, le puissant cheval s’élance au-dessus des flots mais soudain la jeune fille voit avec horreur la berge se rapprocher , dans un ultime réflexe la cavalière éperonne l’animal, mais le saut est trop court pour une réception correcte et le cheval s’effondre sur la berge meurtrière tel un pantin désarticulé se retournant sur lui-même et écrasant sa cavalière. Tous les deux sont morts sur le coup...
Pourquoi cette rivière a-t-elle surgit de nulle part pour faire obstacle à la cavalière qui se riait de tous les dangers ? Peut-être pour inciter les gens à la traverser par le pont un peu plus loin et à ne plus la défier. Les éléments détestant la prétention des humains...

Légende de St-Germain-Lavolps

Au XVIIème siècle les Labarre et Lafeuillade possèdaient le château de St Germain. Parmi les membres de cette ancienne famille se trouvait une jeune fille qui adorait monter à cheval.
Un beau matin alors qu’elle chevauchait au nord du domaine, une rivière lui apparut : la Diège. Le cheval piaffe et la jeune fille sûre d’elle pense qu’elle peut faire sauter le cours d’eau à son fier destrier. Elle s’éloigne et lance sa monture au galop, le puissant cheval s’élance au-dessus des flots mais soudain la jeune fille voit avec horreur la berge se rapprocher , dans un ultime réflexe la cavalière éperonne l’animal, mais le saut est trop court pour une réception correcte et le cheval s’effondre sur la berge meurtrière tel un pantin désarticulé se retournant sur lui-même et écrasant sa cavalière. Tous les deux sont morts sur le coup...
Pourquoi cette rivière a-t-elle surgit de nulle part pour faire obstacle à la cavalière qui se riait de tous les dangers ? Peut-être pour inciter les gens à la traverser par le pont un peu plus loin et à ne plus la défier. Les éléments détestant la prétention des humains...
[1077876]
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:: July 24, 2013, 1:20 p.m.
Légendes du Limousin

La Dame de Montlaur

petit village perché dans le Limousin, CROCQ dans la Creuse, présente sur la façade de son église une petite particularité, un clocheton hexagonal qui serait une ancienne lanterne des morts. C'est de cette lanterne qu'est issue la légende suivante. L'histoire se passe il y a de cela fort longtemps. Le seigneur du village était un homme riche mais avare qui avait la réputation d'être un "dur à cuire". Tout à l'inverse, son épouse, La Dame de Montlaur, passait pour un être doux empreint de compassion. Elle profitait de chaque absence de son mari pour aller poster aide et réconfort auprès des malheureux qui ne manquaient pas dans la région. Un jour qu'elle s'en allait, comme à son habitude, porter du pain à de pauvres familles, son époux rentra plus tôt que prévue et la surprit sur le chemin du village, tenant son tablier entre ses mains. Lorsqu'il interrogea durement la Dame sur sa charge, celle-ci fut prise de peur et répondit qu'il s'agissait de fleurs pour la Sainte-vierge. N'en croyant rien, le seigneur fit tomber le tablier de son épouse et à sa grande surprise, ce sont bien des fleurs qui s'en échappèrent. La Sainte Vierge était intervenue en faveur de la Dame de Montlaur pour tromper son mari. La noble Dame mourut hélas peu de temps après mais on dit que son âme continue de veiller sur les habitants de Crocq et que pour le prouver, une petite flamme bleue apparaît les soirs d'orage dans le clocheton.

La Dame de Montlaur

petit village perché dans le Limousin, CROCQ dans la Creuse, présente sur la façade de son église une petite particularité, un clocheton hexagonal qui serait une ancienne lanterne des morts. C'est de cette lanterne qu'est issue la légende suivante. L'histoire se passe il y a de cela fort longtemps. Le seigneur du village était un homme riche mais avare qui avait la réputation d'être un "dur à cuire". Tout à l'inverse, son épouse, La Dame de Montlaur, passait pour un être doux empreint de compassion. Elle profitait de chaque absence de son mari pour aller poster aide et réconfort auprès des malheureux qui ne manquaient pas dans la région. Un jour qu'elle s'en allait, comme à son habitude, porter du pain à de pauvres familles, son époux rentra plus tôt que prévue et la surprit sur le chemin du village, tenant son tablier entre ses mains. Lorsqu'il interrogea durement la Dame sur sa charge, celle-ci fut prise de peur et répondit qu'il s'agissait de fleurs pour la Sainte-vierge. N'en croyant rien, le seigneur fit tomber le tablier de son épouse et à sa grande surprise, ce sont bien des fleurs qui s'en échappèrent. La Sainte Vierge était intervenue en faveur de la Dame de Montlaur pour tromper son mari. La noble Dame mourut hélas peu de temps après mais on dit que son âme continue de veiller sur les habitants de Crocq et que pour le prouver, une petite flamme bleue apparaît les soirs d'orage dans le clocheton.
[1077878]
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:: July 24, 2013, 1:41 p.m.
Légendes du Limousin

L'Homme qui veut faire le Ménage

Il y avait une fois un mari querelleur et tracassier, qui ne trouvait jamais que sa femme fit assez de besogne dans la maison. Un soir qu'il revenait de faucher, il gronda et cria si fort que sa bonne femme lui dit : -Pourquoi donc faire ainsi " l'availlant ? " Veux -tu que demain nous changions de besogne ? Tu prendras place à la maison et moi, j'irai faire ton ouvrage dans les champs ; pour une fois, du berger, j'entendrai la sérénade ! .. L'homme y consentit de grand cœur, riant de cette naïveté. Belle besogne ! se disait-il Dix femmes ne font pas, en un jour, autant de travail qu'un seul homme. Le lendemain, donc, de bon matin, la femme partit pour les prés, la faux sur l'épaule. Le mari voulut d'abord faire du beurre ; mais après avoir battu la crème pendant quelques minutes, il se sentit altéré, et descendit à la cave tirer du cidre. Pendant que sa chopine se remplissait, il entendit qu'un cochon entrait dans la maison, et, craignant qu'il ne renversât la baratte, il courut le chasser, sans prendre le temps de remettre le douzil (le fausset). Mais la baratte était déjà renversée, et lou gagnou barbotait dans la crème, qui rigolait sur le pavé. A ce tableau, notre homme entra dans une telle colère qu'il oublia le tonneau de cidre, et se mit à poursuivre le cochon à toutes jambes. Quand il l'eût atteint, il lui asséna un coup si violent avec le chambalou qu'il l'étendit roide mort à terre. Il remarqua alors qu'il avait encore le fausset en main, et il se hâta de descendre à la cave ; mais il était trop tard, tout le cidre avait coulé hors du baricot. Un peu confus, il revint à la maison et trouvant encore assez de crème pour remplir la baratte, il recommença à faire du beurre pour le diner. Après avoir baratté un quart d'heure, il se souvint que la vache était encore à l'étable, et qu'il ne lui avait rien donné, ni humide, ni sec, quoiqu'il fût déjà tard. Comme il n'avait pas le temps de la mener au pâturage, il prit le parti de la faire monter sur le toit, car la cabane était couverte de gazon, et l'herbe en était haute et épaisse. La maison étant appuyée contre un coteau, il suffisait de l'unir au faîte par une planche pour que la vache pût arriver sur le toit.
Mais notre homme n'osait quitter la baratte, car le veau courait et cabriolait tout alentour, et il était à craindre qu'il ne la culbutât. Il prit donc cette baratte sur son dos en allant faire boire la vache, avant de la mener sur le toit. Mais quand il se baissa pour tirer de l'eau, la crème lui tomba dans le cou, puis coula dans le puits. Cependant midi approchait, et il n'avait pas encore de beurre. Il résolut alors de faire de la bouillie, et il suspendit dans l'âtre une marmite pleine d'eau.Puis songeant tout à coup que la vache pourrait faire une chûte et se casser les membres, il monta près d'elle pour l'attacher,et lui passa autour du cou une corde dont il eût soin de laisser tomber un bout par la cheminée,afin de se le lier autour de la jambe, car l'eau bouillait déjà dans la marmite, et il avait à broyer le gruau.
Comme il était ainsi occupé, s'évertuant à réparer le temps perdu, la vache fit une chute, et son poids tira brusquement l'homme par le tuyau de la cheminée Il y resta suspendu, criant comme un possédé et se battant avec les murs noirs de suie, tandis que la bête planait entre ciel et terre. La femme qui avait longtemps attendu que son mari lui apporte le mereindé, perdit enfin patience : elle se douta de quelque mésaventure, et elle revint à la maison. Quand elle vit la vache dans cette position, sans pouvoir comprendre ce qui était arrivé, elle se hâta de couper la corde avec la faucille, et, au même instant, l'homme dégringolait dans lou pérol. Il en eût assez de cette expérience : Le lendemain, il alla faucher.

L'Homme qui veut faire le Ménage

Il y avait une fois un mari querelleur et tracassier, qui ne trouvait jamais que sa femme fit assez de besogne dans la maison. Un soir qu'il revenait de faucher, il gronda et cria si fort que sa bonne femme lui dit : -Pourquoi donc faire ainsi " l'availlant ? " Veux -tu que demain nous changions de besogne ? Tu prendras place à la maison et moi, j'irai faire ton ouvrage dans les champs ; pour une fois, du berger, j'entendrai la sérénade ! .. L'homme y consentit de grand cœur, riant de cette naïveté. Belle besogne ! se disait-il Dix femmes ne font pas, en un jour, autant de travail qu'un seul homme. Le lendemain, donc, de bon matin, la femme partit pour les prés, la faux sur l'épaule. Le mari voulut d'abord faire du beurre ; mais après avoir battu la crème pendant quelques minutes, il se sentit altéré, et descendit à la cave tirer du cidre. Pendant que sa chopine se remplissait, il entendit qu'un cochon entrait dans la maison, et, craignant qu'il ne renversât la baratte, il courut le chasser, sans prendre le temps de remettre le douzil (le fausset). Mais la baratte était déjà renversée, et lou gagnou barbotait dans la crème, qui rigolait sur le pavé. A ce tableau, notre homme entra dans une telle colère qu'il oublia le tonneau de cidre, et se mit à poursuivre le cochon à toutes jambes. Quand il l'eût atteint, il lui asséna un coup si violent avec le chambalou qu'il l'étendit roide mort à terre. Il remarqua alors qu'il avait encore le fausset en main, et il se hâta de descendre à la cave ; mais il était trop tard, tout le cidre avait coulé hors du baricot. Un peu confus, il revint à la maison et trouvant encore assez de crème pour remplir la baratte, il recommença à faire du beurre pour le diner. Après avoir baratté un quart d'heure, il se souvint que la vache était encore à l'étable, et qu'il ne lui avait rien donné, ni humide, ni sec, quoiqu'il fût déjà tard. Comme il n'avait pas le temps de la mener au pâturage, il prit le parti de la faire monter sur le toit, car la cabane était couverte de gazon, et l'herbe en était haute et épaisse. La maison étant appuyée contre un coteau, il suffisait de l'unir au faîte par une planche pour que la vache pût arriver sur le toit.
Mais notre homme n'osait quitter la baratte, car le veau courait et cabriolait tout alentour, et il était à craindre qu'il ne la culbutât. Il prit donc cette baratte sur son dos en allant faire boire la vache, avant de la mener sur le toit. Mais quand il se baissa pour tirer de l'eau, la crème lui tomba dans le cou, puis coula dans le puits. Cependant midi approchait, et il n'avait pas encore de beurre. Il résolut alors de faire de la bouillie, et il suspendit dans l'âtre une marmite pleine d'eau.Puis songeant tout à coup que la vache pourrait faire une chûte et se casser les membres, il monta près d'elle pour l'attacher,et lui passa autour du cou une corde dont il eût soin de laisser tomber un bout par la cheminée,afin de se le lier autour de la jambe, car l'eau bouillait déjà dans la marmite, et il avait à broyer le gruau.
Comme il était ainsi occupé, s'évertuant à réparer le temps perdu, la vache fit une chute, et son poids tira brusquement l'homme par le tuyau de la cheminée Il y resta suspendu, criant comme un possédé et se battant avec les murs noirs de suie, tandis que la bête planait entre ciel et terre. La femme qui avait longtemps attendu que son mari lui apporte le mereindé, perdit enfin patience : elle se douta de quelque mésaventure, et elle revint à la maison. Quand elle vit la vache dans cette position, sans pouvoir comprendre ce qui était arrivé, elle se hâta de couper la corde avec la faucille, et, au même instant, l'homme dégringolait dans lou pérol. Il en eût assez de cette expérience : Le lendemain, il alla faucher.
[1077881]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 1:54 p.m.
Légendes du Limousin

La légende du Puy des Roches

Les Pierres ou Rochers de la Vierge ou Roches de Narfouilloux (Villemonteix)
Les Roches se situent sur le Puy des Roches à Villemonteix. Les gens du pays disent que la Sainte Vierge les avait portées dans son tablier.
Au sommet d'une éminence dominant le village de Villemonteix, on remarque deux énormes masses rocheuses que dans la région on appelle "Les Roches". On prétend que c'est la Sainte Vierge qui les a apportées dans son tablier, et on y montre la trace de ses pas ainsi que la forme gravée du "berceau de l'Enfant Jésus. L'endroit est mal famé. Ces roches ont longtemps servi de tannière à une louve qui fit beaucoup de victimes dans le pays."
On dit aussi qu'un cheval blanc s'y cache. Ce cheval ne sort que la nuit, pour aller boire dans une petite pêcherie qui se trouve au bord de la route et se rassasier de l'herbe tendre qui pousse tout autour. Il est dangereux de rencontrer l'animal, qui poursuit les voyageurs jusqu'à leur épuisement complet.
D'après M. Servaud, qui habite Villemonteix et qui fut maire de Cheissoux de 1945 à 1971, il s'agit de roches sur lesquelles les druides avaient coutume de sacrifier leurs prisonniers en leur ouvrant une veine.
Concernant ces roches que l'on appelle également les "Roches de Narfouilloux", le narrateur conte cette autre légende que l'on se transmet de père en fils dans la famille :
Une fois, des hommes furent faits prisonniers par des barbares. Pour obtenir leur délivrance, ils firent appel au diable qui s'engagea à les libérer, à la condition de lui céder leur âme au bout d'un an. Le marché ayant été conclu, le diable ramena ces hommes aux Narfouilloux et leur rendit la liberté. Mais il paraît que le diable ne dort jamais, en sorte que pour lui, la nuit compte autant que le jour, si bien qu'au bout de six mois, croyant le délai écoulé, il vint réclamer le prix de son intervention. Bien entendu, les prisonniers ne l'entendirent pas de cette oreille et essayèrent de faire comprendre au diable qu'il restait encore six moi à courir. Mais le diable insistant, les parties se mirent d'accord pour soumettre le litige au curé de Bujaleuf. L'entrevue eut lieu sur le Maine, une colline qui domine la vallée de la Maulde. Le curé, qui était venu avec son encensoir, se mit à asperger le diable dès qu'il l'aperçut. et plus le diable reculait, plus le curé avançait, balançant sans arrêt son encensoir. Finalement, pour échapper au curé, le diable n'eut d'autre ressource que la fuite, et c'est ainsi que les prisonniers n'entendirent plus jamais parler de lui.
Version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix

Voici la version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix, racontée par Françoise Myrh, qui la tenait d’un vieux curé qui lui avait fait lire cette légende.
Comme toutes les mères douloureuses, quand la Sainte Vierge vit son fils expirer sur la croix, elle resta un long moment complètement insensible, à force de souffrance, et sa raison vacilla, telle la raison de toutes les pauvres mamans amputées de leurs enfants... Dieu eut pitié de ce cœur en détresse : deux anges descendirent du ciel et portèrent la Vierge en la soutenant de chaque côté, la portèrent en volant, par-dessus les collines, par-dessus les vallées, par-dessus les hautes montagnes, afin de bercer sa douleur, afin de la ramener à la réalité et à la vérité qui est dans le calme et dans l’acceptation de tout ce qui nous arrive par la volonté du Tout-Puissant.
Elle parcourut ainsi la Palestine et l’Europe Centrale, puis arriva dans un pays d’Occident, pays sauvage et frais dont l’air vif la fit sortir de sa torpeur et la força à examiner les lieux. L’herbe humide, les genêts verts, les mousses crissantes, les bruyères roses répandaient des parfums pénétrants qui, avec l’appel de la grande forêt, l’incitèrent au repos et à goûter un peu la douceur et la fraîcheur du climat Lemovice. Elle demanda à s’arrêter sur une humble colline de faible altitude, couverte de bruyère rose et d’ajoncs piquants. Elle se recueillit un peu au sein de cette nature morose et mélancolique et en joignant les mains pour sa prière instinctive, elle s’aperçut qu’elle avait emporté deux petits cailloux qu’elle avait arrachés en se roulant de douleur là-bas sur le Golgotha. Elle leur dit en les posant à terre et sans penser que c’étaient des choses inertes et inanimées : « - Croissez, croissez petites pierres et donnez-moi le calme en soulageant ma peine. »
Dès qu’elle eut prononcé cette vague formule, elle vit les deux petites pierres grandir rapidement et former deux énormes blocs de granit gris. Les deux anges qui ne l’avaient pas quitté, la hissèrent au sommet des roches et ce qu’elle vit, l’hypnotisa et la charma de suite.
Dans une sorte d’excavation de l’une des roches, creusée en forme de berceau où plutôt de crèche, un petit enfant rose aux cheveux blonds vagissait et souriait… Elle poussa un cri de bonheur angoissé, auquel une voix douce et connue répondit doucement : « -Ne pleure pas, c’est moi »... et alors elle pleura, pleura tant et tant que ses larmes creusèrent et remplir l’autre excavation qui est en forme de chaudron. Et quand elle eut pleuré, pleuré toutes les larmes de son corps, comme le veut l’expression consacrée à la douleur, quand elle eut bien épanché sa peine comme tous les humains... le petit enfant qui n’était qu’un mythe hélas, le petit enfant rose disparut du berceau... mais la mère consolée, grave et sereine, reprenait le chemin de son pays de la même manière qu’elle était venue en répandant autour d’elle un charme suave et doux qui persiste encore et berce les douleurs. Un chevrier qui ramenait une bande de chevrettes sauvages et un chasseur qui portait un chevreuil sur un épieu pointu, furent témoins des faits que je viens de vous raconter.
Ils aidèrent à bâtir la chapelle qui, transformée et rapetassé bien des fois depuis ce temps, sert encore d’église au lieu dit « Cheissoux-la-Chapelle », on peut même y constater l’absence de clocher, car ce n’était pas une vraie église. Le chevrier qui n’était pas un artiste, essaya pourtant de fixer les traits de la Vierge et des anges, et ne réussit qu’a deux statuettes grossières, qui ornent quand même la grande croix de granit qui marque l’entrée de la chapelle, là-bas, dans le fond du petit bourg de Cheissoux. Celui-ci ne voulait pas que je vous décèle sa légende, car il préférait vivre heureux et caché dans le calme paisible de son air embaumé.

Une statue de la Vierge trône et orne seule l’humble église du village. Jadis les mariées portaient toutes leur bouquet nuptial sur l’autel de Marie et recevaient en récompense au bout du temps prescrit, le petit bébé rose qui avait consolé la mère douloureuse. Je sais qu’ayant abandonné cette pieuse coutume, elles n’ont plus aussi facilement d’aussi beaux enfants, ni d’aussi nombreux enfants que les mamans de jadis.
Je sais pourtant que du haut de sa petite chapelle, la Vierge Marie leur sourit à toutes, qu’elle aime tous leurs petits enfants et réserve aux mamans douloureuses l’apaisement et le calme lorsqu’elles ont pleuré à ses pieds.

La légende du Puy des Roches

Les Pierres ou Rochers de la Vierge ou Roches de Narfouilloux (Villemonteix)
Les Roches se situent sur le Puy des Roches à Villemonteix. Les gens du pays disent que la Sainte Vierge les avait portées dans son tablier.
Au sommet d'une éminence dominant le village de Villemonteix, on remarque deux énormes masses rocheuses que dans la région on appelle "Les Roches". On prétend que c'est la Sainte Vierge qui les a apportées dans son tablier, et on y montre la trace de ses pas ainsi que la forme gravée du "berceau de l'Enfant Jésus. L'endroit est mal famé. Ces roches ont longtemps servi de tannière à une louve qui fit beaucoup de victimes dans le pays."
On dit aussi qu'un cheval blanc s'y cache. Ce cheval ne sort que la nuit, pour aller boire dans une petite pêcherie qui se trouve au bord de la route et se rassasier de l'herbe tendre qui pousse tout autour. Il est dangereux de rencontrer l'animal, qui poursuit les voyageurs jusqu'à leur épuisement complet.
D'après M. Servaud, qui habite Villemonteix et qui fut maire de Cheissoux de 1945 à 1971, il s'agit de roches sur lesquelles les druides avaient coutume de sacrifier leurs prisonniers en leur ouvrant une veine.
Concernant ces roches que l'on appelle également les "Roches de Narfouilloux", le narrateur conte cette autre légende que l'on se transmet de père en fils dans la famille :
Une fois, des hommes furent faits prisonniers par des barbares. Pour obtenir leur délivrance, ils firent appel au diable qui s'engagea à les libérer, à la condition de lui céder leur âme au bout d'un an. Le marché ayant été conclu, le diable ramena ces hommes aux Narfouilloux et leur rendit la liberté. Mais il paraît que le diable ne dort jamais, en sorte que pour lui, la nuit compte autant que le jour, si bien qu'au bout de six mois, croyant le délai écoulé, il vint réclamer le prix de son intervention. Bien entendu, les prisonniers ne l'entendirent pas de cette oreille et essayèrent de faire comprendre au diable qu'il restait encore six moi à courir. Mais le diable insistant, les parties se mirent d'accord pour soumettre le litige au curé de Bujaleuf. L'entrevue eut lieu sur le Maine, une colline qui domine la vallée de la Maulde. Le curé, qui était venu avec son encensoir, se mit à asperger le diable dès qu'il l'aperçut. et plus le diable reculait, plus le curé avançait, balançant sans arrêt son encensoir. Finalement, pour échapper au curé, le diable n'eut d'autre ressource que la fuite, et c'est ainsi que les prisonniers n'entendirent plus jamais parler de lui.
Version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix

Voici la version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix, racontée par Françoise Myrh, qui la tenait d’un vieux curé qui lui avait fait lire cette légende.
Comme toutes les mères douloureuses, quand la Sainte Vierge vit son fils expirer sur la croix, elle resta un long moment complètement insensible, à force de souffrance, et sa raison vacilla, telle la raison de toutes les pauvres mamans amputées de leurs enfants... Dieu eut pitié de ce cœur en détresse : deux anges descendirent du ciel et portèrent la Vierge en la soutenant de chaque côté, la portèrent en volant, par-dessus les collines, par-dessus les vallées, par-dessus les hautes montagnes, afin de bercer sa douleur, afin de la ramener à la réalité et à la vérité qui est dans le calme et dans l’acceptation de tout ce qui nous arrive par la volonté du Tout-Puissant.
Elle parcourut ainsi la Palestine et l’Europe Centrale, puis arriva dans un pays d’Occident, pays sauvage et frais dont l’air vif la fit sortir de sa torpeur et la força à examiner les lieux. L’herbe humide, les genêts verts, les mousses crissantes, les bruyères roses répandaient des parfums pénétrants qui, avec l’appel de la grande forêt, l’incitèrent au repos et à goûter un peu la douceur et la fraîcheur du climat Lemovice. Elle demanda à s’arrêter sur une humble colline de faible altitude, couverte de bruyère rose et d’ajoncs piquants. Elle se recueillit un peu au sein de cette nature morose et mélancolique et en joignant les mains pour sa prière instinctive, elle s’aperçut qu’elle avait emporté deux petits cailloux qu’elle avait arrachés en se roulant de douleur là-bas sur le Golgotha. Elle leur dit en les posant à terre et sans penser que c’étaient des choses inertes et inanimées : « - Croissez, croissez petites pierres et donnez-moi le calme en soulageant ma peine. »
Dès qu’elle eut prononcé cette vague formule, elle vit les deux petites pierres grandir rapidement et former deux énormes blocs de granit gris. Les deux anges qui ne l’avaient pas quitté, la hissèrent au sommet des roches et ce qu’elle vit, l’hypnotisa et la charma de suite.
Dans une sorte d’excavation de l’une des roches, creusée en forme de berceau où plutôt de crèche, un petit enfant rose aux cheveux blonds vagissait et souriait… Elle poussa un cri de bonheur angoissé, auquel une voix douce et connue répondit doucement : « -Ne pleure pas, c’est moi »... et alors elle pleura, pleura tant et tant que ses larmes creusèrent et remplir l’autre excavation qui est en forme de chaudron. Et quand elle eut pleuré, pleuré toutes les larmes de son corps, comme le veut l’expression consacrée à la douleur, quand elle eut bien épanché sa peine comme tous les humains... le petit enfant qui n’était qu’un mythe hélas, le petit enfant rose disparut du berceau... mais la mère consolée, grave et sereine, reprenait le chemin de son pays de la même manière qu’elle était venue en répandant autour d’elle un charme suave et doux qui persiste encore et berce les douleurs. Un chevrier qui ramenait une bande de chevrettes sauvages et un chasseur qui portait un chevreuil sur un épieu pointu, furent témoins des faits que je viens de vous raconter.
Ils aidèrent à bâtir la chapelle qui, transformée et rapetassé bien des fois depuis ce temps, sert encore d’église au lieu dit « Cheissoux-la-Chapelle », on peut même y constater l’absence de clocher, car ce n’était pas une vraie église. Le chevrier qui n’était pas un artiste, essaya pourtant de fixer les traits de la Vierge et des anges, et ne réussit qu’a deux statuettes grossières, qui ornent quand même la grande croix de granit qui marque l’entrée de la chapelle, là-bas, dans le fond du petit bourg de Cheissoux. Celui-ci ne voulait pas que je vous décèle sa légende, car il préférait vivre heureux et caché dans le calme paisible de son air embaumé.

Une statue de la Vierge trône et orne seule l’humble église du village. Jadis les mariées portaient toutes leur bouquet nuptial sur l’autel de Marie et recevaient en récompense au bout du temps prescrit, le petit bébé rose qui avait consolé la mère douloureuse. Je sais qu’ayant abandonné cette pieuse coutume, elles n’ont plus aussi facilement d’aussi beaux enfants, ni d’aussi nombreux enfants que les mamans de jadis.
Je sais pourtant que du haut de sa petite chapelle, la Vierge Marie leur sourit à toutes, qu’elle aime tous leurs petits enfants et réserve aux mamans douloureuses l’apaisement et le calme lorsqu’elles ont pleuré à ses pieds.
[1077882]
Bellalouna2 [None]
:: July 24, 2013, 1:54 p.m.
L'histoire de la Dame de Montlaur est bien mignonne
.
[1077883]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 1:58 p.m.
Et oui Dame Louna elles ne sont pas toutes terrifiantes ^^
[1077935]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 3 p.m.
Légendes de Lorraine

La légende du Graoully
Saint Clément et le Graoully
Il y a fort longtemps, un dragon effroyable semait la mort dans la ville de Metz. Planant au crépuscule au dessus de la cité, la gueule grande ouverte, il se nourrissait des habitants imprudents, qu’il déchiquetait de ses énormes crocs. Ses ailes claquant au vent, il terrorisait la population, qui lui donna le nom de Graoully.Ce nom vient de l’allemand « gräulich » qui signifie « monstrueux ». Malgré de nombreuses tentatives, aucune lance et aucune flèche ne parvenait à percer les solides écailles qui ornaient sa peau verdâtre.
Au IIe siècle, Saint Clément vint de Rome pour évangéliser cette région païenne. Déjà bien renommé, il accomplissait moultes prodiges. Un messin vint alors à sa rencontre, et lui demanda, sur un ton de défit, de chasser ce monstre qui avait élu domicile dans l’ancien amphithéâtre romain.
Saint Clément s’y rendit donc. Il s’approcha, sans armes, de la tanière du Graoully, sous les regards incrédules de la foule. Les milliers de serpents qui jonchaient le sol de l’édifice s’écartèrent en sifflant à son approche. Le Graoully, entendant cela, sortit de sa tanière. Il se dressa, prêt à attaquer, mais Saint Clément ne bougeait pas. Il tendit sa main vers la créature, et saisit son étole qu’il lança autour du coup de la bête. Il serra le nœud, et traina le dragon vers les rives de la Seille. De là, il jeta le Graoully qui mourut noyé dans un grand bouillonnement.
Ainsi fut délivrée Metz de son emprise effroyable.

Au XVIIIème siècle, le Graoully est présenté sous la forme d’une figure en toile emplie de foin et haute de douze pieds. Les mâchoires ne remuent plus, et la langue se termine par une pointe de fer. Chaque boulanger, devant lequel passe la procession, y fiche un petit pain blanc d’une demi-livre. Ce pain est destiné au porteur du dragon, c’est à dire anciennement au maire de Woippy. Plus tard, ce magistrat se fait remplacer par quelque pauvre homme bien content de l’aubaine. A la fin de la procession, une jeune fille pique dans le dard un gâteau orné de rubans et de fleurs.
Dans leur Histoire de Metz, les bénédictins rapportent que le dernier jour des Rogations, des enfants fouettaient le monstre dans la cour de l’abbaye de Saint Arnould dernière station de la procession. Après 1786, les gamins lui jetaient des pierres en fin de parcours, devant le palais du Gouvernement (actuel palais de justice).
Mais cette procession donna lieu à certains désordres. Aussi est-elle supprimée vers la fin du XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, le Graoully est le symbole de la ville. On le trouve dans les armoiries de la ville, dans les blasons des clubs sportifs comme le FC Metz…

On trouve de manière quasi-permanente une sculpture du Graoully accroché en l'air dans la rue Taison, près de la cathédrale. Cette rue doit son nom au Graoully, qui a effrayé des générations d'enfants. Les habitants n'osaient en effet pas sortir dans cette rue la nuit, de peur de rencontrer le terrible dragon et disaient: " Taisons, taisons-nous, voilà le Graoully qui passe ! "

Si on cherche bien, le graoully est aussi présent sur la cathédrale, à droite de l'entrée :

On peut aujourd'hui le voir aussi représenté dans la crypte de la cathédrale de Metz.

La légende du Graoully
Saint Clément et le GraoullyIl y a fort longtemps, un dragon effroyable semait la mort dans la ville de Metz. Planant au crépuscule au dessus de la cité, la gueule grande ouverte, il se nourrissait des habitants imprudents, qu’il déchiquetait de ses énormes crocs. Ses ailes claquant au vent, il terrorisait la population, qui lui donna le nom de Graoully.Ce nom vient de l’allemand « gräulich » qui signifie « monstrueux ». Malgré de nombreuses tentatives, aucune lance et aucune flèche ne parvenait à percer les solides écailles qui ornaient sa peau verdâtre.
Au IIe siècle, Saint Clément vint de Rome pour évangéliser cette région païenne. Déjà bien renommé, il accomplissait moultes prodiges. Un messin vint alors à sa rencontre, et lui demanda, sur un ton de défit, de chasser ce monstre qui avait élu domicile dans l’ancien amphithéâtre romain.
Saint Clément s’y rendit donc. Il s’approcha, sans armes, de la tanière du Graoully, sous les regards incrédules de la foule. Les milliers de serpents qui jonchaient le sol de l’édifice s’écartèrent en sifflant à son approche. Le Graoully, entendant cela, sortit de sa tanière. Il se dressa, prêt à attaquer, mais Saint Clément ne bougeait pas. Il tendit sa main vers la créature, et saisit son étole qu’il lança autour du coup de la bête. Il serra le nœud, et traina le dragon vers les rives de la Seille. De là, il jeta le Graoully qui mourut noyé dans un grand bouillonnement.
Ainsi fut délivrée Metz de son emprise effroyable.

Au XVIIIème siècle, le Graoully est présenté sous la forme d’une figure en toile emplie de foin et haute de douze pieds. Les mâchoires ne remuent plus, et la langue se termine par une pointe de fer. Chaque boulanger, devant lequel passe la procession, y fiche un petit pain blanc d’une demi-livre. Ce pain est destiné au porteur du dragon, c’est à dire anciennement au maire de Woippy. Plus tard, ce magistrat se fait remplacer par quelque pauvre homme bien content de l’aubaine. A la fin de la procession, une jeune fille pique dans le dard un gâteau orné de rubans et de fleurs.
Dans leur Histoire de Metz, les bénédictins rapportent que le dernier jour des Rogations, des enfants fouettaient le monstre dans la cour de l’abbaye de Saint Arnould dernière station de la procession. Après 1786, les gamins lui jetaient des pierres en fin de parcours, devant le palais du Gouvernement (actuel palais de justice).
Mais cette procession donna lieu à certains désordres. Aussi est-elle supprimée vers la fin du XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, le Graoully est le symbole de la ville. On le trouve dans les armoiries de la ville, dans les blasons des clubs sportifs comme le FC Metz…

On trouve de manière quasi-permanente une sculpture du Graoully accroché en l'air dans la rue Taison, près de la cathédrale. Cette rue doit son nom au Graoully, qui a effrayé des générations d'enfants. Les habitants n'osaient en effet pas sortir dans cette rue la nuit, de peur de rencontrer le terrible dragon et disaient: " Taisons, taisons-nous, voilà le Graoully qui passe ! "

Si on cherche bien, le graoully est aussi présent sur la cathédrale, à droite de l'entrée :

On peut aujourd'hui le voir aussi représenté dans la crypte de la cathédrale de Metz.
[1077946]
titevero (FR1) [None]
:: July 24, 2013, 3:09 p.m.
Légendes de Lorraine

La légende de la tour aux puces
La tour aux Puces fut successivement une poudrière (1580), une prison (1733) et aujourd'hui un musée.

Au moyen-âge l'empereur Charlemagne adorait la chasse. Il chassait dans les environs de Thionville avec sa meute de 683 chiens. Quand il retournait à Aix-la-Chapelle, les chiens restaient à Thionville.
Les chiens étaient couverts de puces et se grattaient sans arrêt. Bien à l'abri dans les longs poils, les puces se multiplièrent et envahirent la ville.
Tous les Thionvillois se grattaient à leur tour. La situation empirait tous les jours, alors les habitants décidèrent d'envoyer un missi dominici à Charlemagne pour lui raconter ce qui se passait.
Une puce s'était agrippée à l'envoyé et dès qu'il fut reçu par l'empereur, elle sauta sur son nez et le piqua. Charlemagne cria et comprit le problème. Cependant il ne pouvait pas tuer sa meute. Il décida alors de faire construire une tour haute, trapue, énorme et hermétique pour enfermer les chiens. Tour qui abrite aujourd'hui le musée de la Tour aux Puces.

La légende de la tour aux puces
La tour aux Puces fut successivement une poudrière (1580), une prison (1733) et aujourd'hui un musée.

Au moyen-âge l'empereur Charlemagne adorait la chasse. Il chassait dans les environs de Thionville avec sa meute de 683 chiens. Quand il retournait à Aix-la-Chapelle, les chiens restaient à Thionville.
Les chiens étaient couverts de puces et se grattaient sans arrêt. Bien à l'abri dans les longs poils, les puces se multiplièrent et envahirent la ville.
Tous les Thionvillois se grattaient à leur tour. La situation empirait tous les jours, alors les habitants décidèrent d'envoyer un missi dominici à Charlemagne pour lui raconter ce qui se passait.
Une puce s'était agrippée à l'envoyé et dès qu'il fut reçu par l'empereur, elle sauta sur son nez et le piqua. Charlemagne cria et comprit le problème. Cependant il ne pouvait pas tuer sa meute. Il décida alors de faire construire une tour haute, trapue, énorme et hermétique pour enfermer les chiens. Tour qui abrite aujourd'hui le musée de la Tour aux Puces.
[1077959]
Bellalouna2 [None]
:: July 24, 2013, 4:13 p.m.
Drôle d'histoire cette Tour aux puces
.
[1081687]
titevero (FR1) [None]
:: Aug. 4, 2013, 4:15 p.m.
Légendes de Lorraine

La légende du loup de Malzéville

Dans le palais ducal de Nancy, Jeanne de Vaudémont se languissait. Le tissage de sa tapisserie l’ennuyait et son épinette ne lui donnait pas envie de faire résonner quelque mélopée. En ce début de printemps, Jeanne aurait aimé pouvoir sortir du palais pour profiter des douceurs des beaux jours. Le duc René, craignant mille dangers pour sa nièce de 16 ans, lui avait interdit de sortir. C’est donc derrière une fenêtre que Jeanne regardait la nature déployer ses atouts.
Pourtant, profitant d’un moment de somnolence de Perrine, sa suivante, Jeanne se glissa hors de sa chambre et réussit à quitter le palais ducal. Au dehors, la vie renaissait. Plantes, bêtes et hommes au sortir de l’hiver retrouvaient force et vigueur. En voyant passer Jeanne, richement vêtu et sans escorte, les paysans la regardèrent avec curiosité, les plus hardis lui adressant même la parole et certains la mirent en garde contre le loup errant en forêt de Malzéville. Jeanne n’eut que faire des avertissements et s’enfonça dans les bois, toute envoûtée qu’elle était par le parfum des premières fleurs. Puis, un bruit. Un craquement derrière elle. Et un second. « Un loup » se dit-elle, « les paysans m’avaient prévenu ».
Elle se retourna craintivement et ne vit pas un loup, mais un homme. Un homme sale, hirsute, puant, un rictus plein de haine sur le visage et surtout une épée à la main. « Me reconnais-tu, Jeanne de Vaudémont ? Je suis Armand de Dieulouard. Ton oncle m’a banni, mais je tiens enfin ma vengeance. Si le duc veut revoir sa nièce bien-aimée il lui faudra payer ». Mais, en un instant, le visage d’Armand se figea puis se couvrit d’effroi. Il tenta se protéger le visage lorsqu’une énorme masse bondit sur lui, lui faisant perdre l’équilibre. C’était un loup qui venait de mettre à terre le sieur de Dieulouard et le combat fut vite expédié. Une fois Armand immobile, le loup se retourna vers Jeanne qui perdit connaissance. Le souffle de la bête réveilla la belle.
Le loup, couché à côté de Jeanne, la réchauffait alors que le froid vespéral gagnait le bois. Le regard de l’animal était sans cruauté et Jeanne se laissa aller à caresser le loup. Le duc René était parti avec ses hommes à la recherche de Jeanne quelques heures plus tôt. Entendant les voix, le loup s’éclipsa juste avant que la petite troupe d’arrive. Les hommes trouvèrent Jeanne, et à peu de distance, le banni Armand de Dieulouard, gisant sans vie et défiguré. Jeanne raconta l’histoire à son oncle. Celui-ci, en souvenir de l’aventure, interdit la chasse au loup autour de Nancy et fit construire une chapelle dans les bois de Malzéville, qui prit le nom de « Chapelle de la gueule du loup ». Jeanne quant à elle ne revit jamais son sauveur.

La réalité :
La chapelle tient en fait plutôt de l’oratoire. Elle est surmontée d’une gueule de loup au centre d’une croix, le tout sur fond vert. A l’intérieur on trouve un autel surmonté d’une statue de la vierge à l’enfant. La chapelle est située sur le territoire de Saint-Max, commune limitrophe de Malzéville. La légende se déroule bien à Malzéville, la chapelle a « simplement » été déplacée. Elle se trouvait auparavant au lieu-dit « La trinité ».

Le loup et le symbolisme sur le plateau de Malzéville :
Tout d’abord en regardant bien la carte du plateau de Malzéville, nous pouvons voir la gueule d’un loup. Il faut un peu d’imagination, mais essayez donc de visualiser cette gueule de loup qui avait marquée l’esprit de nos anciens. Jean-Paul Ronecker nous rapporte la présence des lieux-dits « bois de la goulle (gueule)», « ruisseau de la gueule de loup ». Il apparaît également un ermitage de la gueule de loup, ainsi qu’en 1840 une auberge « A la gueule du Loup ».

La légende du loup de Malzéville

Dans le palais ducal de Nancy, Jeanne de Vaudémont se languissait. Le tissage de sa tapisserie l’ennuyait et son épinette ne lui donnait pas envie de faire résonner quelque mélopée. En ce début de printemps, Jeanne aurait aimé pouvoir sortir du palais pour profiter des douceurs des beaux jours. Le duc René, craignant mille dangers pour sa nièce de 16 ans, lui avait interdit de sortir. C’est donc derrière une fenêtre que Jeanne regardait la nature déployer ses atouts.
Pourtant, profitant d’un moment de somnolence de Perrine, sa suivante, Jeanne se glissa hors de sa chambre et réussit à quitter le palais ducal. Au dehors, la vie renaissait. Plantes, bêtes et hommes au sortir de l’hiver retrouvaient force et vigueur. En voyant passer Jeanne, richement vêtu et sans escorte, les paysans la regardèrent avec curiosité, les plus hardis lui adressant même la parole et certains la mirent en garde contre le loup errant en forêt de Malzéville. Jeanne n’eut que faire des avertissements et s’enfonça dans les bois, toute envoûtée qu’elle était par le parfum des premières fleurs. Puis, un bruit. Un craquement derrière elle. Et un second. « Un loup » se dit-elle, « les paysans m’avaient prévenu ».
Elle se retourna craintivement et ne vit pas un loup, mais un homme. Un homme sale, hirsute, puant, un rictus plein de haine sur le visage et surtout une épée à la main. « Me reconnais-tu, Jeanne de Vaudémont ? Je suis Armand de Dieulouard. Ton oncle m’a banni, mais je tiens enfin ma vengeance. Si le duc veut revoir sa nièce bien-aimée il lui faudra payer ». Mais, en un instant, le visage d’Armand se figea puis se couvrit d’effroi. Il tenta se protéger le visage lorsqu’une énorme masse bondit sur lui, lui faisant perdre l’équilibre. C’était un loup qui venait de mettre à terre le sieur de Dieulouard et le combat fut vite expédié. Une fois Armand immobile, le loup se retourna vers Jeanne qui perdit connaissance. Le souffle de la bête réveilla la belle.
Le loup, couché à côté de Jeanne, la réchauffait alors que le froid vespéral gagnait le bois. Le regard de l’animal était sans cruauté et Jeanne se laissa aller à caresser le loup. Le duc René était parti avec ses hommes à la recherche de Jeanne quelques heures plus tôt. Entendant les voix, le loup s’éclipsa juste avant que la petite troupe d’arrive. Les hommes trouvèrent Jeanne, et à peu de distance, le banni Armand de Dieulouard, gisant sans vie et défiguré. Jeanne raconta l’histoire à son oncle. Celui-ci, en souvenir de l’aventure, interdit la chasse au loup autour de Nancy et fit construire une chapelle dans les bois de Malzéville, qui prit le nom de « Chapelle de la gueule du loup ». Jeanne quant à elle ne revit jamais son sauveur.

La réalité :
La chapelle tient en fait plutôt de l’oratoire. Elle est surmontée d’une gueule de loup au centre d’une croix, le tout sur fond vert. A l’intérieur on trouve un autel surmonté d’une statue de la vierge à l’enfant. La chapelle est située sur le territoire de Saint-Max, commune limitrophe de Malzéville. La légende se déroule bien à Malzéville, la chapelle a « simplement » été déplacée. Elle se trouvait auparavant au lieu-dit « La trinité ».

Le loup et le symbolisme sur le plateau de Malzéville :
Tout d’abord en regardant bien la carte du plateau de Malzéville, nous pouvons voir la gueule d’un loup. Il faut un peu d’imagination, mais essayez donc de visualiser cette gueule de loup qui avait marquée l’esprit de nos anciens. Jean-Paul Ronecker nous rapporte la présence des lieux-dits « bois de la goulle (gueule)», « ruisseau de la gueule de loup ». Il apparaît également un ermitage de la gueule de loup, ainsi qu’en 1840 une auberge « A la gueule du Loup ».
[1081754]
titevero (FR1) [None]
:: Aug. 4, 2013, 6:55 p.m.
Légendes de Lorraine

Le Warabouc

Comme son nom le laisse entendre, le Warabouc était une créature à tête de bouc. Il aurait vécu dans les forêts du nord de la Meuse et plus précisément dans la forêt de Verneuil-Grand, à proximité d'Avioth, bourgade connue pour sa basilique. Celui-ci avait tout du personnage démoniaque, quand il n'était pris pour le diable incarné. On raconte qu'il organisait de grands sabbats, ces célébrations sataniques avec les sorcières du canton.
Il y avait dans la forêt de Verneuil-Grand, une immonde bête mi-homme mi-bouc connue sous le nom de Warabouc. Le monstre, peut être d’ailleurs même le diable en personne, célébrait les sabbats avec les sorcières de la région dans la forêt qui lui servait de demeure. Un jour une jeune fille fort courageuse s’invita dans le cercle magique.

Au moment précis où le Warabouc allait officier, elle fit le signe de croix et rendit la créature impuissante et douce comme un agneau. Elle le conduit alors jusqu’à la basilique d’Avioth où le Warabouc disparut dans de grandes gerbes de flammes. En souvenir de l’acte de bravoure de la jeune fille on trouve à Avioth, une petite statue la représentant avec la bête.
La réalité

Avioth est un haut lieux de l’univers légendaire meusien. Il faut dire que la basilique a de quoi marquer les esprits : dans ce petit village, l’édifice religieux est complètement disproportionné tant par ses dimensions que par la richesse de ses sculptures. Plusieurs légendes ont donc pu voir le jour dans ce superbe écrin, dont celle du Warabouc.
La première partie de la légende se déroule à environ 3 kilomètres de là, dans la forêt de Verneuil-Grand, qui se trouve sur un relief du terrain, et qui dut probablement être un lieu de sabbat dans l’imaginaire collectif.
Verneuil-Grand... en route pour le sabbat
La statue du Warabouc
Une désillusion ? Pour commémorer une telle légende on pourrait s'attendre à voir une grande statue trônant en bonne place dans cette grande basilique. Et bien non. La statue se trouve dans la basilique d'Avioth, accrochée au second pilier à gauche et de dimension assez petite (87 cm), accrochée en hauteur et peu visible. Certes, elle est placée en face de la porte usuellement utilisée mais elle n'occupe pas vraiment une place centrale. Etrange comme commémoration d'un miracle local. Mais peut être pas tout à fait...

En fait, la légende n'est apparue qu'après la sculpture, et non pas l'inverse et pour cause.... La statue, datant du 15ème siècle, ne représente non pas le Warabouc et la jeune fille, mais sainte Marguerite d'Antioche et son dragon. Mais alors ? Dragon ou bouc ? Si l'on regarde attentivement la statue, la réponse est évidente : aucunes traces de cornes, mais par contre une petite aile aux pieds de la jeune femme, et une queue. Il s'agit donc d'un dragon et nullement d'un bouc. D'ailleurs en comparant cette sculpture avec d'autres représentation de Marguerite d'Antioche, les similitudes ne font aucun doute, notamment quand à la position de la sainte par rapport au dragon... Reste la question de la transformation du dragon en bouc. Qu'il y ait une statue de sainte Marguerite d'Antioche à Avioth, ne semble pas particulièrement extraordinaire. On trouve de très nombreuses représentations de la sainte un peu partout en France. Il faut dire que les dragons ont été à la mode. On peut imaginer que la sainte perdit son identité dans les limbes du temps et de la culture populaire pour devenir une jeune fille anonyme. Quant au dragon : de monstre à diable, il n'y a qu'un pas (d'ailleurs les deux seraient d'origine diabolique, selon certaines versions des deux légendes). Puis de diable à homme-bouc, ce n'est qu'une question de vocabulaire, car le diable est souvent représenté, notamment au cours des sabbats, en créature, mi-homme mi-bouc. Mais on peut aussi imaginer que la légende ne fut rattachée à la statue qu'artificiellement.

Le Warabouc

Comme son nom le laisse entendre, le Warabouc était une créature à tête de bouc. Il aurait vécu dans les forêts du nord de la Meuse et plus précisément dans la forêt de Verneuil-Grand, à proximité d'Avioth, bourgade connue pour sa basilique. Celui-ci avait tout du personnage démoniaque, quand il n'était pris pour le diable incarné. On raconte qu'il organisait de grands sabbats, ces célébrations sataniques avec les sorcières du canton.
Il y avait dans la forêt de Verneuil-Grand, une immonde bête mi-homme mi-bouc connue sous le nom de Warabouc. Le monstre, peut être d’ailleurs même le diable en personne, célébrait les sabbats avec les sorcières de la région dans la forêt qui lui servait de demeure. Un jour une jeune fille fort courageuse s’invita dans le cercle magique.
Au moment précis où le Warabouc allait officier, elle fit le signe de croix et rendit la créature impuissante et douce comme un agneau. Elle le conduit alors jusqu’à la basilique d’Avioth où le Warabouc disparut dans de grandes gerbes de flammes. En souvenir de l’acte de bravoure de la jeune fille on trouve à Avioth, une petite statue la représentant avec la bête.
La réalité
Avioth est un haut lieux de l’univers légendaire meusien. Il faut dire que la basilique a de quoi marquer les esprits : dans ce petit village, l’édifice religieux est complètement disproportionné tant par ses dimensions que par la richesse de ses sculptures. Plusieurs légendes ont donc pu voir le jour dans ce superbe écrin, dont celle du Warabouc.
La première partie de la légende se déroule à environ 3 kilomètres de là, dans la forêt de Verneuil-Grand, qui se trouve sur un relief du terrain, et qui dut probablement être un lieu de sabbat dans l’imaginaire collectif.
La statue du Warabouc
Une désillusion ? Pour commémorer une telle légende on pourrait s'attendre à voir une grande statue trônant en bonne place dans cette grande basilique. Et bien non. La statue se trouve dans la basilique d'Avioth, accrochée au second pilier à gauche et de dimension assez petite (87 cm), accrochée en hauteur et peu visible. Certes, elle est placée en face de la porte usuellement utilisée mais elle n'occupe pas vraiment une place centrale. Etrange comme commémoration d'un miracle local. Mais peut être pas tout à fait...

En fait, la légende n'est apparue qu'après la sculpture, et non pas l'inverse et pour cause.... La statue, datant du 15ème siècle, ne représente non pas le Warabouc et la jeune fille, mais sainte Marguerite d'Antioche et son dragon. Mais alors ? Dragon ou bouc ? Si l'on regarde attentivement la statue, la réponse est évidente : aucunes traces de cornes, mais par contre une petite aile aux pieds de la jeune femme, et une queue. Il s'agit donc d'un dragon et nullement d'un bouc. D'ailleurs en comparant cette sculpture avec d'autres représentation de Marguerite d'Antioche, les similitudes ne font aucun doute, notamment quand à la position de la sainte par rapport au dragon... Reste la question de la transformation du dragon en bouc. Qu'il y ait une statue de sainte Marguerite d'Antioche à Avioth, ne semble pas particulièrement extraordinaire. On trouve de très nombreuses représentations de la sainte un peu partout en France. Il faut dire que les dragons ont été à la mode. On peut imaginer que la sainte perdit son identité dans les limbes du temps et de la culture populaire pour devenir une jeune fille anonyme. Quant au dragon : de monstre à diable, il n'y a qu'un pas (d'ailleurs les deux seraient d'origine diabolique, selon certaines versions des deux légendes). Puis de diable à homme-bouc, ce n'est qu'une question de vocabulaire, car le diable est souvent représenté, notamment au cours des sabbats, en créature, mi-homme mi-bouc. Mais on peut aussi imaginer que la légende ne fut rattachée à la statue qu'artificiellement.
[1082447]
lisaline (FR1) [None]
:: Aug. 7, 2013, 6:58 p.m.
Coucou Véro !
J'ai plus beaucoup le temps de venir te lire. Mais je profite d'un petit moment de répit pour faire un petit tour sur tes rubriques. Toujours aussi captivant !
Je te fais plein de bisous
J'ai plus beaucoup le temps de venir te lire. Mais je profite d'un petit moment de répit pour faire un petit tour sur tes rubriques. Toujours aussi captivant !
Je te fais plein de bisous
[1082697]
titevero (FR1) [None]
:: Aug. 8, 2013, 12:32 p.m.
merci ma lisa je t'en veux pas pour autant rassures toi miss!
[1084258]
titevero (FR1) [None]
:: Aug. 12, 2013, 4:18 p.m.
Légendes des Midi-Pyrénées

La dent de Sainte Appolonie

Tous les mois, une curieuse procession de nourrissons portés par leurs parents inquiets, se rend à Lézat, en Ariège, à la rencontre du curé du village. Tous ces bambins souffrent des dents et, pour eux, leurs parents viennent quêter la bienveillance de Sainte-Apollonie qui, sûrement, va les soulager.
Apollonie était une jeune femme du IIIe siècle qui vivait à Alexandrie et menait une vie pieuse dévouée à la Vierge. Or, un jour, de jeunes païens la prirent à partie et lui demandèrent d’injurier le Christ. Elle refusa ; alors les impies la battirent, lui brisèrent les mâchoires et allumèrent un bûcher. Profitant d’un moment d’inattention de ses bourreaux, Apollonie se jeta dans les flammes et périt. Au XIe siècle, lors de la première croisade,l’Empereur de Constantinople offrit à Roger II, comte de Foix, une des dents brisées d’Apollonie, devenue sainte.
Roger, à son retour au pays, l’offrit à son tour à l’abbaye de Lézat, avec d’autres reliques ramenées de Terre Sainte et encore conservées dans l’église du village.
Depuis, croyants et incroyants, font le pèlerinage à Lézat, pour toucher la longue canine pointue, jaunie et patinée par le temps qui repose dans une boîte en argent. La dent a la vertu de soulager les enfants en bas-âge qui percent les dents et elle leur évite les complications inhérentes : fièvre, diarrhée et bronchite.
Même de nos jours, M. le curé de Lézat sur Lèze accueille une moyenne de cinquante bébés par mois, venus solliciter les bienfaits de Sainte Apollonie.
Il effleure les gencives de petits avec la dent, en donnant des explications sur la provenance et l’histoire de celle-ci. Ensuite, il la désinfecte soigneusement, jusqu’à la prochaine opération. Les témoignages des générations d’enfants épargnés des maux de la dentition se succèdent et font fondre tout scepticisme.

La dent de Sainte Appolonie

Tous les mois, une curieuse procession de nourrissons portés par leurs parents inquiets, se rend à Lézat, en Ariège, à la rencontre du curé du village. Tous ces bambins souffrent des dents et, pour eux, leurs parents viennent quêter la bienveillance de Sainte-Apollonie qui, sûrement, va les soulager.
Apollonie était une jeune femme du IIIe siècle qui vivait à Alexandrie et menait une vie pieuse dévouée à la Vierge. Or, un jour, de jeunes païens la prirent à partie et lui demandèrent d’injurier le Christ. Elle refusa ; alors les impies la battirent, lui brisèrent les mâchoires et allumèrent un bûcher. Profitant d’un moment d’inattention de ses bourreaux, Apollonie se jeta dans les flammes et périt. Au XIe siècle, lors de la première croisade,l’Empereur de Constantinople offrit à Roger II, comte de Foix, une des dents brisées d’Apollonie, devenue sainte.
Roger, à son retour au pays, l’offrit à son tour à l’abbaye de Lézat, avec d’autres reliques ramenées de Terre Sainte et encore conservées dans l’église du village.
Depuis, croyants et incroyants, font le pèlerinage à Lézat, pour toucher la longue canine pointue, jaunie et patinée par le temps qui repose dans une boîte en argent. La dent a la vertu de soulager les enfants en bas-âge qui percent les dents et elle leur évite les complications inhérentes : fièvre, diarrhée et bronchite.
Même de nos jours, M. le curé de Lézat sur Lèze accueille une moyenne de cinquante bébés par mois, venus solliciter les bienfaits de Sainte Apollonie.
Il effleure les gencives de petits avec la dent, en donnant des explications sur la provenance et l’histoire de celle-ci. Ensuite, il la désinfecte soigneusement, jusqu’à la prochaine opération. Les témoignages des générations d’enfants épargnés des maux de la dentition se succèdent et font fondre tout scepticisme.
[1084266]
Bellalouna2 [None]
:: Aug. 12, 2013, 4:45 p.m.
Très intéressante l'histoire de la dent de sainte Apolinie
.
[1084268]
titevero (FR1) [None]
:: Aug. 12, 2013, 5 p.m.
Légendes des Midi-Pyrénées

Légendes lacs des Pyrénées
Légende du lac bleu de Chiroulet (Hautes Pyrénées)
Il y a très longtemps, à l'endroit où se trouve le lac Bleu, il y avait un village de riches bergers...
Un soir, arrive un inconnu, un mendiant, qui va de porte en porte demander la charité. Mais les bergers, qui sont aussi riches qu'égoïstes, le chassent de leurs maisons, sauf un, pauvre, qui demeure dans une simple cabane à l'écart des autres habitations. Cet homme est tellement pauvre qu'il ne possède qu'une seule bête, mais il accepte de la sacrifier pour la partager avec son hôte. Le repas fini, ce dernier lui dit : « Ramasse les os et la dépouille de l'animal et place-les devant ta porte, puis allons nous coucher ». L'homme s'exécute et, le lendemain à son réveil, le mendiant a disparu mais il aperçoit un immense troupeau dans son enclos et, à la place du village, un immense lac.
Lac de Héas - une drôle d'histoire (Hautes Pyrénées)
Vers 1610, suite à un orage particulièrement violent un éboulement forma un barrage dans la vallée de Héas, on dit que quelques heures après la catastrophe, un berceau renfermant un bébé fut retrouvé sur le lac qui s'était formé.
Le nouveau né fut baptisé "Salvat" (sauvé en patois). En septembre 1788, suite à un autre violent orage la digue se creva sous le poids des eaux et le lac se vida d'un seul coup.
Toujours la même année un important tremblement de terre provoqua la chute d'énormes blocs de pierre au-dessus de Gèdre pour donner l'actuel chaos de Choumélis sur la route de Gavarnie Le séisme de 1610 provoqua en effet un éboulement de la montagne de Coumély, formant un chaos sur le chemin de Héas, parfois dénommé «chaos de Gèdre» (lieu dit la peyrade), et entraînant la formation d'un lac qui subsistera jusqu'à l'orage du 4 au 5 septembre 1788. Cette nuit-là, la pression des eaux fera exploser le bouchon artificiel et les dégâts seront considérables puisque des villages de la vallée de Luz seront totalement ou patiellement rayés de la carte.
Le chaos dit de Coumély, sur la route de Gavarnie, aurait une origine beaucoup plus ancienne et remonterait à un séisme du Ve siècle qui aurait touché toute la chaîne des Pyrénées et aurait été ressenti dans tout le bassin occidental de la Méditerranée.
La légende du lac de Lourdes (Hautes Pyrénées)
Ce lac eut, pendant très longtemps, une sinistre réputation. On disait même que, quand un malheureux s'y noyait, son âme restait prisonnière au fond du lac. Une légende raconte qu'autrefois, à l'emplacement du lac de Lourdes, s'élevait une cité dont les habitants étaient si méchants et pervertis que Dieu décida de la détruire et d'engloutir toute la population. Pourtant, il accepta de faire une exception pour une famille qui s'était montrée de tous temps pieuse et charitable. Le soir qui précéda la destruction de la ville, un envoyé de Dieu se présenta à l'homme et lui dit : «Cette cité sera détruite par le Seigneur. Prends avec toi ta femme et tes enfants et fuis loin d'ici ! Mais n'oublie pas une chose : quoi que vous entendiez, vous ne devrez vous retourner pour voir ce qu'il se passe.»
Les membres de la famille quittèrent donc la ville. Et à peine en avaient-ils franchi les limites qu'ils entendirent des bruits épouvantables derrière eux. L'homme pressait les siens, les obligeait à marcher plus vite et leur répétait qu'ils ne devaient, sous aucun prétexte, se tourner en arrière. Or, sa femme, portant dans ses bras son dernier-né, prise de curiosité et voulant absolument savoir ce qu'il se passait, se retourna et fut aussitôt changée en une statue de pierre.
Depuis lors, certains soirs de novembre, des chasseurs et des pêcheurs attardés au bord du lac, affirmaient entendre le glas des cloches englouties sonnant l'anniversaire du châtiment.
Il existe en bordure de la route de Poueyferré, à la limite des communes de Lourdes et Bartrès, un grand bloc de pierre (peut-être un ancien mégalithe) appelé la «Peira Crabèra, incliné dans la diection du lac dont la légende affirme qu'il s'agit de la femme qui avait été pétrifiée quand elle fuyait la ville.
Cette légende n'est pas sans rappeler l'histoire de Sodome et Gomhorre et de la femme de Loth qui, elle aussi, avait été changée en pierre.
La légende du lac d'Isaby
A une époque très ancienne, le plus grand serpent qu’on n'ait jamais vu, hantait les pâturages d’Isaby, au-dessus de la petite ville de Pierrefitte, dans la vallée du gave de Pau.
Des troupeaux innombrables paissaient sur ces pentes sous la conduite des bergers de la vallée et de leurs grands chiens blancs.
Quand le dragon se réveillait, il ouvrait sa vaste gueule, et un souffle magique traversant le vallon emportait troupeaux, chiens et bergers dans les entrailles du monstre.
Or il y avait dans le village d’Arbouix un homme doté de beaucoup de courage et de non moins d’adresse. Il résolut de délivrer son pays, et dans ce but il établit une forge dans le lieu le plus secret du vallon d’Isaby. Il mit au feu une lourde enclume de fer ; lorsqu’elle fut rouge, il la porta à l’entrée du repère du monstre, avec l’aide de quelques compagnons dévoués, et tous s’enfuirent.
Lorsque le serpent vit le fer rouge, il l’aspira comme il aurait fait d’un mouton, d’un seul trait. Le feu se mit à ses entrailles et, dévorée de soif, la bête se mit à boire, à boire jusqu’à en crever.
Alors, l’eau qu’elle avait avalée se répandit dans le fond du vallon : c’est ainsi que naquit le lac d’Isaby, aux eaux bleues et poissonneuses.
Le lac de Bethmale
Faut-il, aujourd’hui, déflorer une des plus belles légendes du Couserans, celle du lac de Bethmale, au prétexte que Jean-Guy Astruc, géologue retraité, pense avoir percé ce qu’il appelle « Le grand secret de l’étang de Bethmale »
La vallée est riche en légendes, à commencer par celle des extraordinaires sabots que les fiancés offrent à leur promise en gage d’amour, pièces maîtresses d’un costume traditionnel étonnamment original.

Cette vallée, secrète et mystérieuse, abrite en son sein le lac dit «de Bethmale», aux couleurs incroyables, mêlant dans une parfaite harmonie toutes les nuances imaginables de bleu et de vert.
Deux légendes sont nées de cette particularité :
-Celle de la sorcière qui, poursuivie par des Bethmalais las de ses méfaits, aurait sauté dans le lac, habillée d’une robe vert-bleu restée depuis au fond des flots;
-Et celle de deux belles jeunes filles qui vivaient dans une cabane, au milieu d'une vaste prairie. Surprises dans leur sommeil, elles furent noyées dans les flots d'une source mystérieuse, à l'origine du lac actuel dont aucun ruisseau ne vient alimenter le débit.
Depuis, leurs chevelures dorées, mêlées aux eaux cristallines, donnent au lac ses reflets mordorés.
On aura noté que la deuxième version indique qu’aucun ruisseau ne se jette dans le lac, donnant à celui-ci cette note de mystère indispensable à toutes les histoires de fées et de belles jeunes filles.
Les étangs de Nohèdes
Les étangs de Nohèdes inspirent une profonde terreur aux gens du pays : de là les nombreuses histoires qu'avec quoique naïveté rapportent les chroniqueurs catalans.
C'est ainsi que Félieu de la Peña, l'auteur des « Anales del Principal de Cataluña », affirme que, si l'on jette une pierre dans l'Etang noir, l'eau devient trouble, bouillonne et produit des vapeurs qui se transforment en nuages précurseurs de la tempête. Dans la « Cronica de Catalufia » (1609) Pujades raconte que Pedro de Mésa, seigneur de Nohèdes et de Monteilla vendit sa fille aux diables qui l'emportèrent dans le palais infernal de l'Etang noir. Sept ans après, la jeune fille réussit à s'échapper et rejoignit son père. Elle put ainsi raconter ce qu'elle avait vu, décrire le palais des diables, leurs réunions secrètes et dévoiler leurs projets et leurs maléfices.
D'autres auteurs assurent que l'Étang contient de grosses truites douées de propriétés curieuses : mises à frire sur la poêle, elles sautent et s'échappent par la cheminée : on affirme que ce sont des démons. Une des plus curieuses légendes que l'on raconte sur l'Étang noir est encore la suivante :
Le seigneur de Paracols, dont la manoir s'élevait à quelques lieues de Nohèdes, étant parti avec ses troupes pour faire une lointaine expédition, avait confié à sa nièce la garde du vieux château. Il avait pris soin de cacher ses trésors en un endroit secret et presque inaccessible, que la jeune fille avait promis de ne jamais dévoiler. Laissée seule, au milieu de ces remparts où avaient résonné les cris de guerre et les cliquetis des armes, la blonde enfant s'agenouilla sur un prie-dieu en velours et implora la protection de la Vierge.
Le lendemain, des guerriers inconnus envahissaient le château et un chevalier menaçant se présentait devant elle.
Tout d'abord effrayée par cette visite inattendue, la jeune fille se mit en prières, cachant son visage dans ses mains. Mais bientôt reprenant courage, elle interrogea le chevalier et lui demanda ce qu'il venait faire. Sa voix douce et harmonieuse impressionna le farouche chevalier qui restait interdit.
— « Que me veux-tu ? Parle donc. »
— « En vain je m'interroge et cherche à expliquer mon trouble. Je n'avais jamais tremblé, même en présence des plus redoutables adversaires, et sous le charme de ta voix, je sens ma volonté paralysée. Il serait barbare d'exécuter contre toi que j'admire l'ordre de mon maître et je préfère t'avouer ma mission. Le comte de Cerdagne sait que le seigneur de Paracols garde d'immenses trésors. II m'a prié de venir ici en son absence, avec des gens armés, pour te tuer et s'emparer des richesses qui te sont confiées.
— « Pourquoi donc commettre un crime inutile, repartit la jeune fille apparemment calme. Je vais l'épargner une peine, car voici la clef de la cachette. Moi-même je veux suivre tes pas ; mais je t'avertis qu'il faudra surmonter de terribles dangers avant d'arriver aux lieux qui contient nos richesses.
— « Partons dit le guerrier ».
Et ils s'en furent, suivis des troupes, vers Nohédes, jusqu'aux bords de l'Étang noir.
— « Nous voici au terme de notre voyage, dit la jeune fille. Dans ce rocher qui émerge du milieu des flôts sombres se trouve le trésor. La clef que je t'ai remise ouvre une lourde porte en fer dissimulée par un piédestal qui supporte une statue de la Vierge. »
Les soldats construisirent un radeau et prirent leurs dispositions pour arriver sur le rocher, tandis que la jeune fille s'agenouillant adressait d'ardentes prières à la Vierge protectrice du trésor. Le chevalier s'embarqua résolument, mais sans être complètement rassuré : il ne pouvait s'empêcher de tressaillir devant cet étang lugubre comme le Styx, creusé au milieu de montagnes abruptes et de pins géants. Pourrait-on s'aventurer sans crainte dans ce gouffre ? Des sirènes ou des monstres marins ne surgiraient-ils pas devant lui ? Soudain un bruissement d'ailes attira son attention : Un oiseau noir traversait les airs. Et prenant une grosse pierre, un des soldats tira sur l'oiseau de mauvais augure. Mais la chute du projectile dans l'eau provoqua un écho lointain qui se répercuta de montagne en montagne, grossissant de plus en plus, pareil au tonnerre. En même temps, de noirs nuages s'amoncelaient sur l'Étang noir, comme engendrés subitement par les montagnes.
Sur la rive, la jeune fille, qui priait toujours, remercia la Vierge d'exaucer ses vœux en provoquant la tempête. Néanmoins les vassaux du comte de Cerdagne ne se découragèrent pas. En vain grondaient sur leurs têtes des voix formidables et menaçantes, comme un chœur de géants furieux : ils ramèrent de plus belle vers le rocher convoité.
Ils purent enfin atterrir et s'emparer des trésors ; mais leur cupidité devenait dangereuse, car un poids trop lourd pouvait submerger l'embarcation : Ils seront obligés d'abandonner la moitié du butin.
Le chevalier, heureux d'avoir atteint son but, brillait de revenir auprès du comte de Cerdagne, pour déposer à ses pieds les trésors du seigneur de Paracols. Mais il comptait sans l'orage qui éclata soudain. Les éclairs sillonnèrent l'atmosphère, un craquement formidable déchira les airs, se répercutant de rocher en rocher. Les eaux du lac se soulevèrent et engloutirent le radeau.
C'est ainsi que furent punis les sujets du comte de Cerdagne pour avoir provoqué le courroux des fées de l'Étang noir.

Légendes lacs des Pyrénées
Légende du lac bleu de Chiroulet (Hautes Pyrénées)
Il y a très longtemps, à l'endroit où se trouve le lac Bleu, il y avait un village de riches bergers...
Un soir, arrive un inconnu, un mendiant, qui va de porte en porte demander la charité. Mais les bergers, qui sont aussi riches qu'égoïstes, le chassent de leurs maisons, sauf un, pauvre, qui demeure dans une simple cabane à l'écart des autres habitations. Cet homme est tellement pauvre qu'il ne possède qu'une seule bête, mais il accepte de la sacrifier pour la partager avec son hôte. Le repas fini, ce dernier lui dit : « Ramasse les os et la dépouille de l'animal et place-les devant ta porte, puis allons nous coucher ». L'homme s'exécute et, le lendemain à son réveil, le mendiant a disparu mais il aperçoit un immense troupeau dans son enclos et, à la place du village, un immense lac.
Lac de Héas - une drôle d'histoire (Hautes Pyrénées)
Vers 1610, suite à un orage particulièrement violent un éboulement forma un barrage dans la vallée de Héas, on dit que quelques heures après la catastrophe, un berceau renfermant un bébé fut retrouvé sur le lac qui s'était formé.
Le nouveau né fut baptisé "Salvat" (sauvé en patois). En septembre 1788, suite à un autre violent orage la digue se creva sous le poids des eaux et le lac se vida d'un seul coup.
Toujours la même année un important tremblement de terre provoqua la chute d'énormes blocs de pierre au-dessus de Gèdre pour donner l'actuel chaos de Choumélis sur la route de Gavarnie Le séisme de 1610 provoqua en effet un éboulement de la montagne de Coumély, formant un chaos sur le chemin de Héas, parfois dénommé «chaos de Gèdre» (lieu dit la peyrade), et entraînant la formation d'un lac qui subsistera jusqu'à l'orage du 4 au 5 septembre 1788. Cette nuit-là, la pression des eaux fera exploser le bouchon artificiel et les dégâts seront considérables puisque des villages de la vallée de Luz seront totalement ou patiellement rayés de la carte.
Le chaos dit de Coumély, sur la route de Gavarnie, aurait une origine beaucoup plus ancienne et remonterait à un séisme du Ve siècle qui aurait touché toute la chaîne des Pyrénées et aurait été ressenti dans tout le bassin occidental de la Méditerranée.
La légende du lac de Lourdes (Hautes Pyrénées)
Ce lac eut, pendant très longtemps, une sinistre réputation. On disait même que, quand un malheureux s'y noyait, son âme restait prisonnière au fond du lac. Une légende raconte qu'autrefois, à l'emplacement du lac de Lourdes, s'élevait une cité dont les habitants étaient si méchants et pervertis que Dieu décida de la détruire et d'engloutir toute la population. Pourtant, il accepta de faire une exception pour une famille qui s'était montrée de tous temps pieuse et charitable. Le soir qui précéda la destruction de la ville, un envoyé de Dieu se présenta à l'homme et lui dit : «Cette cité sera détruite par le Seigneur. Prends avec toi ta femme et tes enfants et fuis loin d'ici ! Mais n'oublie pas une chose : quoi que vous entendiez, vous ne devrez vous retourner pour voir ce qu'il se passe.»
Les membres de la famille quittèrent donc la ville. Et à peine en avaient-ils franchi les limites qu'ils entendirent des bruits épouvantables derrière eux. L'homme pressait les siens, les obligeait à marcher plus vite et leur répétait qu'ils ne devaient, sous aucun prétexte, se tourner en arrière. Or, sa femme, portant dans ses bras son dernier-né, prise de curiosité et voulant absolument savoir ce qu'il se passait, se retourna et fut aussitôt changée en une statue de pierre.
Depuis lors, certains soirs de novembre, des chasseurs et des pêcheurs attardés au bord du lac, affirmaient entendre le glas des cloches englouties sonnant l'anniversaire du châtiment.
Il existe en bordure de la route de Poueyferré, à la limite des communes de Lourdes et Bartrès, un grand bloc de pierre (peut-être un ancien mégalithe) appelé la «Peira Crabèra, incliné dans la diection du lac dont la légende affirme qu'il s'agit de la femme qui avait été pétrifiée quand elle fuyait la ville.
Cette légende n'est pas sans rappeler l'histoire de Sodome et Gomhorre et de la femme de Loth qui, elle aussi, avait été changée en pierre.
La légende du lac d'Isaby
A une époque très ancienne, le plus grand serpent qu’on n'ait jamais vu, hantait les pâturages d’Isaby, au-dessus de la petite ville de Pierrefitte, dans la vallée du gave de Pau.
Des troupeaux innombrables paissaient sur ces pentes sous la conduite des bergers de la vallée et de leurs grands chiens blancs.
Quand le dragon se réveillait, il ouvrait sa vaste gueule, et un souffle magique traversant le vallon emportait troupeaux, chiens et bergers dans les entrailles du monstre.
Or il y avait dans le village d’Arbouix un homme doté de beaucoup de courage et de non moins d’adresse. Il résolut de délivrer son pays, et dans ce but il établit une forge dans le lieu le plus secret du vallon d’Isaby. Il mit au feu une lourde enclume de fer ; lorsqu’elle fut rouge, il la porta à l’entrée du repère du monstre, avec l’aide de quelques compagnons dévoués, et tous s’enfuirent.
Lorsque le serpent vit le fer rouge, il l’aspira comme il aurait fait d’un mouton, d’un seul trait. Le feu se mit à ses entrailles et, dévorée de soif, la bête se mit à boire, à boire jusqu’à en crever.
Alors, l’eau qu’elle avait avalée se répandit dans le fond du vallon : c’est ainsi que naquit le lac d’Isaby, aux eaux bleues et poissonneuses.
Le lac de Bethmale
Faut-il, aujourd’hui, déflorer une des plus belles légendes du Couserans, celle du lac de Bethmale, au prétexte que Jean-Guy Astruc, géologue retraité, pense avoir percé ce qu’il appelle « Le grand secret de l’étang de Bethmale »
La vallée est riche en légendes, à commencer par celle des extraordinaires sabots que les fiancés offrent à leur promise en gage d’amour, pièces maîtresses d’un costume traditionnel étonnamment original.

Cette vallée, secrète et mystérieuse, abrite en son sein le lac dit «de Bethmale», aux couleurs incroyables, mêlant dans une parfaite harmonie toutes les nuances imaginables de bleu et de vert.
Deux légendes sont nées de cette particularité :
-Celle de la sorcière qui, poursuivie par des Bethmalais las de ses méfaits, aurait sauté dans le lac, habillée d’une robe vert-bleu restée depuis au fond des flots;
-Et celle de deux belles jeunes filles qui vivaient dans une cabane, au milieu d'une vaste prairie. Surprises dans leur sommeil, elles furent noyées dans les flots d'une source mystérieuse, à l'origine du lac actuel dont aucun ruisseau ne vient alimenter le débit.
Depuis, leurs chevelures dorées, mêlées aux eaux cristallines, donnent au lac ses reflets mordorés.
On aura noté que la deuxième version indique qu’aucun ruisseau ne se jette dans le lac, donnant à celui-ci cette note de mystère indispensable à toutes les histoires de fées et de belles jeunes filles.
Les étangs de Nohèdes
Les étangs de Nohèdes inspirent une profonde terreur aux gens du pays : de là les nombreuses histoires qu'avec quoique naïveté rapportent les chroniqueurs catalans.
C'est ainsi que Félieu de la Peña, l'auteur des « Anales del Principal de Cataluña », affirme que, si l'on jette une pierre dans l'Etang noir, l'eau devient trouble, bouillonne et produit des vapeurs qui se transforment en nuages précurseurs de la tempête. Dans la « Cronica de Catalufia » (1609) Pujades raconte que Pedro de Mésa, seigneur de Nohèdes et de Monteilla vendit sa fille aux diables qui l'emportèrent dans le palais infernal de l'Etang noir. Sept ans après, la jeune fille réussit à s'échapper et rejoignit son père. Elle put ainsi raconter ce qu'elle avait vu, décrire le palais des diables, leurs réunions secrètes et dévoiler leurs projets et leurs maléfices.
D'autres auteurs assurent que l'Étang contient de grosses truites douées de propriétés curieuses : mises à frire sur la poêle, elles sautent et s'échappent par la cheminée : on affirme que ce sont des démons. Une des plus curieuses légendes que l'on raconte sur l'Étang noir est encore la suivante :
Le seigneur de Paracols, dont la manoir s'élevait à quelques lieues de Nohèdes, étant parti avec ses troupes pour faire une lointaine expédition, avait confié à sa nièce la garde du vieux château. Il avait pris soin de cacher ses trésors en un endroit secret et presque inaccessible, que la jeune fille avait promis de ne jamais dévoiler. Laissée seule, au milieu de ces remparts où avaient résonné les cris de guerre et les cliquetis des armes, la blonde enfant s'agenouilla sur un prie-dieu en velours et implora la protection de la Vierge.
Le lendemain, des guerriers inconnus envahissaient le château et un chevalier menaçant se présentait devant elle.
Tout d'abord effrayée par cette visite inattendue, la jeune fille se mit en prières, cachant son visage dans ses mains. Mais bientôt reprenant courage, elle interrogea le chevalier et lui demanda ce qu'il venait faire. Sa voix douce et harmonieuse impressionna le farouche chevalier qui restait interdit.
— « Que me veux-tu ? Parle donc. »
— « En vain je m'interroge et cherche à expliquer mon trouble. Je n'avais jamais tremblé, même en présence des plus redoutables adversaires, et sous le charme de ta voix, je sens ma volonté paralysée. Il serait barbare d'exécuter contre toi que j'admire l'ordre de mon maître et je préfère t'avouer ma mission. Le comte de Cerdagne sait que le seigneur de Paracols garde d'immenses trésors. II m'a prié de venir ici en son absence, avec des gens armés, pour te tuer et s'emparer des richesses qui te sont confiées.
— « Pourquoi donc commettre un crime inutile, repartit la jeune fille apparemment calme. Je vais l'épargner une peine, car voici la clef de la cachette. Moi-même je veux suivre tes pas ; mais je t'avertis qu'il faudra surmonter de terribles dangers avant d'arriver aux lieux qui contient nos richesses.
— « Partons dit le guerrier ».
Et ils s'en furent, suivis des troupes, vers Nohédes, jusqu'aux bords de l'Étang noir.
— « Nous voici au terme de notre voyage, dit la jeune fille. Dans ce rocher qui émerge du milieu des flôts sombres se trouve le trésor. La clef que je t'ai remise ouvre une lourde porte en fer dissimulée par un piédestal qui supporte une statue de la Vierge. »
Les soldats construisirent un radeau et prirent leurs dispositions pour arriver sur le rocher, tandis que la jeune fille s'agenouillant adressait d'ardentes prières à la Vierge protectrice du trésor. Le chevalier s'embarqua résolument, mais sans être complètement rassuré : il ne pouvait s'empêcher de tressaillir devant cet étang lugubre comme le Styx, creusé au milieu de montagnes abruptes et de pins géants. Pourrait-on s'aventurer sans crainte dans ce gouffre ? Des sirènes ou des monstres marins ne surgiraient-ils pas devant lui ? Soudain un bruissement d'ailes attira son attention : Un oiseau noir traversait les airs. Et prenant une grosse pierre, un des soldats tira sur l'oiseau de mauvais augure. Mais la chute du projectile dans l'eau provoqua un écho lointain qui se répercuta de montagne en montagne, grossissant de plus en plus, pareil au tonnerre. En même temps, de noirs nuages s'amoncelaient sur l'Étang noir, comme engendrés subitement par les montagnes.
Sur la rive, la jeune fille, qui priait toujours, remercia la Vierge d'exaucer ses vœux en provoquant la tempête. Néanmoins les vassaux du comte de Cerdagne ne se découragèrent pas. En vain grondaient sur leurs têtes des voix formidables et menaçantes, comme un chœur de géants furieux : ils ramèrent de plus belle vers le rocher convoité.
Ils purent enfin atterrir et s'emparer des trésors ; mais leur cupidité devenait dangereuse, car un poids trop lourd pouvait submerger l'embarcation : Ils seront obligés d'abandonner la moitié du butin.
Le chevalier, heureux d'avoir atteint son but, brillait de revenir auprès du comte de Cerdagne, pour déposer à ses pieds les trésors du seigneur de Paracols. Mais il comptait sans l'orage qui éclata soudain. Les éclairs sillonnèrent l'atmosphère, un craquement formidable déchira les airs, se répercutant de rocher en rocher. Les eaux du lac se soulevèrent et engloutirent le radeau.
C'est ainsi que furent punis les sujets du comte de Cerdagne pour avoir provoqué le courroux des fées de l'Étang noir.